Les explications détaillées de la très frustrante défaite des Bleus contre l’Angleterre
Les explications détaillées de la très frustrante défaite des Bleus contre l’Angleterre
Le lundi 10 février 2025 à 11:06 par David Demri
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Samedi 8 février à Twickenham, pour la 2e journée du 6 nations 2025, les Bleus ont chuté dans un match Angleterre-France qui semblait « imperdable ». Après une domination outrancière mais stérile en première période, ils ont été punis par un essai anglais de Eliott Daly à la dernière minute (26-25). Entre fautes de main, erreurs défensives, mauvaises gestion des ballons aériens, comment le XV de France a-t-il laissé échapper ce match? Retour sur cette faillite.
5e minute: une belle entame
D’entrée de jeu, les Bleus sont dominateurs. Après des échanges de jeu au pied, la première mêlée est française, sur les 40 mètres anglais. Antoine Dupont tente une passe au pied vers Damian Penaud: trop longue. Belle inspiration mais première imprécision des Français, qui s’installent quand même dans le camp anglais. Quelques secondes plus tard, les Bleus lancent l’offensive. Deux temps de jeu au près, puis vers les extérieurs, avec Jalibert, Ramos, puis Barassi. La passe vers l’intérieur du Toulousain semble être gagnante, mais Louis Bielle-Biarrey commet le premier en-avant d’une très longue série dans la zone de marque.
9e-14e minute: des Bleus imprécis
Débute alors un festival de fautes de mains. Est-ce le ballon glissant, la pression défensive des Anglais, l’enjeu d’un Grand Chelem rêvé? Toujours est-il que les Bleus commettent des erreurs inhabituelles et inexplicables. A la 9e minute, après un bon travail de Thomas Ramos, les Bleus sont à 10 mètres de l’en-but anglais. Sur le renversement, Antoine Dupont assure mal sa passe, en avant d’Alexandre Roumat sous la pression de Curry et nouvelle occasion manquée.
Quelques secondes plus tard, Thomas Ramos manque une pénalité, 40 mètres dans l’axe des poteaux, signe, peut-être, que la machine ne fonctionne pas parfaitement. Pas le temps de cogiter, le XV de France enchaîne dans le sillage d’Emmanuel Meafou et Uini Atonio, très sollicités. A la 14e minute, Damian Penaud est décalé dans le couloir mais ne contrôle pas le ballon.
20e minute: du grand gâchis
Il faut finalement attendre la 20e minute, pour voir le XV de la Rose investir les 22 mètres français. Sans succès. Les Anglais sont sanctionnés, Damian Penaud joue rapidement et enclenche une contre-attaque de 95 mètres. Les Français trouvent les espaces sur le côté gauche, Louis Bielle Biarrey sert Thomas Ramos après contact, qui s’enfonce dans la défense. Mais sa passe, compliquée par le retour défensif de Fin Smith n’est pas contrôlée par Antoine Dupont qui tente une réception à une main…
Sur l’action suivante, ils manœuvrent parfaitement la défense anglaise, Matthieu Jalibert ouvre un intervalle à Damian Penaud qui n’a plus qu’à aller dans l’en-but. Mais l’ailier bordelais vomit le ballon, et laisse apparaître de premiers signes de frustration. Dans les tribunes l’entraîneur de l’attaque Patrick Arlettaz se prend la tête dans les mains. En 20 minutes, les Bleus viennent de laisser s’envoler quatre occasions franches (!) d’aller derrière la ligne. Il y avait longtemps que les Bleus n’avaient pas produit un tel volume de jeu, mettant à mal la défense anglaise sur chaque lancement. Mais jamais ils n’avaient été aussi maladroit. « Ça m’a fait penser au match » d’il y a deux ans (gagné 53-10), disait même Fabien Galthié après la rencontre. « Mais il y a deux ans on marquait. » Au total dans ce match, ils commettront 27 fautes de main.
42e: course perdue par Louis Bielle Biarrey
Dès le début de la deuxième période, après une percée de Barassi relayée par Penaud, Meafou lève la balle pour Roumat qui ne la contrôle pas. Sur la mêlée suivante, après un en-avant anglais, action folle: bon départ d’Alldritt, bon relais au ras de Meafou. Mais alors que Dupont part dans l’axe, moment rarissime, il se fait arracher le ballon par Tom Curry à 5 mètres de la ligne et les Anglais dégagent. Penaud réceptionne, dégage à son tour. Marcus Smith relance et se fait arracher à son tour le ballon par Louis Bielle-Biarrey. Le Bordelais a un sprint de 50 mètres à faire et 99,9% du stade se dit que l’essai est tout fait. Pas Ollie Sleightholme, qui revient en travers et oblige LBB à faire une passe « basket » vers Mauvaka, qui finit malheureusement en en-avant….
47e: les Bleus sans rythme
Deux coups de pieds consécutifs des ailiers illustrent le mauvais tempo des joueurs français: un petit par-dessus de Bielle-Biarrey d’abord, sans danger qui rend le ballon aux Anglais. Trente secondes plus tard, Penaud envoie la balle dans l’en-but adverse par manque de justesse technique et alors qu’il avait du champ devant lui pour provoquer balle en main. Les Bleus manquent de justesse.
57e: Tommy Freeman maître des airs
Après la pénalité du 13-7 en faveur des Bleus, Hugo Auradou évalue mal le renvoi et Freeman récupère le ballon dans son dos. 42 secondes plus tard (!), Fin Smith dépose une passe au pied pour l’essai de l’instigateur Freeman, qui saute par-dessus Bielle-Biarrey et marque. Le Bordelais archi-battu sur ce coup-là, même si les Français restent devant à la faveur de la transformation manquée de Marcus Smith (12-13).
66e: de plus en plus fébriles
Jalibert est à la récupération d’un rasant de Lawrence dans les 22 mètres français. Le Bordelais cherche Hugo Auradou sur sa droite, mais le Palois perd bêtement le ballon au contact de Freeman. Derrière, les Français sont sanctionnés pour hors-jeu. Heureusement, Marcus Smith loupe la pénalité. Mais la fébrilité gagne les rangs français.
69e: le XV de la Rose prend les devants
Les Bleus souffrent face aux coups de pied anglais. Thomas Ramos fait un en-avant en se couchant pour récupérer un rasant, de Fin Smith cette fois. Petite cause, grande conséquence: mêlée Angleterre, pénalité contre le pack français, accusé de désaxer sous la pression. Touche sur Chessum, Curry au ras, tentative de Mitchell… et finalement essai de Baxter. Les Anglais passent devant, pour la première fois du match : 19 à 18.
76e: une réaction, mais pas de maîtrise
A la 75e minute, l’essai de Bielle-Biarrey donne l’espoir d’une heureuse conclusion dans le camp tricolore (19-25). Mais Hugo Auradou se loupe de nouveau sur le renvoi anglais, souffrant du retard de Julien Marchand pour le « lifter ». Le tableau de Twickenham affiche 75’45 et après cinq temps de jeu, Lawrence vient une première fois mettre les Français sous pression d’un coup de pied en touche. Les Bleus se dégagent. Mais le boomerang va revenir…
78e: les Bleus crucifiés
Il reste deux minutes et trente secondes lorsque Mitchell tape un petit par-dessus qui, après un rebond, tombe dans les bras de Thomas Ramos. L’arrière du Stade Toulousain a un laps de temps, très court certes, pour dégager. Seulement, alors que Ben Curry, Ben Earl, Ollie Lawrence et Fin Smith font face à lui, il tente un crochet intérieur mais se fait prendre aux chevilles par Smith. Le soutien de Le Garrec et Penaud n’est pas assez efficace au déblayage et Ben Earl est récompensé au grattage.
Vous connaissez la suite… touche, ballon porté, sortie vers Lawrence qui joue en pivot pour Fin Smith, lequel met Elliot Daly dans l’intervalle (au moment où Moefana et Barassi se fixent sur l’ouvreur de Northampton). L’Anglais s’en va marquer son 20e essai pour fêter sa 70e sélection et donner la victoire aux Anglais, après la transformation de Marcus Smith, 26 à 25. Le Grand Chelem vient de s’envoler pour les joueurs de Fabien Galthié, punis d’un nombre incroyable d’erreurs qui ont transformé un match imperdable en regrettable désillusion.
Via RMC Sport
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A ce qu’il paraît et d’après BEAUMARCHAIS en France tout finit par des chansons, tu pourrais refaire le match en musique sur « j’ai dû faire un mauvais rêve » de la chanteuse HOSHI