Les Toulonnais ont laissé échapper une victoire qui paraissait rapidement acquise face aux Castrais accrocheurs. Le RCT doit désormais décrocher son ticket pour les quarts à Mayol

«F aites vos jeux, rien ne va plus ! ». Le stade Mayol se serait-il transformé en roulette géante dans ce match mettant aux prises Toulon à Castres ? Dans une partie où chaque camp a connu sa mi-temps, les uns et les autres ont voulu faire leur numéro. Sans grand bonheur côté RCT. Les dés n’étaient pourtant pas pipés. Les Toulonnais qui avaient annoncé la couleur savaient que le Castres Olympique venait dans le Var pour – sans pression – ramasser tout ce qui se présenterait.

Au final et sans trembler, les hommes du tandem Labit-Travers ont remporté la moitié du pot au terme d’une rencontre où ils n’ont jamais eu les jetons malgré une entame calamiteuse.

Les amateurs de paris sportifs n’auraient d’ailleurs pas misé lourd sur le partage des points (25-25) au terme des quatre-vingts minutes à la demi-heure de jeu. A cet instant, les Varois avaient déjà signé trois essais, dont deux sur ballons de récupération. C’est au moment où le bonus était en poche qu’il allait se transformer en plomb par une curieuse alchimie que le staff technique tentera de déchiffrer pour trouver la formule gagnante.

Même Wilko…

Après trente minutes de jeu, le RCT a commencé à commettre un nombre considérable d’impairs que ce soit dans le jeu au pied, dans l’occupation du terrain, dans les choix tactiques ou encore dans les tentatives de coups de pied. Et les manques entrevus sur le plan individuel ou dans la gestion ont fait le reste.

Même Wilkinson, pourtant irréprochable sur le plan professionnel, s’est mis à la faute. Le buteur a douté au moment de taper une pénalité, « immanquable » pour lui. Il restait alors deux minutes à jouer, l’ouvreur anglais avait la gagne au bout du pied mais le ballon est passé – de peu, certes – mais à côté. Un échec fidèle à ces cinquante dernières minutes au cours desquelles les Toulonnais paraissaient absents.

Un problème physique ?

Les Rouge et Noir se sont-ils vus trop beaux trop tôt après un départ endiablé ? Difficile de le dire. Après match, les joueurs pas plus que les techniciens ne cherchaient d’ailleurs d’excuses après cette préoccupante baisse de régime.

Quelques joueurs du cru ont fait état d’un manque d’énergie. Surprenant quand on sait les plages de récupération offertes ces dernières semaines. Est-ce en tout cas suffisant pour expliquer une perte de lucidité ? Certainement pas. Le mal, si mal il y a, est ailleurs.

Les protégés de la paire Walsh-Allou (les deux préparateurs physiques du RCT) avaient fait jusqu’à présent preuve d’une excellente condition physique. À plusieurs reprises depuis le début de la saison, ils ont su revenir au score et terminer plus fort que leurs adversaires.

Contre Castres, cette fois, ce ne fut pas le cas, loin s’en faut.

Si on peut bien sûr regretter les trois points glanés par les Toulonnais au cours des trois dernières rencontres du Top 14 (1 bonus défensif à Brive, 0 point à Agen, 2 contre Castres), Toulon est d’ores et déjà assuré de jouer un quart de finale (la prochaine confrontation entre le Racing-Métro et le Stade Français sera vraisemblablement déterminante pour accrocher le bon wagon).

Toujours troisièmes, les partenaires de Van Niekerk comptent 4 points d’avance sur les Castrais cinquièmes. Au cours des deux derniers matchs qualificatifs (Toulouse à Mayol, Lyon dans le Rhône), Toulon devra prendre des points face à ces deux formations qui n’ont plus rien à gagner ou à perdre. Encore faudra-t-il jouer pleinement ces rencontres.

Un quart de finale à domicile semble en poche pour Toulon. Seul un scénario catastrophe du style de samedi contre les Castrais pourrait permettre de ne pas valider le ticket gagnant. On n’ose imaginer qu’il puisse se reproduire au moment de toucher au but…

Source: varmatin.com