L’ex-journaliste Midi Olympique, Emilie Dudon se confie sur certaines remarques désobligeantes
L’ex-journaliste Midi Olympique, Emilie Dudon se confie sur certaines remarques désobligeantes
Le jeudi 8 avril 2021 à 11:36 par David Demri
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L’affaire Pierre Ménès a fait beaucoup parler ces derniers temps.
Le journaliste sportif est accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles. Les langues se délient et les plaintes affluent.
Dans son édition de lundi, le Midi Olympique a donné la parole aux journalistes femmes travaillant dans le milieu du rugby.
Parmi elles, Emilie Dudon, ancienne journaliste du Midi Olympique, qui a depuis décidé de changer de vie et de métier. Celle-ci indique avoir été épargnée par ces remarques désobligeantes.
Elle n’oublie cependant pas que certains anciens lui ont fait comprendre, à son arrivée, qu’elle n’avait pas sa place dans le milieu. Elle précise en avoir souffert.
Aussi, elle indique que certains joueurs lui ont fait comprendre qu’ils préféreraient la rencontrer dans une chambre d’hôtel plutôt que de parler à la « journaliste ». Extrait:
« Je ne suis plus journaliste à Midi Olympique, j’ai changé de vie et de métier. Et je dois avouer que j’ai été pas mal épargnée. Je pense avoir eu de la chance. D’évoluer dans une rédaction de presse écrite, d’abord, où l’image pèse moins qu’à la télé. Dans une rédaction composée de personnes de ma génération, surtout. De collègues qui sont devenus des amis pour certains et qui portaient un regard objectif sur mon travail. Bien sûr, certaines choses ont été dites qui ne se disent pas.
Les seules remarques véritablement désobligeantes, sexistes ou déplacées que j’ai reçues sont venues des « anciens », pour qui je n’avais peut-être pas ma place malgré mes quinze ans de rugby et mon diplôme de journaliste. Embauchée sur le web, j’ai par exemple mis cinq ans avant d’écrire sur le journal (alors mieux vu au sein de la rédac) et le fait d’avoir été une fille n’y est pas étranger, je crois. J’ai aussi quasi systématiquement couvert les équipes féminines… Car j’étais une fille ! Il m’est arrivé de souffrir de ça, mais pas quotidiennement. Quand on est journaliste sportive et qu’on couvre des sports masculins, on a affaire à des joueurs et donc à des hommes.
Eux aussi, parfois, m’ont fait sentir qu’une nana n’avait pas grand-chose à faire là. Ou qu’ils préféraient largement s’entretenir avec la fille qu’avec la journaliste, dans une chambre d’hôtel par exemple. Mais ça se compte sur le doigt de la main, très honnêtement. »
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