L’improbable anecdote d’un joueur du Top 14 ayant demandé la démission de son entraineur
L’improbable anecdote d’un joueur du Top 14 ayant demandé la démission de son entraineur
Le samedi 29 mars 2025 à 14:02 par David Demri
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Fréquemment, les présidents des clubs du Top 14 sont contraints de se séparer de leur entraineur en raison des mauvais résultats sportifs de leur équipe.
Ainsi, Karim Ghezal et Laurent Labit ont récemment été virés par le Stade-Français.
De son côté, Stuart Lancaster a été écarté par le Racing 92.
Christophe Urios a été écarté par Bordeaux en 2022, Jono Gibbes par Clermont en 2023 et Richard Cockerill de Montpellier, toujours en 2023.
Interrogé via L’équipe, l’ancien président du LOU Rugby, Yann Roubert évoque une manœuvre délicate. Extrait:
« Oui, parfois tu es amené à prendre cette décision, tu le fais quand tu as l’impression d’atteindre le point de non-retour. Tu le fais quand le fil est cassé, quand tu sens que l’homme que tu as choisi n’est plus celui de la situation. C’est un moment terrible car on se rend compte qu’on s’est trompé. C’est dur, car on y a cru. Mais à un moment, ça bascule, et tu agis car tu penses que le changement sera plus productif que le statu quo…
Chacun à sa place : le président préside, l’entraîneur entraîne et les joueurs jouent. Tu ne peux pas écouter le ressenti des joueurs qui sont aussi responsables de la situation, responsables des mauvais résultats et du classement que l’équipe occupe. »
L’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est séparé de nombreux entraineurs lorsqu’il était président du RCT.
Il raconte le départ de Diego Dominguez. Extrait:
« Quand je décide de me séparer de Diego Dominguez, c’est difficile. À 7h du matin, quand je lui dis de me suivre dans mon bureau, le chemin est long. Je disais toujours : ce n’est pas Mourad Boudjellal qui prend la décision, mais le président du RCT. Tu fais abstraction de tes sentiments personnels. C’est comme dans une entreprise, quand tu licencies, ce n’est jamais agréable… La relation coach président est un mariage, le licenciement, c’est un divorce.
Le coup de sang, la grosse colère où tu vires ton entraîneur du jour au lendemain, ça peut arriver, mais dès que tu vois le montant, ça redescend vite. Tu vas prendre une douche froide et tu te calmes. Idem pour ceux qui veulent divorcer, quand tu vois le montant compensatoire, tu retrouves l’amour ! Ça m’est arrivé deux fois, dont une où j’avais une lettre signée de 40 joueurs. Là encore tu n’as pas le choix. »
Le président de Castres, Pierre-Yves Revol enchaine. Extrait:
« C’est aussi ton échec, l’échec de celui qui a nommé l’entraîneur et qui n’a pas trouvé la solution, et le plus important, c’est d’avoir la lucidité de reconnaître que c’est un échec. J’ai choisi quand j’ai ressenti que le manager n’était plus connecté à son groupe et que le groupe n’était plus connecté à l’entraîneur. Si un des deux camps est dans le déni, ça peut être complexe et la situation peut empirer. »
Sous couvert d’anonymat, un président du Top 14 raconte une drôle d’anecdote. Extrait:
« Cela n’allait pas, j’invite au restaurant les joueurs et l’entraîneur. Je m’assois à côté de ce dernier. Le débat démarre lentement. Je n’étais pas préparé à ça. Mais ce qui m’étonnait surtout, c’est que les trois grandes gueules ne disaient rien. J’en sollicite un, je lui demande ce qu’il pense de tout ça. Il me dit ! « Comme vous me posez la question, je vais vous répondre avec la plus grande franchise. Le mec qui est assis à côté de vous, c’est un gros con. » Un deuxième prend la parole et balance la même chose. L’entraîneur a fini par démissionner. »
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Je serais curieux de savoir pour qui était cette lettre signée par 40 joueurs !?