L’interview frissonnante de Martin Jagr sur sa carrière au RC Toulon
L’interview frissonnante de Martin Jagr sur sa carrière au RC Toulon
Le dimanche 30 octobre 2022 à 17:27 par David Demri
14 Commentaires
Publicité
L’ancien ailier du Rugby Club Toulonnais, Martin Jagr s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer ses années passées au RCT.
Il explique comment il a débarqué à Toulon.
Il ne le cache pas : avant son arrivée en France, il ne connaissait pas le Rugby Club Toulonnais mais seulement Toulouse, Clermont et Bourgoin. Extrait:
« Avec la sélection (République Tchèque), on avait fait un stage à Auxerre, où étaient venus, en observateurs, deux membres du RCT: Jean Archippe et Richard Rappalino. Ils m’avaient repéré et étaient ensuite venus à Prague pour confirmer leur impression. Puis ils m’ont proposé de venir à Toulon.
À l’époque, pour voir du rugby, il fallait aller à l’ambassade tchèque, qui diffusait les matchs de la Coupe du monde sur écran géant (rires). Alors, je n’avais jamais entendu parler de Toulon. Moi, je ne connaissais que les trois grands clubs: Toulouse, Clermont et Bourgoin. Mais quand je suis arrivé, j’ai découvert le soleil, le Coudon, la mer, le Faron, où les dirigeants m’avaient emmené au restaurant… J’étais conquis. On n’a jamais parlé d’argent, mais j’étais décidé à rester. C’était mon rêve de jouer au rugby dans un pays majeur. L’opportunité était folle.
Je signe avec les Espoirs, je fais quelques matchs et ça se passe bien. Là, des blessures à l’aile me permettent de taper à la porte de la une. J’ai rejoint les pros en décembre 2001, et je ne suis plus jamais redescendu. »
Il concède que la barrière de la langue n’a pas été simple à gérer. Extrait:
« Je parlais anglais, mais pas français. Et à l’époque, seuls Philip Fitzgerald, Jason Madz, Tom Whitford et Damien Delmonte parlaient anglais. Donc ils m’ont beaucoup aidé. Puis nous avions fait le choix, avec ma compagne, qui est désormais ma femme, que je vienne seul à Toulon pour être obligé de parler français. Je passais alors énormément de temps dans la salle des kinés. Pas parce que j’étais blessé, mais parce que ça me permettait d’écouter les mecs, de comprendre des mots. Je pouvais passer trois heures par jour chez le kiné à écouter mes coéquipiers. Bon, forcément, j’ai appris les gros mots en premier (rires). »
Au moment d’évoquer sa carrière au RCT, Marti Jagr affirme en avoir encore des frissons. Il ne manque pas de rendre hommage aux supporters Toulonnais. Extrait:
« Rien que d’en parler, ça me donne des frissons, j’ai la voix qui tremble (il prend quelques secondes). Toulon, c’est extraordinaire: quand tu donnes, tu reçois. Et moi, j’aimais passer du temps avec les supporters, à signer des autographes, et ils m’ont adopté. Puis il m’est arrivé de faire des matchs moyens, voire mauvais, mais je ne m’échappais pas, je donnais toujours le maximum, et le public l’a remarqué. Ici, les supporters n’attendent pas que tu sois le plus talentueux, mais que tu donnes ta vie pour les couleurs. Et comme j’aimais ce club… »
Pour conclure, Martin Jagr dévoile ses meilleurs souvenirs avec Toulon. Extrait:
« Il y en a plusieurs: la signature de mon contrat pro, en décembre 2001, qui me permet de réaliser mon rêve d’enfant. Il y a la montée en 2004-2005. Ou encore de pouvoir jouer avec des mecs que je badais à la télé, comme Andrew Merthens, Tana Umaga, George Gregan, Orene Ai’i, Gia Labadze… Quand tu viens d’un petit pays rugbystique, tu te dis que tu as accompli quelque chose de fou. »
Publicité
14 Commentaires