Les mots forts de Gabin Villière : « C’est presque la pire saison de ma vie »

Les mots forts de Gabin Villière : « C’est presque la pire saison de ma vie »

Le mercredi 29 mars 2023 à 14:48 par David Demri

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L’ailier du Rugby Club Toulonnais, Gabin Villière connait une saison 2022 / 2023 cauchemardesque.

Blessé à plusieurs reprises au péroné, le joueur Varois enchaîne les pépins et n’a quasiment pas joué de la saison.

Forcément, cela inquiète à l’approche de la Coupe du monde, lui qui semblait être indétrônable en équipe de France ces derniers mois.

Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, Gabin Villière a fait le point sur la situation.

Il rappelle l’historique de ses blessures. Extrait:

« La première fois, contre Lyon (défaite 30-12 en finale du Challenge européen, le 27 mai), c’était une syndesmose, une blessure que j’avais déjà eue à droite par le passé (sur le deuxième match de la tournée en Australie en 2021). Le ligament tibio-fibulaire lâche. J’ai eu une première opération. Les chirurgiens trouent les os et mettent deux câbles pour que le ligament cicatrise bien. Mais, ensuite, j’ai dû subir une deuxième opération parce que j’avais un câble qui était trop serré, et même une troisième. J’ai galéré. J’ai mis six mois au lieu d’un délai normal de trois. »

Le 26 novembre dernier, c’est une rechute pour Gabin Villière, lors d’un match contre le Stade-Français Paris. Extrait:

« En première mi-temps, je me pète d’abord la main (le cinquième métacarpien). Malgré tout, je continue à jouer, ça fait six mois que j’attendais ce moment. J’ai réfléchi à sortir mais je me suis dit que ça n’allait rien changer, que c’était déjà cassé. Je continue et à la 79e, probablement en raison de toutes les chirurgies que j’avais subies, le péroné lâche. Je sors. Je sens que quelque chose ne va pas mais je profite à fond du moment avec les mecs et les supporters. Ces quatre-vingts minutes m’avaient rechargé les batteries. En rentrant au vestiaire, ça refroidit et je ne peux pas bouger ni marcher. »

De nouveau opérationnel le 28 janvier contre Pau, il se pète de nouveau cette fois-ci lors d’une séance d’entrainement avec le XV de France. Extrait:

« Oui, ça se passe très bien, malgré quelques petites gênes. Au fur et à mesure des entraînements, je commençais à ne plus avoir de douleurs et à me sentir vraiment bien. J’ai la chance d’être appelé le lendemain pour rejoindre l’équipe de France à Capbreton. C’était un pur bonheur. Mais sur le dernier entraînement collectif avant de jouer en Italie, je me retrouve en porte-à-faux sur un plaquage par-derrière. Ma cheville est bloquée. Je sens que ça craque. Je finis les dernières minutes de la mi-temps, et à la pause, au bout de dix minutes, j’essaie de me relever mais c’était très compliqué. J’ai vite compris. »

Selon lui, c’est la faute à pas de chance, rien de plus. Extrait:

« J’ai récupéré la photo du plaquage (il montre son téléphone où l’on voit Alexandre Roumat le plaquer). C’était tout simplement la faute à pas de chance et c’est encore tombé sur moi… Je mange mon pain noir et j’espère qu’après la pluie viendra le beau temps. »

Il avoue que cet enchaînement de pépins lui ont permis de se remettre en question. Extrait:

« Je me suis posé beaucoup de questions sur mon jeu et mon engagement. Je ne suis jamais sorti d’un match en me disant qu’il me restait de l’énergie ou que j’aurais dû faire plus attention. C’est à la fois une force et une faiblesse. Je ne lâcherai jamais rien. J’ai même joué des matches en étant blessé. Mais je sais aussi ce que ça peut coûter d’aller dans les rucks, d’être beaucoup dans la confrontation par rapport à d’autres ailiers plus aériens et dans l’évitement. C’est indissociable de ma personnalité. Je ne me gère pas. Je vais tâcher de renforcer mon corps dans tous les secteurs pour être plus paré à ce genre de contacts et on verra ce que ça donne. »

Il ne cache pas avoir traversé une période très compliquée au mois de décembre dernier. Extrait:

« Début décembre, je me sentais très mal. J’avais beaucoup de mal à garder patience, mon calme, et à me dire qu’il fallait attendre, attendre et encore attendre. Je n’en pouvais plus. Je me sentais en cage dans ce plâtre.

Quand je suis devant la télé, c’est vrai que c’est compliqué. Plusieurs fois, j’ai eu envie de casser la télé et de rentrer dedans. Ça fait dix mois que je galère et que je travaille comme un chien. Je ne suis pas récompensé pour l’instant, mais à chaque fois, j’essaie de voir le positif. » 

Selon lui, il s’agit de la pire saison de sa vie. Extrait:

« Je me souviens qu’après la blessure contre Lyon, je m’étais dit que j’en avais pour deux-trois mois, que j’allais bosser dur et que j’allais faire la meilleure saison de ma vie. J’avais tout fait et au final, c’est presque la pire saison de ma vie. Mais on verra à la fin. J’espère que ce ne sera pas le cas. Elle peut encore être magnifique. C’est pour ça que je travaille aussi fort, avec en perspective les échéances des phases finales avec Toulon et peut-être le Mondial. »

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