Lewis Ludlam : « Sur le terrain, je deviens un mec très agressif, en colère et en quête de confrontation »

Lewis Ludlam : « Sur le terrain, je deviens un mec très agressif, en colère et en quête de confrontation »

Le dimanche 6 octobre 2024 à 10:09 par David Demri

4 Commentaires

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Le troisième ligne international Anglais Lewis Ludlam a été laissé au repos pour la réception de Vannes, le week-end dernier au Stade Mayol.

Il sera de retour pour défier Clermont, ce dimanche soir au Stade Marcel-Michelin.

Celui qui compte 25 sélections avec le XV de la Rose a décidé de quitter Northampton l’été dernier afin de rejoindre les bords de la Rade.

Auteur d’un très bon début de saison avec le RCT, Lewis Ludlam a déjà impressionné son manager Pierre Mignoni.

Il s’était confié après le match contre Castres, à Mayol. Extrait:

« Lewis Ludlam a fait un match phénoménal ! Lui, par contre, il a été énorme ! Heureusement que nous avons des mecs comme ça. »

Capable d’évoluer en 6 ou en 7, Lewis Ludlam explique être prêt à se donner à fond pour le RCT. Extrait:

« Ça me va si je dois porter plus le ballon. Je jouerai là où le boss voudra m’aligner, même en 10 ou demi de mêlée. Toulon c’est à part dans le rugby français. Partout ailleurs, on sent une ambiance très col blanc, middle class. Mayol c’est populaire et ça me va bien. Moi aussi je viens de cette classe et j’aime bien l’idée de combattre pour des gens comme ça. »

Contrairement à la plupart de ses coéquipiers, il n’a pas souhaité habiter à Carqueiranne.

Il a préféré rester à La Garde, à quelques minutes seulement du Campus RCT. Extrait:

« C’est moins huppé mais plus pratique. »

Ce-dernier raconte ensuite son enfance via L’équipe. Extrait:

« Mon père Arron est palestinien, ma mère Dorinda originaire du Guyana, au nord-est du Brésil. Deux trajectoires de vie. Ma grand-mère paternelle, chrétienne, avait dû fuir la Palestine en 1948. Elle a vécu le terrible exode au Liban, des choses très dures. Elle a refait sa vie en Angleterre. Mes grands-parents maternels, eux, avaient quitté le Guyana pour changer d’existence. Ma grand-mère était infirmière à Ipswich, mon grand-père posait des rails de chemin de fer. Des gens du peuple. »

Il avoue que la séparation de ses parents à 12 ans l’ont fait mûrir. Extrait:

« Ça m’a fait mûrir d’un coup. J’avais pas mal de colère en moi. Avant j’étais toujours au foot ou à la boxe avec mon père, ma mère m’a dit : « Pourquoi tu ne te dégotes pas ton sport à toi ? » C’est comme ça que j’ai découvert le rugby, un sport fantastique qui me convenait bien. »

Lewis Ludlam est Anglais, Palestinien et Caribéen. Il se confie. Extrait:

« J’ai mis du temps à trouver comment me définir. Le monde du rugby est tellement différent de la culture dans laquelle j’ai grandi. J’aime bien penser que je suis un « Haoka ». Dans la tradition des Sioux c’est un membre de la tribu qui, bien qu’il soit un peu en dehors et à l’écart, en fait partie intégrante. Par l’acceptation de tous. Ça me parle. Je suis d’ici et de là. Dans la bataille, les guerriers Haokas conduisaient leurs chevaux d’une manière à part, ça ne les empêchait pas de s’illustrer dans la bataille. Leur différence était assumée et acceptée, elle apportait des perspectives autres aux membres de la tribu. M’imaginer être un Haoka me permet d’être très à l’aise avec celui que je suis aujourd’hui. »

Son passe-temps ? la guitare. Extrait:

« J’aime chanter, c’est mon moment à moi, ça délivre tant de choses de soi. J’adore apprendre des trucs nouveaux et la musique c’est infini. J’adore Turn Your Lights Down Low. Du feel good. J’ai besoin de ce jardin musical. Après dix ans de carrière pro, je sais ce qui me convient. Parce que si tu te contentes de n’être que « Lewis Ludlam, joueur de rugby », le jour où ça ne se passe pas bien balle en main, c’est toute ta vie qui en pâtit et ça mine ta santé mentale. »

Très doux en dehors des terrains, il devient un tout autre homme sur les terrains. Extrait:

« Je deviens un mec très agressif, en colère et en quête de confrontation. J’ai la sensation d’être plus grand, plus dur, plus rapide, plus énergique, plus confiant. C’est addictif… Sauf que je ne veux pas être ce mec-là à la maison. Jamais. Et puis, je ne pourrais pas être comme ça 100 % du temps, je m’y épuiserais, je m’y perdrais. » Il assume ce dédoublement : « La dimension combat du rugby me permet d’exposer des côtés sombres de ma personnalité. »

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4 Commentaires

  1. guitou 83 6 octobre 2024 at 10h- Répondre

    typiquement le joueur qu on aime au rct 😉

    J'aime 41
  2. Enzo 6 octobre 2024 at 10h- Répondre

    J’adore ! Pas de Carquei, pas de Mourillon, mais du populaire.

    Juste ce qui nous manquait.

    Alors bienvenu

    J'aime 30
    J'aime pas 1
  3. ??? 6 octobre 2024 at 13h- Répondre

    vraiment , vraiment une personne de qualité qui donne tout au rugby qui lui a permis de se réaliser et tout à sa famille sorti du rugby .Il sait faire la part des choses .
    Ses phrases ; agressif , en colère , en quête de confrontation ( sur le pré ) et jamais ce mec là , à la maison …dont certains qui ont défrayé la chronique ces derniers temps devraient s’inspirer !!!
    Oui , vraiment le RCT a là une grande chance de le compter parmi les siens , un vrai toulonnais qui honore son maillot

  4. Place Puget 6 octobre 2024 at 14h- Répondre

    Quand j’avais vu 3 ou 4 de ses monstrueux déblayage lors de son premier match amical de pré saison je m’etais dit oh fan là on a mit la main sur un bon

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