L’ancien troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Mohamed Dridi s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour raconter sa carrière rugbystique.

Il se souvient avoir joué son premier match au Stade Mayol à l’âge de 20 ans. Extrait:

« Je fais mon premier match pro à Mayol à 19 ou 20 ans, et ma carrière démarre. Je souhaite uniquement me consacrer à ça. »

Après être monté en puissance à Toulon, il est repéré par le Biarritz Olympique.

C’est en 2006 que le chouchou de Mayol décide de quitter les bords de la Rade pour rejoindre le Biarritz Olympique.

Il y reçoit alors un salaire trois fois plus élevé qu’à Toulon. Extrait:

« C’était la première fois que je touchais un salaire mirobolant, deux à trois fois ce qu’on me donnait à Toulon. Je viens d’une fratrie de sept enfants, avec une mère au foyer et un père invalide. Donc, quand je me retrouve avec autant d’argent, c’est assez impressionnant. J’étais surtout rentré dans un Carrefour, direction le rayon gâteaux. Là, je m’étais dit: “Je peux tout acheter! » (rires) »

Pour son début d’aventure avec le club Basque, Mohamed Dridi effectue de grosses prestations. Les supporters du BO l’adoptent et tout va alors très vite.

Malheureusement, l’histoire n’a pas duré bien longtemps. Extrait:

« Je suis le roi du village! Mais là où je suis dupé, c’est que je pense que cette situation va durer longtemps et que je vais faire quinze ans de carrière… Ça va mener à ma chute. »

Au cours de sa carrière, un ami banquier décide de lui présenter une société d’investissement.

Cette société assure à Mohamed Dridi qu’en plaçant son argent de la sorte, il sera rentier à 40 ans. Extrait:

« Cette société est censée vendre des appartements sur plan aux clients de la Caisse d’Épargne. Je tombe sur un gars qui me fait trois camemberts et m’explique que je serai rentier à 40 ans. Je suis jeune, je n’ai aucune connaissance en finances, mais je décide de faire confiance. »

Problème : Mohamed Dridi n’est pas sous contrat CDI et file à l’endettement. Extrait:

« Au final, on me fait acheter quatre appartements. Avec du recul, la banque endette quelqu’un en CDD sur près d’un million d’euros… »

En raison de blessures récurrentes, la carrière de Mohamed Dridi prend un mauvais virage. Il se retrouve sans contrat à l’âge de 26 ans en raison de ces blessures à répétition.

L’enfer commence alors pour le troisième ligne. Extrait:

« Je ne trouve pas d’équipe, ne dors plus… Je me suis même proposé à zéro euro! »

Malheureusement, aucun club du Top 14 ne souhaite le recruter.

Endetté à hauteur d’un million d’euros, Mohamed Dridi n’est plus rugbyman faute de contrat et décide de rentrer chez sa maman, sans un euro en poche.

Mohamed Dridi tente alors de rebondir dans des divisions inférieures pour solder ses dettes, mais cela ne fonctionne pas.

C’est en 2012 que Mohamed Dridi, alors sans diplôme, entrevoit le bout du tunnel.

Il rencontre le maire de Toulon, Hubert Falco au Palais Neptune au cours d’une cérémonie. Ce-dernier propose à l’ancien joueur du RCT de l’aider.

Il lui propose alors d’entrer dans la sécurité incendie du complexe sportif Léo-Lagrange.

En cinq ans, Mohamed Dridi obtient tous ses diplômes et gravit les échelons.

Mohamed Dridi occupe désormais le poste de chef de service adjoint à la sécurité au sein de la Métropole Toulon Provence Méditerranée.

Il décrit en quoi consiste son métier. Extrait:

« Je gère un service avec une quarantaine d’agents publics et une quarantaine d’agents privés. Je m’occupe du management, des plannings, des conflits, de la réglementation incendie au sein des sites… Et je veille à ce que tout s’y passe bien. Le rugby m’a apporté cette facilité-là dans le fait d’emmener les gens vers un objectif. »

Il décide également de se spécialiser dans l’anti-terrorisme et devient une référence au sein de la métropole sur les sujets sécuritaires.

Bonne nouvelle pour Mohamed Dridi : il a pu régler ses problèmes d’argent et a donc repris une vie normale.