Comme on pouvait le penser, le demi d’ouverture Matthieu Jalibert n’a pas été rappelé au sein du XV de France pour préparer le match face à l’Argentine (22 novembre). Après avoir fait le choix de ne pas être réserviste la semaine passée et de quitter Marcoussis, l’avenir de l’ouvreur de 26 ans chez les Bleus s’est subitement assombri.

Ce ne fut pas une surprise. Ce dimanche, à 20h25, lorsque la liste des 42 joueurs sélectionnés pour préparer la venue de l’Argentine (vendredi à 21h10) a été publiée, un coup d’œil a suffi pour confirmer une info attendue: l’ouvreur de l’Union Bordeaux-Bègles, Matthieu Jalibert, n’en serait pas. C’est le jeune Castrais Louis Le Brun qui le remplace numériquement et qui rejoint Thomas Ramos et Léo Berdeu chez les numéros 10.

L’affaire était en fait pliée depuis la semaine dernière et la discussion entre Matthieu Jalibert et Fabien Galthié, au sujet de l’absence du Bordelais pour le match face à la Nouvelle-Zélande. Jalibert, las de la situation, tenait à le faire savoir.

Au-delà de ne pas être titulaire, y compris lorsque son grand concurrent des dernières années Romain Ntamack est absent, de ne pas être non plus sur le banc, choix du sélectionneur validé par les résultats et les performances à l’ouverture de Thomas Ramos, Jalibert a voulu expliquer à Fabien Galthié son mal-être quand il vient à Marcoussis.

Ne sentant pas sa confiance, il lui a avoué que c’était la « boule au ventre » qu’il évoluait en bleu et que la situation était difficile pour lui. Sans pour autant avoir la réponse qu’il souhaitait du boss des Bleus, qui lui a également signifié qu’il ne l’alignerait pas non plus contre l’Argentine.

À Vannes samedi avec l’UBB

Élément déclencheur, le demi d’ouverture, qui était pourtant prévu parmi les réservistes, a donc demandé à être libéré. « C’est son choix« , avait précisé Galthié au moment d’annoncer son équipe jeudi dernier, tout en ajoutant une phrase lourde de sens: « Le projet est collectif. Et pour construire une équipe, ce qui est important pour nous, c’est la détermination du moment. La force individuelle, qui va servir le collectif. C’est un choix très important ».

Jalibert, qui de son côté assume cette décision, se rend-il pour autant compte que de renoncer à ce moment précis jette un voile obscur sur la suite de sa carrière internationale? Comment ne pas l’imaginer. Les paroles de Galthié résonnent encore…

« C’est un moment pour 2027. Ces quatre semaines vont nous permettre d’embarquer tous les joueurs qui sont en capacité de tenir à la fois sur la distance, de se développer physiquement et rugbystiquement et aussi avec une compétence autour de l’endurance mentale et la force mentale individuelle. De traverser les moments heureux, mais aussi difficiles. »

Comment ne pas, là encore, calquer ces propos sur le destin de Matthieu Jalibert? Ce dernier va d’ailleurs se ressourcer en club, avec qui la prolongation de contrat est imminente, et participer à la 10e journée du Top 14 samedi à Vannes.

Pour le Tournoi, même problématique

Dans deux mois, lors du prochain Tournoi des VI Nations, la question de sa sélection se heurtera à la même problématique. La situation sera même encore plus complexe. Car à l’heure où le débat se déplace, avec le quasi-sans-faute de Thomas Ramos cet automne, pour savoir dorénavant qui de lui ou de Romain Ntamack, maintenant remis de sa blessure au mollet, doit conduire l’attaque des Bleus, quid de Matthieu Jalibert après son choix de tourner les talons?

« Il reviendra. S’il le souhaite », a conclu Galthié. Mais après cette fin de non-recevoir, Galthié, dont le mandat court jusqu’à début 2028, le souhaitera-t-il lui-même? Un immense doute subsiste.

Via RMC Sport