Toulon s’est incliné, samedi, à Brive pour la troisième fois de la saison. Une défaite que les joueurs ont du mal à digérer après avoir longtemps cru en la victoire.

Ce ne sera pas forcément la fête du sourire ce matin à la reprise de l’entraînement du RC Toulon. Entre les joueurs qui se sont inclinés à Brive, samedi (26-29), et le retour des internationaux français (Guirado, Tillous-Borde, Bastareaud et Michalak, blessé) qui doivent encore avoir la tête à l’envers après le désastre contre la Nouvelle-Zélande (13-62), le staff va avoir du boulot pour relancer tout ce petit monde. Si le Top 14 doit sembler encore bien loin aux quatre Bleus, pour ceux qui étaient sur la pelouse du stade Amédée-Domenech, cette défaite a du mal à passer. C’était déjà le cas dans les couloirs de l’enceinte briviste. C’était encore le cas vingt-quatre heures plus tard.

Les plus touchés par ce troisième échec de la saison sont sûrement les avants. Ils savent que, si la touche a bien fonctionné, pour le reste il y a beaucoup à dire. Et sur ce sujet le deuxième-ligne Thibault Lassalle est très clair : « On ne peut pas gagner à l’extérieur avec une telle mêlée. » Pourquoi l’ancien joueur d’Oyonnax est-il si catégorique ? Parce qu’en première période la mêlée rouge et noire a été pénalisée à quatre reprises. Et pour couronner le tout, c’est sur un ballon porté de vingt mètres que Brive est revenu dans le match en marquant un essai. Un constat cuisant pour Lassalle : « On menait 19-9 mais les Brivistes sont très vite revenus au score. Ils n’ont pas eu le temps de cogiter. J’ai connu ça à Oyonnax. Quand on était chahutés par une grosse équipe, plus le temps passait plus on savait qu’on allait perdre le match. Et, là, on se fait emporter sur ce ballon porté. Je peux vous dire que c’est vexant de prendre un essai comme ça. »

« Forcément, je suis en colère”

Si la mêlée a été secouée, les buteurs toulonnais Jonathan Pélissié et Willie Du Plessis ont aussi laissé quinze points en route sur la pelouse de Brive : « On ne peut pas se permettre ce genre de chose à ce niveau-là », poursuit Lassalle. Ce qui agace, du côté toulonnais, c’est ce sentiment de perdre alors que la victoire était à portée de main : « Oui, ça c’est pénible, reconnaît Lassalle. Je rumine toujours cette défaite. J’ai plutôt l’impression que nous avons maîtrisé le match. »

Après deux victoires consécutives à Paris contre le Stade Français (20-13) et contre La Rochelle à Mayol (45-24), c’est donc un coup d’arrêt pour le triple champion d’Europe, mais rien de plus. « À Toulon, on joue tous les matches pour les gagner. Mais, à mon avis, il n’y a pas de raison de s’inquiéter », explique Lassalle. Bien sûr, Toulon occupe une sixième place qui n’a rien d’alarmant avant de recevoir Oyonnax, samedi. Mais, en haut du classement, Clermont, qui a déjà onze points d’avance, Montpellier et Toulouse foncent. « C’est vrai, les grosses écuries avancent à un rythme d’enfer, souffle l’ancien joueur d’Oyonnax. Et nous, pendant ce temps-là, on laisse filer des points. »

Toulon doit se reprendre en main. Après la réception d’Oyonnax, le club du président Mourad Boudjellal se rendra à Grenoble avant de recevoir Montpellier. Joli programme : « C’est simple , admet Charles Ollivon, le troisième-ligne varois. On n’a plus de temps à perdre. Déjà, on va essayer de se rassurer samedi et ensuite de tenter un coup à Grenoble. Et puis il y a toujours cette frustration de la défaite à Brive. Forcément, je suis en colère. On n’est pas satisfaits de nous. Mais on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Et pas question de chercher des excuses. »

Source: lequipe.fr