Les très intéressantes confidences de Richard Cockerill sur le Rugby Club Toulonnais !

Les très intéressantes confidences de Richard Cockerill sur le Rugby Club Toulonnais !

Le vendredi 31 mars 2017 à 10:35 par David Demri

8 Commentaires

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Le co-entraîneur des avants du Rugby Club Toulonnais, Richard Cockerill est arrivé à Toulon en janvier dernier afin de donner un coup de main au staff déjà mis en place, composé de Mike Ford et Marc Dal Maso.

Lors d’un entretien accordé à la presse étrangère, l’ancien manager de Leicester a expliqué les grandes différences qu’il a pu remarquer entre le Rugby Club Toulonnais et les clubs Anglais. Extrait:

« A Toulon, tout est différent. Les jours de matches sont différents. Le bruit de la foule et la manière d’être des supporters représentent quelque chose de fort. Le concept de la sportivité est très différent. Il n’est pas très logique, mais c’est probablement la meilleure des façons de le regarder. Tout cela me fait paraître très calme et réfléchi ! Tout est un peu plus instinctif en France. Vous êtes toujours dans l’instant et vous vous demandez ce qui va se passer aujourd’hui, que ce soit les résultats de matches ou avec la ligue. La structure et l’environnement autour d’un club français sont très différents. Les fondations ne sont pas les mêmes. »

Richard Cockerill n’hésite pas à donner quelques anecdotes Toulonnaises qui n’auraient jamais eu lieu en Angleterre. Extrait:

« Il nous a été demandé d’avancer l’heure de l’entraînement des avants afin que nos supporters qui nous regardent ne manquent pas leur déjeuner. Ici, ce n’est pas bizarre, c’est quelque chose de normal. Si on a une réunion à 10h00 et qu’elle commence à 10h10, c’est comme si qu’elle était à l’heure. Quand la réunion commence, si quelqu’un arrive dans la salle, il va serrer la main de tout le monde ou faire la bise à ceux qu’il connaît bien. Il va même vous demander ce que vous avez pris au petit déjeuner et si vous avez bien dormi. Tout cela alors que nous essayons de tenir une réunion ! En Angleterre, il y aurait eu du sang sur le sol si des joueurs étaient arrivés avec 10 minutes de retard. En France, ils vont se demander pourquoi vous êtes en colère et vous dire qu’ils n’ont que 10 minutes de retard. Vous pouvez dépenser toute votre énergie pour lutter contre cela, mais ça ne changera probablement jamais, surtout que je suis ici à court terme. Donc ma priorité est seulement d’entraîner du mieux que je puisse. »

Par ailleurs, le technicien Anglais n’a pas caché qu’il avait une certaine pression sur les épaules lors de son arrivée. Il s’explique. Extrait:

« A Leicester, j’avais signé plusieurs joueurs. Ils sont tous internationaux, mais vous vous sentez à l’aise car vous les connaissez bien. Mais là, lorsque vous marchez dans une pièce aux côtés de Duane Vermeulen, Juanne Smith ou Leigh Halfpenny, c’est quelque chose de différent encore. Si votre première session d’entraînement est merdique, ils vont tous penser que vous êtes merdique. »

Richard Cockerill a également expliqué qu’en France, l’équilibre entre le travail et la vie personnelle était bien plus présent qu’en Angleterre. Extrait:

« En France, il y a un bel équilibre entre le travail et la vie de tous les jours. Quand c’est l’heure de manger, on mange. Ils comprennent que le rugby est important, mais le déjeuner et le dîner sont aussi importants. En Angleterre, tout est tourné autour du rugby et c’est d’ailleurs la première des choses. Tout le reste vient après le rugby. »

Autre changement par rapport à l’Angleterre: la manière de s’entraîner. Extrait:

« En Angleterre, vous préparez les consignes aux joueurs puis vous leur dite de commencer à travailler. Ici, ils vont d’abord commencer à s’entraîner et ensuite commencer à discuter pour trouver des solutions. Pendant qu’ils s’entraînent, ils vont commencer un débat sur le terrain et vous avez envie de leur dire: « attendez, pouvez-vous simplement faire ce que nous avions prévu ? » C’est très différent du modèle Anglais. »

L’ex-manager de Leicester a avoué être très impressionné par le parcours effectué par Mourad Boudjellal à la tête du Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« A Toulon, la pression est identique à celle d’un match international. J’ai beaucoup de respect pour Mourad Boudjellal. Ce club était encore en Pro D2 il y a dix ans et il a mis beaucoup de son propre argent pour faire en sorte que ce club ait une économie réelle. C’est incroyable quand on se rend compte combien cela lui a coûté. Il les a amené de la Pro D2 au titre de champion d’Europe. Il a mis son argent sur la table et il a réussi. »

 

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8 Commentaires

  1. babelle 31 mars 2017 at 10h- Répondre

    Ce club est á part et extraordinaire avec un président hors pair et irremplaçable ce qui nous fera bizarre le jour où il décrochera le plus tard possible espérons…

  2. ignatius44 31 mars 2017 at 11h- Répondre

    Il parle de nous comme des mecs parlent de l’Afrique : ils sont toujours en retard, ils sont désorganisés, ils respectent pas l’autorité, c’est plus important de dire bonjour ou manger que de travailler, ils sont dans l’instant sans vision sur le long terme…
    Oh les mecs !!! vous vous prenez pour qui serieux ? On dirait des colons les types. On est venu essayer de leur apprendre le rugby et comment se tenir dans un vestiaire mais ils comprennent rien c’est encore des sauvages.
    C’est une hallu !

    • Billkm 31 mars 2017 at 12h- Répondre

      Il dit la vérité et il ne faut se sentir vexé par ces propos. Certains vont se retrouver dans le rythme anglo-saxons et d’autres dans le rythme français mais on peut constater que nos pays n’évoluent pas de la même façon alors lequel à raison, chacun à son opinion.

      • ignatius44 31 mars 2017 at 14h- Répondre

        Je me vexe pas mais je trouve ça un peu limite comme discours. En plus je vois pas Vermeulen, Juanne, Gorgo, Habana, Leigth… et tous les sud af, australiens, georgiens, Neo Z de l’effectif être tous à la mode française à la cool. En plus le mec a joué à Clermont il me semble.

  3. farci83 31 mars 2017 at 12h- Répondre

    C’est la grosse différence entre la rigueur anglo-saxonne et l’instinct francais qui va privilégier la qualité de vie plutôt que le travail

  4. RCT Yoda 31 mars 2017 at 12h- Répondre

    Moi, je le trouve très lucide le Coquerill. Ce serait bien de remettre un peu d’ordre et de fiscipline dans la maison RCT. Je vous préviens, avec Galthié, ça va marcher à la baguette. Les mecs qui feront leurs starlettes vont vite apprendre à se la fermer et respecter les consignes. Je suis vraiment impatient de voir ça!

  5. Michel Fery 31 mars 2017 at 13h- Répondre

    Sans commentaires !.. Deux mondes tout à fait différents !.. Deux façons de travailler tout à fait différentes , aussi !.. Alors , à quoi quoi bon discuter !..

  6. Fan69 31 mars 2017 at 15h- Répondre

    N »empêche que si nos pros se permettent d’arriver 10 minutes en retard sans s’en offusquer, pour moi c’est un manque de respect, et le respect c’est ce qui nous manque le plus aujourd’hui dans notre société ! Donc désolé, mais moi j’ai plutôt les boules d’apprendre ça ! Allez demander aux ouvriers qui pointent avec 10 mn de retard s’ils n’ont pas à subir les foudres de leurs patrons !
    C’est à se demander si certains ne se croient pas en vacances au bord de la rade !