Ce mercredi après-midi, le pilier droit du Castres Olympique, Wilfrid Hounkpatin a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Ce n’est pas tout : il devra suivre des soins psychologiques et un stage de sensibilisation sur les violences intrafamiliales.

Par ailleurs, il est interdit de se rendre au domicile de son ex-compagne.

Enfin, il devra verser à son ex-compagne une indemnité à hauteur de 1 500 euros pour les frais d’avocat.

Wilfrid Hounkpatin pourra cependant entrer en contact avec son ex-compagne pour organiser la garde de leurs trois enfants.

Condamné pour des faits de violences conjugales, Wilfrid Hounkpatin a décidé de ne pas faire appel. Il a rapidement quitté le tribunal par une porte dérobée.

L’avocate de l’ex-compagne de Wilfrid Hounkpatin s’est confiée via L’équipe. Extrait:

« Je n’ai pas d’avis sur la peine. Ce que je ­retiendrai, c’est la dignité de ma cliente qui ne voulait pas d’une affaire médiatique, mais elle voulait une affaire humaine et familiale. Elle n’a pas demandé d’argent car ce qu’elle a perdu, ça n’a pas de prix. La justice a été ­rendue, et il faut penser à la peine ressentie par une victime de violence. »

La plaignante aurait souhaité que l’audience se déroule à huis-clos, tout comme son ex-compagnon d’ailleurs. Mais le président en a décidé autrement.

De nombreuses personnes ont donc assisté à l’audience, lors de laquelle a été retracée la soirée du 8 janvier dernier.

Le pilier Castrais raconte comment tout a commencé. Extrait:

« Elle a pris mon téléphone. Elle a fouillé dedans, elle a trouvé des messages. »

Celle-ci s’est ensuite enfermée dans une chambre pour lire les messages. Elle raconte. Extrait:

« Certaines écrivaient d’ailleurs alors que j’étais en train de lire. Je pensais qu’il avait arrêté de me tromper. »

Furieux, Wilfrid Hounkpatin a alors défoncé la porte pour récupérer son téléphone et a violenté sa compagne. Extrait:

« Je n’ai pas voulu lui rendre, je suis passée à travers le sommier, il m’a pris à la gorge. Je me suis sentie partir… »

Des traces sur les poignets et le coup de la jeune femme ont été relevés. Cela a débouché sur quatre jours d’ITT.

Le joueur a réagi. Extrait:

« J’essaye de contrôler ma force du mieux que je peux. Je voulais juste la maîtriser, récupérer mon téléphone et partir. Dans l’action, on ne fait pas toujours ce qu’il faut… J’ai eu le temps de réfléchir en garde à vue, j’aurais dû faire demi-tour, ne pas rentrer dans la chambre… J’ai conscience que j’aurais dû agir différemment. Je regrette vraiment d’être entré dans cette chambre, je regrette profondément cette ­dispute, cette altercation. »

En plus de ces faits de violences, Wilfrid Hounkpatin avait une certaine emprise psychologique et financière sur sa compagne.

Il lui reprochait notamment de ne pas travailler, de ne pas avoir fait un repas ou avoir mal fait le ménage.

L’avocate de la plaignante se confie. Extrait:

« Une emprise peut-être non voulue. ­Peut-être qu’il ne se rendait pas compte mais ma cliente, jeune et frêle, infirmière de formation qui est en train de terminer une formation d’assistante dentaire, savait quand elle ne ­devait pas moufter, savait quand Wilfrid ­rentrait et était de mauvaise humeur, elle savait aussi quand elle pouvait rigoler. »

Le soir du réveillon, Wilfrid Hounkpatin est sorti seul, sans sa compagne. Il explique pourquoi. Extrait:

« Il était prévu que l’on aille chez des amis à Port-La-Nouvelle pour passer la soirée mais je sentais que j’étais sous tension et j’ai préféré y aller seul. Quand je suis comme ça, je préfère m’isoler. J’ai passé la soirée avec mon ami et me suis couché tôt. »

L’avocate de la plaignante tient une toute autre version. Le pilier Castrais aurait puni sa femme en l’empêchant de sortir car elle n’avait pas bien nettoyé leur cave à vin. »

Lors de l’audience, le joueur Castrais a demandé pardon tout en jurant de tout faire pour être un bon père. Extrait:

« Je n’ai pas envie qu’ils souffrent comme moi j’ai souffert. » 

Le frère du joueur a indiqué que Wilfrid Hounkpatin avait effectué une tentative de suicide récemment.

Interrogé sur le rugby, le joueur s’est confié. Il explique vivre des moments difficiles à cause du rugby. Extrait:

« Le rugby, être sur le terrain, j’aime ­beaucoup, je prends du plaisir, c’est un sport magnifique. Mais le rugby, ça vous prend, ça vous mâche, ça vous crache. C’est dur à vivre… Ce masque qu’on porte à longueur de journée, ces matches le 25 décembre, le 1er janvier…  Au final, ça a empiété sur ma vie de famille, je n’ai pas su gérer tout ça. J’ai appris à me détacher de mon activité professionnelle ces derniers temps. Il est vraiment important que je pense à moi et à mon bien-être. Notre vie de couple est finie mais il nous reste notre vie de parents. »

La plaignante explique que l’argent a certainement fait basculer leur couple du mauvais côté. Extrait:

« Tout se passait bien au début de notre relation, quand il jouait dans un petit club (Rouen) et qu’il gagnait moins d’argent. On avait un petit appartement, tout allait bien … Vraiment la notoriété ne l’a pas aidé. Au fond je ne veux pas l’accabler. Je pense qu’il n’était pas bien. On n’était pas bien. »

La condamnation n’apparaîtra pas dans le casier judiciaire du joueur, ce qui facilitera une éventuelle reconversion.

Le pilier sera-t-il licencié par les dirigeants du Castres Olympique ?

Affaire à suivre…