Les longues confidences de François Rivière à Mourad Boudjellal
Les longues confidences de François Rivière à Mourad Boudjellal
Le mercredi 27 février 2019 à 15:36 par David Demri
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Vendredi dernier, le président de Perpignan, François Rivière était l’invité du président Toulonnais Mourad Boudjellal dans son émission de la « Commission de discipline ».
Il s’est longuement confié auprès du patron du RCT sur divers sujets.
Dans un premier temps, il a expliqué comment il a été amené à prendre la présidence de l’USAP. Extrait:
« Ma sœur aînée était handicapée et elle était soignée pour son handicap à Perpignan. Petit, j’allais à Perpignan pendant les week-ends et les vacances. Je me suis attaché à cette ville. Ensuite, c’est une histoire de rencontres. Pour mes sociétés, je travaillais beaucoup à Perpignan et pas à Narbonne. Puis, j’avais des visées politiques de territoire sur Perpignan. Cette rumeur est tout à fait fondée, même si entre temps il y a eu mon terrible accident il y a trois ans désormais. »
Depuis son arrivée à la tête de l’USAP, il avoue avoir perdu beaucoup d’argent. Extrait:
« J’ai perdu beaucoup d’argent, mais j’ai peut-être gagné une vie. Les dix millions indiqués par la presse ne sont probablement pas exagérés. Mais j’ai probablement gagné une vie car en sortant du coma après mon accident, j’ai trouvé à l’USAP un soutien populaire invraisemblable. Cela m’a beaucoup aidé. Puis on fera le compte pour nous tous à la fin de nos vies. »
Il est ensuite revenu sur son coma survenu après un grave accident de manège. Il n’hésite pas à chambrer Mourad Boudjellal. Extrait:
« Vous avez d’ailleurs été l’un des premiers à me téléphoner quand je suis sorti du coma pour me dire que je vous deviez de l’argent. Vous avez utilisé mon coma pour récupérer une somme que je tairais à l’antenne mais qui n’était pas une petite somme. Pour Toulon, c’était une petite somme. Mais pour l’USAP, c’était une énorme somme. »
François Rivière explique suite le redressement fiscal subi par l’USAP. Extrait:
« Pendant les années 90 avant mon arrivée, il y a eu un certain nombre de faits sur des avantages donnés aux joueurs et des compensations d’avantages faites entre les boutiques et le club à l’époque. Tout cela a été re-fiscalisé par l’URSSAF. L’USAP avait déjà été condamné sur les mêmes faits quelques années avant. Donc l’URSSAF n’a pas eu longtemps à agir pour obtenir une condamnation similaire car on avait été condamné pour les mêmes motifs trois ans auparavant. »
Cela lui a coûté beaucoup d’argent. Extrait:
« Il est évident que dans les montants que j’ai honoré, il y a une partie qui est liée à des faits qui avaient été engagés avant mon arrivée. La plupart des sommes que j’ai versé ont été versés pour solder des dettes antérieures. C’est un peu frustrant. Et je n’avais pas vu cela lors de mon arrivée. J’ai été d’une naïveté coupable alors qu’il faut toujours être très prudent sur ces sujets-là. Puis il y a des choses que l’on ne peut pas voir car ça se révèle uniquement dans le temps comme le contrôle de l’URSSAF. Il s’est trouvé qu’un modèle économique avait été initié par l’USAP à la suite de son titre de Champion de France qui semblait être démesuré. Il a donc fallu rétrécir un peu le champ commercial de l’USAP. »
Le président de Perpignan explique ensuite pourquoi il a décidé de conserver ses entraîneurs. Extrait:
« On ne s’est pas séparé de nos entraîneurs car ce sont les entraîneurs qu’il faut pour l’USAP. Ils ont l’ADN du territoire, il y a un état d’esprit remarquable. Il nous manque deux ou trois leaders de jeu. Les entraîneurs font un travail remarquable. »
Il dévoile ensuite des détails au sujet de l’affaire Delpoux. Extrait:
« Pour Delpoux, c’est une double erreur de ma part. Dès le premier jour que je suis arrivé à l’USAP, on m’a donné le contrat de Delpoux à signer. Le fait d’avoir signé, je ne le regrette pas. Là où j’ai fait un bêtise, c’est d’avoir signé pour trois ans. C’est là que j’ai fait une bêtise. Mais le contrat a été préparé pour trois ans et je n’ai pas voulu m’imposer du jour au lendemain. Je me suis séparé de Delpoux car la descente en D2 était un tel traumatisme… Ce ne serait pas pareil maintenant. Puis, j’ai considéré que c’était Delpoux qui s’était séparé de nous et pas l’inverse. »
Concernant l’ancien président Catalan et désormais président de la LNR, Paul Goze, François Rivière avoue avoir quelques contacts avec lui. Extrait:
« L’insulte n’est pas dans mon tempérament. Il nous arrive de nous parler pour avoir des conseils. Mais il est très pris et moi aussi donc les rencontres sont rares. Mais nous avons la possibilité de se voir et de se rencontrer. Il est très désireux de respecter l’indépendance qui est la mienne depuis que je suis arrivé. »
Désormais, François Rivière veut consolider les structures de l’USAP. Extrait:
« On consolide les structures, on rassure, c’est un projet de territoire. On va moderniser notre centre d’entraînement. On va une réfection de la pelouse et des éclairages du stade Aimé-Giral. C’est la plus mauvaise pelouse du Top 14 ? Oui, mais j’ai vu en me rendant à certains matches – par exemple dans une ville comme Toulon – qu’objectivement leur pelouse n’était pas non plus une moquette Anglaise. »
Par ailleurs, il affirme que la U Arena ne correspond pas du tout à la culture du rugby Catalan. Extrait:
« Ce dont a besoin l’USAP en ce moment, ce sont des partenaires. Il faut arrêter ce fantasme dans le rugby français qui est de dire que le mécène comblera la perte. Je ne crois pas en ce modèle. Il faut qu’un club soit à l’équilibre avec une cohérence économique. Quand je suis allé chez mon ami Jacky Lorenzetti que je connais depuis 30 ans, j’ai trouvé la U Arena superbe ! C’est une superbe salle avec un super spectacle. Mais ce n’est pas mon rugby de Perpignan. Ce rugby-là, ce n’est pas le rugby du territoire de Perpignan. »
Pour conclure, François Rivière tient de beaux propos au sujet de Mourad Boudjellal. Extrait:
« Je pense que des personnes comme vous apportent au rugby Français et que dans la vie, il faut toujours dires les choses positives quand on les pense. On est dans un monde aujourd’hui où dit uniquement les choses quand c’est négatif et on passe son temps à faire du bashing. Et moi, je n’ai pas de honte à dire quand on a des réunions de présidents et quand vous êtes là en particulier, que vous tirez les problèmes par le haut. Ensuite, on est d’accord ou pas d’accord, mais on analyse. »
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8 Commentaires
Un discours qui fait chaud au cœur, bonne chance dans tout ce que vous souhaitez entreprendre pour votre club !
Un Monsieur.
Message Plein d’Espoir et qui Force le Respect ! La Vie n’est pas un Long Fleuve Tranquille ! Bravo Monsieur !
Go Toulon !
Un president a l’ancienne qui te fais aimer le rugby.REspect dans ce monde du top14 offshore
Effectivement une bien belle personne, l’USAP peut se targuer d’avoir un excellent président.
Sinon, quelqu’un se souvient-il de quoi il parle quand il évoque la somme que Mourad lui a réclamée ?
Un pré-contrat non honoré ?
Respect Mr le Président de l’USAP, quel plaisir d’entendre des mots comme valeur, terroir,cohérence économique, territoire ……dans ce top 14 complètement aseptisé de peur de se faire « basher » sur les réseaux sociaux
Un grand monsieur du rugby qui a su remettre le club dans le bon wagon
J’espère que Perpignan reviendra plus fort dans les années à venir
Ce président est je pense le meilleur président que l USAP pouvait avoir.
Je lui souhaite et aussi pour le rugby de rester le plus longtemps dans ce sport