Les mots forts de Bielle-Biarrey : « C’est assez brutal, on se disait que ce n’était pas possible »
Les mots forts de Bielle-Biarrey : « C’est assez brutal, on se disait que ce n’était pas possible »
Le mercredi 18 octobre 2023 à 14:49 par David Demri
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Louis Bielle-Biarrey (20 ans), ailier du XV de France, avoue être toujours un peu sonné par l’élimination brutale des Bleus en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud (28-29), sans trop accabler l’arbitre Ben O’Keefe.
Interrogé via L’équipe, le jeune ailier de l’Union Bordeaux-Bègles avoue ne pas encore réaliser. Extrait:
J’avoue que je ne réalise pas encore forcément. C’est dur de se dire que c’est fini d’un seul coup après tout ce que l’on a vécu durant trois mois tous ensemble, surtout après avoir perdu un quart de finale de Coupe du monde à la maison. C’est assez brutal quand tout s’arrête du jour au lendemain.
A l’issue du match, tous les joueurs étaient sonnés par cette défaite. Extrait:
Ce n’était pas du déni, mais un peu quand même. On se disait que ce n’était pas possible. C’était forcément pesant. On avait tous l’objectif d’aller le plus loin possible, et on savait que nous avions trois finales à jouer. Malheureusement, on a perdu la première. Je pense que nous avions vraiment les moyens pour aller au bout. Le groupe a conscience qu’il a laissé passer une énorme opportunité de marquer l’histoire en France. Tout le monde était dégoûté et abattu. Les Springboks sont une énorme équipe, une des meilleures du monde, mais on n’était pas dépassés. On a fait jeu égal, voire plus. Il y avait plus que de la place pour passer mais on a fait deux ou trois erreurs qui nous coûtent autant d’essais en première mi-temps. Ils ont très bien joué leur jeu aussi. Il faudra se servir de ce match.
Dans la foulée, il refuse de pointer du doigt l’arbitrage. Extrait:
On l’a un peu débriefé. C’est vrai que quelques situations ne tournent pas en notre faveur. Mais ce n’est pas sur deux ou trois petites actions qu’on perd le match. L’arbitrage n’a pas été avec nous mais on a été trop imprécis sur certains domaines. C’est peut-être la goutte d’eau qui fait déborder mais le vase était déjà bien rempli.
Il l’avoue : les contacts ont été incroyablement rudes lors de cette rencontre. Extrait:
En termes de contact et de densité physique, j’avais rarement joué des matches qui tapaient autant. Ils sont ultra solides, rugueux et ils aiment le combat. On l’a vu sur les rucks, où nous étions en difficulté et en mêlée. Pour le cardio, ça allait. On sait que quand on joue l’Afrique du Sud, ce n’est pas le plus gros « ball in play » (temps de jeu effectif) et il faisait beaucoup moins chaud que ces dernières semaines. C’était plus facile d’enchaîner les efforts. Personnellement, je n’ai pas eu beaucoup de ballons pour m’exprimer face à une défense bien organisée. J’ai beaucoup appris et ça va me servir pour l’avenir.
On savait que lorsqu’ils n’avançaient pas trop, ils mettaient des ballons hauts. Ils l’ont fait de mon côté, comme sur celui de Damian (Penaud). C’est vrai que j’ai perdu un duel à un moment mais ça fait partie des domaines où on s’est fait un peu bousculer.
Il a été avec Damian Penaud le joueur du XV de France le plus utilisé lors de ce Mondial. Pour lui, c’est encore surréaliste. Extrait:
Déjà, je ne l’aurais pas cru ou alors sur un gros concours de circonstances. Je suis parti avec l’idée de prendre le temps de jeu qu’on allait me donner et de faire de mon mieux. Sur cela, je suis plutôt content. J’ai eu l’opportunité de jouer plus que ce que je pensais et de prendre de l’expérience. Je ne me suis pas posé de question. Et le fait de ne pas vraiment réaliser, car tout va super vite, m’a beaucoup aidé. Mon insouciance était le meilleur moyen pour échapper à la pression. Et dans cette bulle, on ne se rendait pas forcément compte de tout ce qui se disait autour de nous, ça m’a aussi aidé à performer.
Pour autant, il refuse de s’enflammer. Extrait:
Je n’ai pas envie de me dire que j’ai un nouveau statut. Le faire une fois c’est bien, mais le répéter c’est mieux. C’est là où on verra ce que j’ai dans le ventre. La Coupe du monde 2027 (en Australie) est un objectif mais je vais devoir être très bon durant ces quatre ans. Et il faudra que je m’accroche quand je serai un peu plus dans le dur. Le prochain Tournoi est aussi bien sûr dans un coin de ma tête.
Pour conclure, il évoque la suite. Extrait:
Il va falloir que je m’organise parce que je n’avais pas forcément prévu d’être éliminé en quarts de finale ! Comme vu avec Yannick Bru (le manager de Bordeaux-Bègles), je vais avoir deux semaines de vacances. J’ai envie de couper du rugby, de décompresser, de passer du bon temps avec les personnes que j’aime.
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