Les supporters de l’USAP totalement dépités : « On aurait mieux fait de jouer chez nous, dans un village, ou même à Brutus ! »

Les supporters de l’USAP totalement dépités : « On aurait mieux fait de jouer chez nous, dans un village, ou même à Brutus ! »

Le lundi 16 septembre 2024 à 11:09 par David Demri

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On n’a pas reconnu l’USAP, ce samedi pour la 2e journée du Top 14. Battus sans contestation possible par le voisin languedocien Montpellier, les Catalans ont concédé une 2e défaite en deux journées de Top 14.

Deux revers en deux déplacements, car après le voyage en terre basque le week-end dernier, Perpignan « accueillait » le MHR à Béziers, à peu près à mi-chemin entre les deux villes.

La raison de cette délocalisation ? Le club est en train de changer la pelouse du stade Aimé-Giral, victime d’un champignon particulièrement résistant depuis plusieurs années, et a été contraint de jouer hors de son antre pour la première fois de la saison.

Azéma : « Tu fais venir ton public ici (à Béziers)… J’ai honte »

Faut-il y voir une explication au non-match des Catalans, aussi bien sur le terrain qu’en tribunes ?

« On s’est fait corriger pendant 80 minutes », jugeait sans ambages Franck Azéma, le manager usapiste, lors de la conférence de presse d’après-match. « Tu fais venir ton public ici (à Béziers)… J’ai honte ».

Il faut reconnaître que les supporteurs « sang et or » avaient joué le jeu de la délocalisation. Comme à leur habitude, ils s’étaient déplacés en nombre, formant une joyeuse cohorte dès la bretelle de sortie de l’autoroute A9, et s’étaient approprié le stade en forme de coquillage généralement occupé par l’AS Béziers (Pro D2).

L’enthousiasme était au rendez-vous durant l’avant-match sous le chaud soleil biterrois. Les fans de l’USAP, arrivés bien avant le coup d’envoi, avaient sorti tout l’attirail des grands jours : maillots bien sûr, mais aussi drapeaux, maquillage, chants, haie d’honneur pour l’arrivée des joueurs… Il ne manquait que la cargolade, réservée aux jours de finale.

« Ça donne un air de phases finales qu’on a ratées de peu la saison passée. Je crois que les supporteurs étaient contents d’organiser un tel déplacement », souriait Emeline, fidèle d’Aimé-Giral « depuis plus de dix ans, même en Pro D2 ».

Même son de cloche chez Patrice, venu avec son épouse et ses deux enfants, tous « sang et or » de la tête aux pieds. « Ça va leur faire bizarre, aux Biterrois, de voir leur stade plein », chambre-t-il dans un sourire.

Et on ne peut pas lui donner tort. Peu à peu, la tribune Face et les virages se parent des couleurs catalanes. La senyera, le drapeau catalan, flotte au vent. L’estelada, la version indépendantiste, n’est pas en reste.

Au total, près de 15 000 personnes ont pris place à Raoul-Barrière. Environ 1500 Montpelliérains se retrouvent noyés par la ferveur de ces supporteurs parmi les plus chauds de l’Ovalie. Des supporteurs volcaniques, entiers, bruyants, pas du genre à respecter le buteur adverse. « On n’est pas en Bretagne », souffle un voisin, en référence au public vannetais.

Mais ce samedi, on aurait pu s’y croire. Pas sur les tentatives de coup de pied de Léo Coly ou Domingo Miotti, copieusement sifflés. En revanche, pendant le match, le soutien des Usapistes a été épars. Les penyes, les associations de supporteurs, ont bien tenté de faire le boulot dans les virages. Mais cela a eu du mal à prendre.

Plusieurs raisons à cela. En premier lieu, la première mi-temps complètement ratée de l’USAP, qui avait choisi de commencer la partie face au vent. Acculée dans son camp, sujette aux fautes à répétition, elle n’a pas donné l’occasion à son public de s’enflammer.

Aimé-Giral, un stade intimidant

La géographie du stade y est aussi pour beaucoup. Raoul-Barrière est un très grand stade de rugby (22 500 places ramenées à 18 500 en 2005, construit pour les Jeux méditerranéens de 1993. Les deux tribunes latérales sont coupées des virages, bien plus bas, et il y a une douzaine de mètres entre la pelouse et le public.

Tout le contraire d’Aimé-Giral, un stade « à l’anglaise », aux dimensions certes plus modestes (14 500) mais fermé, avec des tribunes qui surplombent quasiment la pelouse.

De quoi offrir une bonne caisse de résonance et lui donner des airs intimidants, renforcés par la traditionnelle bronca quand entre l’adversaire (même si elle a perdu de sa vigueur depuis que la LNR oblige les deux équipes à entrer en même temps).

Loin de sa « cathédrale », le public catalan semblait avoir perdu foi en leur équipe qui, il est vrai, n’a pas marché sur l’eau face à Montpellier.

À tel point que, finalement, les Cistes ont fait plus de bruit que les « locaux » malgré leur infériorité numérique fragrante.

« Tout ça pour ça », soufflait un Catalan, qui a quitté son siège avant même le coup de sifflet final. « On aurait mieux fait de jouer chez nous, dans un village, ou même à Brutus », poursuit un autre, mentionnant le stade des Dragons Catalans, l’équipe de rugby à XIII de Perpignan. Mais les treizistes jouaient eux aussi à domicile ce samedi.

« On n’a pas réussi à emballer nos supporteurs qui ont dû faire 2 h de route aller-retour pour venir nous voir », s’excusait presque Franck Azéma. « Forcément c’est frustrant, mais c’est normal, parce que cela vient de l’énergie que nous générons. »

L’USAP est avant-dernière du classement de Top 14 à l’issue de ce week-end, devançant le promu Vannes à la différence de points. Il faut maintenant négocier un autre déplacement, à Castres samedi prochain, avant de retrouver enfin Aimé-Giral et sa nouvelle pelouse le 28 septembre pour la première « vraie » réception de l’année.

Ce sera face à Clermont, et les supporteurs « sang et or » n’attendent sans doute que cela.

Via Rugby Pass

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