L’exploit de Bayonne (SudOuest.fr)
L’exploit de Bayonne (SudOuest.fr)
Le samedi 14 août 2010 à 14:20 par David Demri
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L’Aviron a subi face au RCT, notamment en mêlée, mais, opportuniste, il a su trouver les ressources pour s’imposer à Mayol, grâce à une solidarité et une défense exemplaires.
Allez, disons-le, l’Aviron Bayonnais a réalisé un exploit hier, en s’imposant 26-22 sur la pelouse du Rugby Club Toulonnais. Une victoire acquise à l’arraché, grâce à une défense exemplaire, une solidarité sans faille, un opportunisme presque insolent et un buteur, Benjamin Boyet, auteur d’un sans-faute. Et ce, malgré une mêlée très chahutée, et une discipline qui laisse à désirer.
Un exploit également parce que Toulon, avec son armada presque galactique du rugby mondial, se posait (et se pose encore) comme un des favoris pour le titre. Parce que Toulon n’avait plus perdu sur sa pelouse depuis mars 2009 et un succès de Perpignan, futur champion.
Mais tout cela, Christian Gajan, directeur sportif de l’Aviron Bayonnais, n’y prête guère attention. Ses premiers mots sont pour appeler à l’humilité. Ses joueurs ne tiendront d’ailleurs pas un autre discours. Il glissera toutefois être « très, très fier du groupe, des joueurs, du staff ».
Arrêts de jeu interminables
Et il a de quoi. Alors oui, il convient de relativiser cette victoire, sans toutefois bouder le plaisir. Manifestement, Toulon n’était pas prêt, se montrant trop imprécis, préférant parfois à la solution collective la tentative personnelle.
Felipe Contepomi, à côté de ses pompes hier (50 % de réussite), n’a pas réussi à faire oublier l’absence du maître ès jeu au pied, Jonny Wilkinson. Pourtant, énormément sanctionné (17 pénalités concédées contre 7), l’Aviron lui avait offert de nombreuses occasions de s’affirmer. Des fautes que Gajan voit comme des pistes de travail pour les jours à venir.
Cependant, ce serait faire preuve d’un immense manque de respect pour les Bayonnais que d’attribuer leur victoire aux défaillances toulonnaises. Parce que durant presque 90 minutes (il y eut 7 minutes d’arrêts de jeu en fin de match), l’Aviron a pris la grêle, vraiment. Toulon a campé dans le camp ciel et blanc. Mais les Basques avaient dressé un véritable « Mur de l’Atlantique » pour endiguer les déferlantes méditerranéennes. « La défense a été exemplaire à tous les instants », souligne Christian Gajan. La fin de match en est l’exemple parfait.
L’Aviron n’a d’ailleurs jamais semblé s’affoler. Et a su faire fructifier presque chacune de ses incursions dans le camp d’en face. Si Contepomi ouvre le score (5e), c’est Bayonne qui va lancer le premier mouvement d’ampleur. Au sortir d’un regroupement sur les 22 mètres varois, Yoann Huget mystifie littéralement l’arrière-garde du RCT par trois crochets pour inscrire son premier essai (10e). Plongeant Mayol dans un silence stupéfait.
Un réalisme qui tranche avec l’inefficacité relative observée la saison dernière dans ce genre de rencontre. Et qui va se répéter tout au long de la soirée. Autre exemple, la première tentative de Benjamin Boyet, de 55 mètres (26e), à la trajectoire parfaite. Comme un signal envoyé au RCT pour dire que ce soir, Bayonne ne lâchera rien. Surtout pas Boyet, qui ajoutera trois points à la demi-heure de jeu (3-13). Au retour des vestiaires, les Toulonnais repartent sur les mêmes bases, la défense bayonnaise également. Même en présentant des statistiques indignes de ses habitudes, Contepomi permet au RCT de rester au contact, profitant, encore, des fautes de l’Aviron. Ce qui devait arriver, arriva. À force de constater des infractions à la règle, M. Marchat accorde aux Toulonnais un essai de pénalité qui leur permet de reprendre les devants.
Doublé pour Huget
Mais là encore, Bayonne ne s’affole pas, ne plie pas comme cela avait été le cas l’an dernier en pareilles circonstances. Et va encore, en fin de match, faire preuve d’opportunisme. Et c’est Huget, encore lui, qui s’y colle. Il reste trois minutes au temps réglementaire, et l’ailier venu d’Agen conclut en force une pénaltouche (22-26, 75e).
Douze minutes seront en fait jouées, après cette action. Douze minutes au cours desquelles Bayonne a sorti ses tripes pour entamer de la meilleure des façons son opération rachat.
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