Les propos chocs de Joe Marler !
Les propos chocs de Joe Marler !
Le lundi 21 avril 2025 à 20:42 par David Demri
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En novembre 2024, la scène rugbystique internationale était prise de court par une annonce aussi soudaine qu’inattendue : Joe Marler, figure emblématique du rugby anglais, tirait sa révérence. À 34 ans, celui qui avait fait de son excentricité une marque de fabrique, décidait de mettre un terme à sa carrière professionnelle avec effet immédiat.
Quelques mois après cette décision fracassante, l’ancien pilier des Harlequins a accepté de lever le voile sur ce choix précipité.
Invité du podcast The Stick to Rugby, animé par Lawrence Dallaglio, l’ex-international est revenu sans détour sur ce qui l’a poussé à décrocher. « Ma plus grande motivation était de jouer pour l’Angleterre et de tout faire pour aider cette équipe. Ça ne veut pas dire que je ne faisais pas d’effort pour les Quins, mais quand j’ai pris cette décision (d’arrêter la sélection, N.D.L.R.), il était inévitable que mon affection pour les Harlequins me quitte. »
Si son palmarès parle pour lui – 95 sélections, trois Tournois des Six Nations remportés et deux titres de champion d’Angleterre – c’est pourtant l’usure physique et mentale qui l’a rattrapé :
« Je n’en pouvais plus. Je n’ai pas pu tenir les mois suivants. Mon corps était en difficulté, le rythme du jeu était devenu trop rapide. Et puis j’avais perdu la tête. »
Ce n’est pas la première fois que Joe Marler s’exprime avec franchise sur ses troubles psychiques et les séquelles des chocs répétés. Dès 2022, il avait déjà alerté sur les dangers des commotions cérébrales.
Un souvenir glaçant le hante encore :
« Je me souviens avoir subi une commotion il y a quelques saisons – j’avais pris un gros coup en essayant de plaquer Billy Vunipola. J’étais dans les vapes et la seule chose dont je me souvienne, c’est de m’être retrouvé dans une salle et de voir entrer le kiné. J’ai fait une pause et j’ai craqué. Je n’avais aucun souvenir d’avoir des enfants et ça m’a vraiment fait peur. »
Derrière son image de provocateur, le rugbyman au franc-parler assumé n’a jamais caché ses combats intérieurs. Dépression, anxiété, crises identitaires : Marler n’a pas été épargné par les affres d’une carrière menée tambour battant. « J’ai décidé de devenir un mâle alpha, le faux-dur que tout le monde connaît. Je me suis mis à provoquer, à jurer. »
Mais derrière la façade, l’homme se fragilise. Il finira par consulter un psychiatre, révélant même avoir participé à la Coupe du monde 2019 sous antidépresseurs, à l’insu de ses coéquipiers. « Le rugby est un sport de machos, de mâles dominants. Or, la sensibilité ne doit plus être un tabou, il faut sortir de ça. »
Marler restera sans doute comme l’un des personnages les plus singuliers de sa génération, à la fois rugueux sur le terrain et lucide hors des lignes. En quittant les pelouses, il ne tourne pas seulement une page de sa vie professionnelle : il donne aussi la parole à tous ceux qui, dans le rugby et ailleurs, peinent à mettre des mots sur leurs douleurs invisibles.
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