Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le polyvalent trois-quarts international Australien, James O’Connor s’est confié sur son aventure au Rugby Club Toulonnais entre 2014 et 2017.

Dans un premier temps, le joueur des Wallabies explique avoir vécu une expérience extraordinaire à Toulon. Il ne cache pas avoir toujours apprécié Toulon et le Stade Mayol. Extrait:

« Le jour où j’ai signé au RCT, j’ai voulu voir ce que le monde avait à offrir. En ce sens, Toulon fut pour moi une expérience extraordinaire. Trois ans plus tard, il m’arrive encore de rêver en français. J’ai toujours apprécié le fait qu’à Toulon, personne ne me juge sur mes erreurs passées. Le Var, c’était bien… On buvait le café à Carqueiranne, on chassait dans les montagnes de Calabre, on visitait des châteaux… Pfff, Toulon et Mayol, c’était dingue quand j’y repense… A Toulon je n’étais qu’une star parmi tant d’autres, ça m’a beaucoup aidé. »

Par ailleurs, James O’Connor explique avoir joué pendant trois mois à Toulon avec une cheville extrêmement douloureuse. Il concède avoir détruit sa cheville. Extrait:

« La dernière année (2017), j’ai joué blessé pendant trois mois. Jusqu’à la finale de championnat contre Clermont, en fait. En gros, je ne m’entraînais pas de la semaine, je strappais ma cheville avant les matchs et je jouais. Pourquoi ? Car je culpabilisais vis-à-vis de l’équipe. D’une certaine manière, j’avais trahi le club et mes coéquipiers avec cette sale histoire à Paris (à l’hiver 2017, il était arrêté avec Ali Williams en possession de cocaïne). En un sens, je leur devais quelque chose. Mais c’était une folie. En faisant ça, j’ai totalement détruit ma cheville. Les mois qui ont suivi, elle s’est totalement brisée, j’ai dû subir trois opérations. »

A Toulon, James O’Connor a également connu la dépression. Lors de la finale à Barcelone contre le Racing 92, le joueur Australien n’a pas compris la décision de Bernard Laporte de ne pas le faire jouer. Il a très mal vécue cette période. Extrait:

« La première année (2015-2016), Bernard Laporte ne m’a pas retenu dans le groupe pour jouer celle de Barcelone contre le Racing 92. Ce jour-là, j’étais en tribunes avec Quade Cooper, Drew Mitchell, Juan Smith, Ma’a Nonu… Je n’étais pas au mieux de ma forme à l’époque. J’étais en dépression. Les gens qui me connaissent n’auraient pu l’imaginer. Je bougeais, je riais, je faisais la fête et n’étais jamais chez moi. Mais en réalité, je me tenais occupé pour ne pas laisser mes pensées les plus noires m’envahir. La nuit, dès que je m’arrêtais et me retrouvais seul dans mon lit, toutes ces questions ressurgissaient : « Qu’est-ce que je fous ? C’est ça, ma vie ? Où est passé mon rugby ? Est-ce que je vaux encore quelque chose ? Pourquoi Bernard Laporte ne me retient jamais dans le XV de départ ? » C’était l’enfer. »