Les cuisses de Yoram Moefana impressionnent tout le monde : Les secrets du centre Français
Les cuisses de Yoram Moefana impressionnent tout le monde : Les secrets du centre Français
Le jeudi 7 septembre 2023 à 11:15 par David Demri
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Suite au forfait de Jonathan Danty, c’est Yoram Moefana qui débutera au poste de centre avec Gaël Fickou, vendredi soir avec les Bleus contre les All-Blacks.
Le Bordelais a un gabarit imposant : 1m82 pour 97 kilos.
Ce qui impressionne surtout, ce sont ses cuisses.
Interrogé via L’équipe, il estime avoir de la chance sur le plan de la génétique. Extrait:
« Je ne les ai jamais mesurées. Je ne suis pas un gros bosseur en musculation, donc il y a une part de génétique je pense. »
Son ancien entraineur à l’UBB, Frédéric Charrier se rappelle qu’en 2019, Yoram Moefana était déjà très développé du bas. Extrait:
« En 2019, il avait déjà un bas du corps déjà très développé. .
Sa vitesse est une force naturelle chez lui, qu’il associe à une puissance du bas du corps bien exploitée pour aller encore plus vite. Comme un sprinteur justement, il arrive à se lancer très vite sur 3-4 mètres pour ensuite gagner son duel avec sa vitesse, là où un Jonathan Danty par exemple démarre moins vite et va gagner son duel sur la puissance pure. Et comme Yoram a des appuis de feu, il peut changer de trajectoire pour attaquer une épaule faible ou prendre un intervalle sans « s’enfoncer » sur un changement d’appuis…
Il arrive à garder sa vitesse sur la longueur, ce qui lui permet de jouer à l’aile quand il faut finir les coups sur 20 mètres ou plus. Il bouge aussi très vite en défense pour se placer en face de l’attaquant ou sortir très vite sur lui. S’il engage bien le plaquage, que les appuis sont ancrés et qu’il pousse sur ses jambes, vous êtes certain de reculer (rires).
L’idée, c’est d’éviter qu’il prenne de la vitesse, comme tous les joueurs puissants. Il faut monter vite sur lui avant qu’il ait le temps d’enclencher à 100 % ou qu’il joue sur ses appuis. Dans l’idéal, il faut ensuite plaquer bas et surtout l’amener vite au sol. »
Jérémy Deville, son préparateur physique en cadets à Colomiers enchaîne. Extrait:
« Il n’était pas si costaud que ça au début. Ce qu’il avait en plus, c’était surtout une grosse fréquence d’appuis et une belle pointe de vitesse. C’était frappant sur des exercices dans des escaliers par exemple. Mais même en Crabos, il ne mettait pas des culs à ses adversaires. Sa morphologie s’est développée en même temps que son corps d’adulte et là, il s’est musclé plus vite que les autres. Mais il fallait le développer sans perdre ses qualités de vitesse et d’appuis.
Quand on prend de la masse aussi vite, il faut éviter de devenir pataud, moins tonique sur les appuis. Pour cela, en rugby, on associe souvent le travail de force à de la vitesse, et là, il était toujours au-dessus. Vous mettiez deux mecs à 150 kg au squat et il était très souvent le plus rapide pour monter la charge. Ce travail lui a permis de prendre de la force et d’entretenir son explosivité. »
Le préparateur physique de l’UBB, Mourad Abed se dit lui aussi impressionné. Extrait:
« Sur un test de détente verticale, mains sur les hanches et une flexion pour ne solliciter que les jambes, Yoram montait entre 58 et 60 centimètres. C’est du très très haut niveau. Sur un test de puissance max sur watt-bike, il tournait autour des 2 000-2 200 watts, ce qui est impressionnant. Il dépassait la plupart des avants. Il me fait penser à un Yann David (4 sél. en 2008 et 2009) que j’ai connu à Bourgoin et à Castres, lui aussi très fort au niveau des membres inférieurs, mais aussi très costaud du haut, chose que Yoram a encore à développer, surtout pour se protéger, lui qui impacte énormément ballon en mains et en défense… »
Le technicien des Bleus, Laurent Labit poursuit. Extrait:
« Sur les collisions, beaucoup de joueurs ont tendance à ralentir, mais lui, c’est là qu’il accélère. Avec une certaine agressivité offensive qui est assez rare à ce niveau. Peu de joueurs ont ce talent de ne pas perdre de la vitesse ou d’en reprendre très vite sur les points d’impact. »
L’ancien entraineur de Yoram Moefana, Fabien Berneau conclut. Extrait:
« Plus vous êtes solide du bas du corps, plus vous exposez de la masse physique à votre défenseur. Même si le défenseur est propre, Yoram en impose tellement dans le bas du corps qu’il peut libérer son haut pour jouer après lui, ce qu’il sait très bien faire. C’est un double danger : un gros impact physique dans les jambes et une certaine technique dans les mains. »
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