Les incroyables confidences de l’arbitre de la finale du Top 14 : « Je suis passé à 2 doigts du fauteuil roulant »

Les incroyables confidences de l’arbitre de la finale du Top 14 : « Je suis passé à 2 doigts du fauteuil roulant »

Le vendredi 28 juin 2024 à 16:46 par David Demri

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C’est Monsieur Ludovic Cayre qui dirigera la finale du Top 14 entre Toulouse et Bordeaux-Bègles, ce vendredi soir au Stade Vélodrome de Marseille.

C’est une grande première pour cet arbitre qui n’a encore jamais dirigé une finale de sa carrière.

Lors d’un entretien accordé à Midi Olympique, Ludovic Cayre explique que sa vie a basculé il y’a une vingtaine d’années.

Alors âgé de 15 ans, il se blesse gravement lors d’un match de rugby.

Il passe tout proche d’une blessure irrémédiable et d’une paralysie définitive. Extrait:

« À 15 ans, j’ai subi à la suite d’un plaquage une grave blessure aux cervicales : j’avais placé ma tête du mauvais côté, au moment de l’impact… 

Ai-je eu peur sur le coup ? Pas plus que ça, je crois… J’avais 15 ans, j’étais insouciant et au départ, je ne me rendais pas compte de la gravité de la blessure. En revanche, mes parents ont enchaîné les nuits blanches. »

Il raconte une opération très sérieuse. Extrait:

« Après le choc, j’ai été opéré à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. L’intervention chirurgicale était une arthrodèse C2 (nerf spinal numéro 2, N.D.L.R.), C3 et C4.

Derrière ça, la convalescence a duré près d’un an. Les cervicales avaient bougé de plusieurs millimètres par rapport à la norme tolérée par un corps humain. Je suis donc passé à deux doigts du fauteuil roulant.

Ce que je garde en mémoire, ce sont les chirurgiens, autour de moi, qui me touchaient les bras et les mains toutes les cinq minutes pour savoir si je n’avais pas perdu la sensibilité… »

C’est suite à cette grave blessure que Ludovic Cayre décide de se tourner vers l’arbitrage. Extrait:

« Je suis issu d’une famille très rugby : ma sœur y a joué et mes parents sont dingues de ce sport… Une fois la convalescence terminée, je me suis donc demandé comment rester dans ce milieu.

Entraîner ? J’étais trop jeune. Jouer ? J’en avais l’interdiction formelle. Je me suis alors tourné vers l’arbitrage, dans le secteur du Marmandais. 

Mon premier match, c’était une rencontre de cadets au Passage d’Agen. Puis, j’ai fait de la série territoriale, de la division fédérale… Petit à petit, je me suis pris au jeu et j’ai gravi les échelons. »

S’il fait désormais partie des meilleurs arbitres du Top 14, il rappelle que ses débuts n’ont pas été faciles, loin de là. Extrait:

« Au départ, je n’ai pas eu que des moments faciles. Ma première année de Fédérale 3 a par exemple été très compliquée : j’étais très jeune et mobilisé sur des derbys un peu chauds. Je me souviens par exemple d’un match entre Larressore et l’AS Bayonne un peu houleux ; de quelques sorties de terrain agitées, aussi. Mais tout ça a forgé mon caractère, je pense. »

En parallèle, Ludovic Cayre a un métier. Mais il confirme consacrer la majeure partie de son temps à l’arbitrage. Extrait:

« Je suis responsable qualité dans une entreprise de la région mais quasiment dédié à 100 % à l’arbitrage. J’ai un patron en or qui comprend mes problématiques. Au quotidien, je travaille donc avec un préparateur physique de la FFR : en moyenne, on a entre deux et trois séances de cardio par semaine. On passe aussi des tests Bronco tous les deux mois. […] Cette exigence dans la préparation est plutôt logique : il nous faut avoir les idées claires dans le money time. »

Il se dit également conscient lorsqu’il réalise une mauvaise performance. Extrait:

« Quand je réalise une mauvaise performance, j’en suis le premier conscient. J’ai d’ailleurs souvenir d’une interview où Mathieu Raynal expliquait que sur un match, on a généralement 90 % de bonnes décisions mais que les gens retiennent toujours les 10 % d’erreurs. Celles-ci nous reviennent alors en plein visage. On est pourtant les premiers malheureux, quand on se trompe. »

Il indique recevoir régulièrement des insultes sur les réseaux sociaux, après les matches de Top 14. Extrait:

« Via les réseaux sociaux, je reçois malheureusement des insultes après chaque rencontre de Top 14. J’essaie pourtant de verrouiller au maximum. Quand je vois que le début du message n’est pas forcément bienveillant, je supprime, je bloque sans même aller au bout de la phrase. Certains sont très courageux derrière un écran de téléphone ou un clavier d’ordinateur. Je n’en fais pas grand cas. »

Questionné sur le secteur de jeu qu’il redoute le plus à arbitrer, il évoque le secteur de la mêlée. Extrait:

« La mêlée, est une des phases de jeu les plus difficiles à juger. Moi, je n’ai jamais joué en première ligne mais j’essaie en revanche d’en comprendre les rouages. À une époque de ma vie, je passais des heures à regarder des vidéos de mêlée et à disséquer les attitudes des premières lignes : leurs appuis, leurs liaisons ou leurs axes de poussée… »

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  1. Tifu 29 juin 2024 at 10h- Répondre

    Bonjour à tous, pour moi, M.Cayre, vous êtes le meilleur arbitre du top 14, vous méritez la finale. Pour vos connaissances à arbitrer les mêlées fermées, n’hésitez pas à consulter les meilleurs piliers de tous temps… iIs vous parlerons de là où commence le rugby et de toutes les combines et les vices des premières lignes ! Dans la non certitude sanctionnez toujours l’équipe attaquante… J’ai jouer essentiellement au talonnage et 1,3,6,7. Merci et Félicitations !