Les propos forts de Thibault Giroud : « Si le Mondial était dans deux ans, je vous dirais que je serai très inquiet pour Antoine Dupont »

Les propos forts de Thibault Giroud : « Si le Mondial était dans deux ans, je vous dirais que je serai très inquiet pour Antoine Dupont »

Le mardi 17 janvier 2023 à 22:34 par David Demri

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Le directeur de la performance du XV de France, Thibault Giroud s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer l’état de forme des joueurs Tricolores à l’approche du Tournoi des Six-Nations.

Dans un premier temps, ce-dernier explique comment le staff du XV de France suit au quotidien les joueurs du groupe France. Extrait:

« Nous avons mis en place un système en corrélation avec les clubs. Cela nous permet de suivre au quotidien nos joueurs et même l’ensemble des joueurs du Top 14 et de Pro D2. On voit qu’il y a beaucoup de bienveillance de la part des clubs qui, malgré leurs impératifs et leur besoin de résultats, jouent le jeu avec nous. Il y a pas mal d’échanges donc nous avons une très bonne vision d’ensemble. Sur les blessés, nous savons que nous allons perdre des joueurs pour le Tournoi. Idem pour la Coupe du monde : nous allons partir avec des joueurs pour la préparation et la terminer avec d’autres. Cela fait partie des impondérables du rugby de haut niveau. »

Selon lui, il n’y a pas davantage de blessés cette saison que les saisons passées. Extrait:

« Il n’y a pas plus de blessés que les saisons passées. Depuis quatre ans, nous avons aussi vu pas mal de joueurs. Le fait de pouvoir travailler au quotidien à 42 nous a permis de voir grandir le réservoir des prétendants. Nous avons de la réserve. Dans un monde idéal, on aimerait partir avec nos joueurs « premiums » à chaque fois, mais c’est impossible. Nous ne sommes pas plus inquiets que cela. »

Il estime que les joueurs retenus dans le groupe France seront prêts physiquement pour le Tournoi. Extrait:

« On a travaillé en amont avec eux et leur club. Chaque prétendant au XV de France, c’est-à-dire un groupe d’une soixantaine de joueurs identifiés, a en sa possession les objectifs de données physiologiques que l’on souhaite qu’il atteigne à la séance, à la journée ou à la semaine. Avec les staffs des clubs, on peut ainsi réguler leur charge de travail et leurs attendus. Nous ne sommes plus dans le ressenti. Avec les données échangées, nous savons à l’instant T où en sont les joueurs physiquement. Et nous pouvons leur donner des recommandations, réguler leur temps de jeu en discutant avec leur staff. On doit remercier les clubs qui sont vraiment à notre écoute. Ce partage de données est très précieux, il nous a changé la vie. Dorénavant, on ne repart pas de zéro à chaque rassemblement. Du coup, dans notre période de travail, on peut se concentrer sur notre rugby, notre stratégie. Le travail physiologique et l’entretien peuvent être intégrés dans nos séances de rugby. »

Questionné sur Antoine Dupont, Thibault Giroud affirme que le Toulousain a pu bénéficier d’un peu de repos grâce à sa suspension.

Il ne le cache pas : heureusement que la coupe du monde n’est pas dans deux ans pour Antoine Dupont qui enchaine les matches. Extrait:

« Sa suspension pour le match contre le Japon a été un mal pour un bien, car l’équipe de France a dû faire sans lui. C’est bien d’avoir plusieurs scénarios afin de tous les tester. Après, je vais être très honnête avec vous : si la Coupe du monde était dans deux ans, je vous dirais que je serai très inquiet pour Antoine. Arriver à maintenir ce niveau d’intensité… (il grimace) C’est bien que le Mondial soit dans huit mois. Mentalement et physiquement, jouer 2000 minutes par an à son niveau, tu ne peux pas le reproduire pendant dix ans. »

Pour conclure, Thibault Giroud affirme que l’équipe de France peut encore franchir des paliers et s’améliorer avant la coupe du monde. Extrait:

« Cela fait quatre ans que Fabien Galthié a mis en place un fonctionnement où le Graal doit être cette Coupe du monde. On bosse tous les jours en pensant à cela. On a fait évoluer toute notre méthodologie dans les entraînements, le management, en fonction de ce que l’on a vécu. On doit en être aux versions 7 ou 8 mais l’objectif final reste le même. Chaque année doit nous permettre de franchir un palier. Donc je ne pense pas que 2022 ait été l’année parfaite. Nous avons encore une marge de progression. »

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