Les mots très forts de Vincent Etcheto avant Toulouse : « Il y a eu deux coups de gueule avec des joueurs ! »
Les mots très forts de Vincent Etcheto avant Toulouse : « Il y a eu deux coups de gueule avec des joueurs ! »
Le vendredi 17 mai 2024 à 19:17 par David Demri
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Ce samedi après-midi, Montpellier accueillera le Stade-Toulousain au GGL Stadium dans le cadre de la 24ème journée du Top 14.
Il s’agit d’un match extrêmement important pour le MHR.
Si les Héraultais veulent encore espérer échapper à la 13ème place de barragiste, ils sont dans l’obligation de s’imposer à domicile contre une équipe remaniée de Toulouse.
Lors d’un entretien accordé au journal L’Équipe, l’entraîneur adjoint de Montpellier, Vincent Etcheto s’est confié.
Il l’affirme : Montpellier doit gagner ses trois derniers matches. Extrait:
On sait que nous avons encore au moins trois matches capitaux et il faut essayer de gagner les trois pour espérer ne pas jouer le barrage d’accession. Tout le monde en est conscient. Bien sûr qu’il y a de la nervosité mais il y a aussi beaucoup d’envie et de la qualité sur nos entraînements, très équilibrés.
Il tient des mots forts pour évoquer le moral de ses troupes.
Il ne le cache pas : le groupe Montpelliérain est marqué. Extrait:
Tout le monde est marqué. Quand on est arrivé, on a travaillé plutôt correctement je pense, avec des résultats (dix victoires en treize matches toutes compétitions confondues entre mi-décembre et mi-mars). Ça nous a donné de la confiance avant ce coup de massue contre Toulon (défaite 54-7 le 23 mars). On passe à côté du match dans l’engagement puis on fait un non-match contre le Stade Français (défaite 10-12 à domicile une semaine plus tard). On s’est remis à douter alors qu’on n’était pas sorti de cette zone dangereuse et c’est devenu plus difficile dans le turnover des joueurs.
Avec aujourd’hui six défaites d’affilée, c’est sûr que c’est compliqué moralement. Sur le terrain, on joue parfois mal les coups en zone de marque comme à Castres (27-26) la semaine dernière. J’en ai discuté par exemple avec Auguste Cadot qui a fait un super match. Sur un quatre contre deux, il n’ose pas faire une passe et se trompe à la 72e minute. Ce n’est pas une question de capacité du joueur mais plutôt mentale en jouant avec le frein à main. Hélas, c’est une situation parmi d’autres.
Il explique comment il tente encore de mobiliser son équipe pour cette fin de saison. Extrait:
C’est un peu comme dans deux Flics à Miami. Il y a le gentil et le méchant. En tant qu’adjoints, notre rôle est d’aider les joueurs, de les accompagner. Patrice Collazo et Bernard (Laporte) leur disent les choses franchement sans hystérie. Patrice s’est énervé après le match car ça faisait chier de ne pas y arriver mais ils n’avaient rien à reprocher aux joueurs. Je pense qu’on doit aller chercher de la confiance et les rassurer sans penser au passé.
Si tu ne fais que gueuler, les joueurs ne t’écoutent plus. Pareil si tu es trop gentil et tu ne tapes jamais sur la table. Comme on est nombreux, on a la chance de trouver plusieurs voix. Le climat de travail est quand même sain. Les joueurs arrivent avec la banane à l’entraînement, même si c’est dur de revoir à la vidéo les petites erreurs qui t’ont fait perdre.
Il évoque dans la foulée les coups de sang de Bernard Laporte. Extrait:
Je n’avais jamais travaillé avec lui et je suis agréablement surpris par son investissement et sa capacité à avoir de la retenue. Il sait dire les choses sans langue de bois et sans filtre, ça a le mérite d’être clair. Il n’y a pas de demi-teinte. Depuis sept mois qu’on est là, il y a eu deux coups de gueule avec des joueurs qui ont fait un peu le tampon pour les autres parce que leurs performances n’étaient pas abouties. Au quotidien, Bernard est plutôt calme et très intéressé par le projet de jeu.
Je n’ai pas trop suivi ses déclarations mais il a dit que ça allait bouger si on descendait. Il n’y a pas besoin d’être Bernard Laporte pour dire ça. J’ai connu ça dans d’autres clubs. Dire aux joueurs qu’ils ne sont pas installés comme des pachas et qu’il faut faire évoluer en cas de relégation, c’est une banalité. Quand c’est Bernard Laporte qui le dit, on y prête juste un peu plus attention. Même si on n’est pas encore en situation de crise, on est malgré tout en danger et on ne peut pas se voiler la face.
Il comprend d’ailleurs Bernard Laporte lorsqu’il affirme que l’équipe du MHR est déséquilibrée. Extrait:
Quand tu regardes l’effectif, tu te dis qu’on a peut-être des joueurs usés, des joueurs pas au niveau auquel on les attendait et des blessés. On se retrouve avec une équipe déséquilibrée parfois un banc qui ne se met pas au niveau. Par exemple, Baptiste Erdocio (le pilier gauche) est arrivé quasiment pour être numéro trois au poste et il enchaîne tous les matches.
Ça veut dire qu’il y a une petite erreur de casting mais il y a aussi parfois de la malchance et une dynamique qui n’est pas positive. Des joueurs aujourd’hui ne sont pas bien psychologiquement alors qu’ils seraient plus à l’aise dans une équipe qui tourne bien. Il faut prendre le taureau par les cornes et peut-être que certains n’ont pas cette faculté-là. Tout ça vient de plein de facteurs cumulés.
Concernant le match de barrage pour le maintien, il se veut clair sur le sujet. Extrait:
Il ne faut pas faire l’autruche. On en plaisante parfois aussi. les joueurs n’ont pas envie de le jouer. Même si je ne suis pas bon en maths, on sait qu’on a trois ou quatre chances sur cinq de disputer ce barrage. La meilleure manière de le préparer est de conforter les joueurs sur ce que l’on met en place. Si on prépare bien Toulouse, Lyon et Clermont, on sera capable aussi de bien préparer une équipe de Pro D2 en y mettant autant d’application. Il nous reste quatre matches, tant mieux si on arrive à s’enlever le dernier qui sera le plus pénible à jouer.
On n’est pas dans l’urgence mais dans l’anticipation. Comme diraient les footballeurs, on prend les matches les uns après les autres. Je ne regarde pas trop le classement ni le calendrier de nos concurrents même si Bernard nous a fait un exposé. La semaine dernière à Castres, on était pas loin. On n’est pas en décalage avec le niveau du Top 14 mais on manque d’efficacité et de précision sur pas mal de secteurs. Contre Toulouse, on doit emmagasiner de la confiance car si on doit jouer ce barrage d’accession, il faudra y arriver avec de la confiance et non des doutes.
Pour conclure, il évoque ce match à venir contre Toulouse. Extrait:
Quelle que soit l’équipe qu’ils alignent, on jouera contre de super joueurs. Il y aura du monde dans les tribunes, un peu pour Montpellier et beaucoup pour Toulouse. C’est de la bonne pression et on n’a pas les moyens de prendre quiconque de haut en ce moment. Il faut le gagner, sinon ça ne sert à rien. On doit se rassurer sur les choses que l’on fait bien car il y en a. C’est le match idéal.
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