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Rugby : les Saracens au scanner

Cette saison, le manager général de Toulouse Guy Novès et l’entraîneur de Clermont Franck Azéma ont affronté l’équipe anglaise. Ils décryptent le prochain adversaire de Toulon

Avec la finale face au RC Toulon, samedi, les Saracens continueront à faire leur tour d’horizon de l’élite française. Pour le moment, ils sont passés par tous les états contre les clubs du Top 14. Cette saison, ils ont commencé par s’incliner à deux reprises en phase de poule devant le Stade Toulousain (16-17 en octobre à Wembley ; 21-11 en janvier à Ernest-Wallon). Mais par la suite, les Londoniens, qualifiés au titre de meilleurs 2es, se sont particulièrement bien repris en quarts de finale en atomisant Clermont (46-6) à Twickenham.

Alors, quel visage retenir pour cette équipe anglaise ? Celui de la première partie de saison ou celui, glacial, du mois dernier ? Manager de Toulouse, Guy Novès coupe court aux interrogations. « La formation des Saracens est meilleure aujourd’hui que celle qui s’était présentée devant nous, en matches de poule, estime-t-il. C’est évident. Elle a été très impressionnante contre l’équipe de Clermont, laquelle n’était plus tout à fait celle des mois précédents. On en a encore eu l’illustration lors de son barrage du Top 14 à la maison face à Castres (16-22). Voilà, en quarts de finale de H Cup, vous aviez, d’un côté, une formation des Saracens qui montait en puissance et de l’autre, tout le contraire. »

Pour expliquer la débâcle de son équipe le 26 avril, Franck Azéma, entraîneur de Clermont, ajoute un facteur supplémentaire : l’aspect psychologique. « Face à eux, nous restions sur trois victoires (deux en phase de poule en 2010-2011 et une en quart de finale à Vicarage Road en 2011-2012), rappelle-t-il.

« Une équipe qui joue beaucoup en contre »

Ils se sont donc beaucoup mobilisés par rapport à ces échecs et cette fois, ils étaient animés d’un gros esprit revanchard. Dès lors, à mon avis, le staff des Saracens va essayer à nouveau de jouer là-dessus avec son équipe vis-à-vis de Toulon vainqueur en demi-finale, l’an passé (12-24, à Twickenham). Les entraîneurs vont ainsi tout mettre en oeuvre pour aller chercher un petit plus au niveau de l’affectif et de l’agressivité. C’est un paramètre qui va compter dans la finale de samedi. »

De part et d’autre. Azéma toujours : « À mon sens, notre quart de finale du mois dernier servira d’alerte pour Toulon. » Le champion d’Europe en titre est effectivement averti.  » Le RCT a pu ainsi identifier les problèmes que les Saracens nous ont posés dans l’engagement physique, et ce, en début de match notamment, poursuit le coach de Clermont. Même si nous savions qu’ils allaient nous proposer un gros combat, nous avons été dominés dans l’intensité et dans la volonté de détruire (sic) en permanence. C’est une équipe qui joue beaucoup en contre en s’appuyant sur la faculté d’adaptation de sa charnière (Farrell-De Kock). Quand un garçon comme Owen Farrell se trouve dans de bonnes dispositions, il est tellement lucide qu’il est capable de bien faire jouer. »

Le jeune demi d’ouverture international anglais incarne l’allant offensif d’une équipe londonienne également articulée autour d’un triangle majeur (Ashton – Goode – Strettle). « Ces trois-quarts sont en mesure de jouer le moindre contre et d’apporter une touche individuelle au collectif », appuie Azéma. Novès confirme : « Derrière, s’ils bénéficient de ballons de qualité, s’ils sont servis par du dynamisme et de la vitesse, les Saracens sont très dangereux. »

La 3e ligne : le poumon

En revanche, l’entraîneur en chef de Toulouse a relevé des carences chez les Sarries dans le secteur des lignes avant. « Le pack constitue peut-être leur tendon d’Achille, développe-t-il. On a affaire à un paquet d’avants très mobile, mais il n’a visiblement pas la force de frappe nécessaire pour rivaliser avec n’importe quel pack. »

Celui de l’ASM avait cependant plié.  » La 3e ligne est le poumon des Saracens, souligne Azéma. Dans ce secteur, on peut citer Burger mais aussi le ‘porteur’ Vunipola qui casse systématiquement la défense adverse pour aller gagner la ligne d’avantage. Ce dernier apporte une grosse dose de puissance au niveau du paquet d’avants et s’il peut perdre en mobilité dans le combat ou la remontée du ballon, ses partenaires de la 3e ligne, dont Burger, sont là pour compenser dans l’abattage. »

D’autres Sarries sont à surveiller.  » Le talonneur Brits, qui évolue comme un électron libre, cherche à dynamiser le jeu et à dynamiter les défenses, ajoute le technicien catalan de l’ASM. Ce n’est pas tout. Il est également capable de jouer derrière ses centres ou d’envoyer du jeu vers l’extérieur. Il a beaucoup d’explosivité. »

Une caractéristique générale pour définir les Sarries.  » Lors de notre quart de finale, la conquête, l’engagement physique et la férocité dans le combat avaient été déterminants et ça le sera encore durant la finale, continue Azéma. La manière d’entrer dans ce match sera fondamentale. Mais bon, par rapport aux valeurs habituellement défendues par Toulon, je ne pense pas que l’équipe de Bernard Laporte sera surprise. »

 » Le RCT est une équipe de challenges  »

Pour l’ancien entraîneur de Perpignan (2006-2011), le RCT a bien d’autres arguments à faire valoir.  » La défense mise en place, aujourd’hui, par cette équipe peut être un élément clé de cette confrontation, juge-t-il encore. Celle des Saracens n’est pas simple non plus à prendre en défaut. Toulon devra ainsi trouver des solutions à travers la stratégie au pied, le contournement et le jeu dans l’axe. »

Déjà victorieuse l’an passé, l’équipe varoise a les armes nécessaires pour y parvenir à nouveau.  » Tout en restant toujours prudent – et je sais que le staff le sera -, j’ai la faiblesse de penser que le RCT a les atouts pour bousculer cette formation des Saracens devant et pour exprimer son talent derrière », s’avance Guy Novès.

« J’espère que Toulon s’imposera et conservera ainsi son titre, lance, lui aussi, un Franck Azéma tout sauf rancunier, lui qui avait vu cette même H Cup échapper à Clermont, l’an dernier, à l’Aviva Stadium de Dublin (16-15). Les Saracens méritent d’être en finale, comme le RCT. En remportant cette Coupe d’Europe, les Toulonnais ont désormais un vécu non négligeable en phases finales et ils feront en sorte d’évacuer la pression inhérente à un tel rendez-vous. De toute façon, le RCT est une équipe de challenges et Bernard Laporte saura maintenir dans son groupe l’étincelle qui permet d’aller conquérir un nouveau titre. » LAURENT BLANCHARD LAPROVENCE

Hoooo putain Parra sur le port de Hyères ?? ….. alors c’était pas une hallucination …..