Les confidences très émouvantes d’Esteban Abadie sur un drame familial : « J’ai 18 ans, le ciel vient de me tomber sur la tête… »

Les confidences très émouvantes d’Esteban Abadie sur un drame familial : « J’ai 18 ans, le ciel vient de me tomber sur la tête… »

Le dimanche 13 octobre 2024 à 11:08 par David Demri

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Le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Esteban Abadie s’est confié lors d’un entretien accordé à Var-matin.

Ce-dernier a notamment raconté son enfance heureuse.

Il indique ne pas avoir passé une seule journée sans rire, petit. Extrait:

« Mes premiers souvenirs, je les situerais vers 4-5 ans. Soit à Paris, dans le 14 arrondissement où j’ai grandi. Soit au Pila, où nous avions une maison de famille, et où j’ai passé toutes mes vacances. J’étais constamment avec Adrien, mon frère jumeau, et on rigolait en permanence.

Je suis né au Mans, où vivent mes grands-parents maternels, mais je n’y ai jamais vécu.

La vie est simple, je vais à l’école, je suis avec mon frère, on a nos potes, je regarde les matchs du PSG, je fais du foot, du judo, du tennis. De la natation, également. Mais c’est ingrat, tu fais des longueurs, t’es tout seul, tu t’entraînes avant d’aller en cours, c’est affreux. » 

Il évoque ensuite ses premiers souvenirs dans le rugby, avec notamment son papa, ancien joueur de rugby. Extrait:

« Mes premiers souvenirs de rugby, ce ne sont évidemment pas les miens. Et même s’il n’y avait pas de photo ou de maillot de mon père, car les mètres carrés sont comptés à Paris, j’ai souvenir d’aller le voir au stade. Pas au Stade français, puisqu’il a arrêté en 2000, mais dans des petits clubs du coin dans les années qui ont suivi. Je me souviens également des beachs au bassin d’Arcachon ou des heures complètes à écouter mon père refaire le match avec ses potes. Ce sont des souvenirs que je garde précieusement. »

Il est rapidement tombé dans la marmite du rugby. A l’âge de 11 ans. Extrait:

« Une fois que j’ai goûté au rugby, c’était cuit pour les autres sports. »

Il rejoint rapidement l’école de rugby du Racing 92. Extrait:

« C’était loin, mais mon père pensait que c’était le meilleur club pour un jeune ado. Pendant des années, qu’il pleuve ou qu’il vente, ma mère a donc fait 1h30 de bagnole plusieurs fois par semaine pour m’emmener à l’entraînement et aux matchs.

Mon père était ailier, moi troisième ligne, mais il avait quand même de bons conseils. Puis forcément, quand il venait, j’avais envie d’en mettre un peu plus. »

Malheureusement, la vie d’Esteban Abadie bascule un triste jour de juin 2015.

C’est le 6 juin 2015 qu’il apprend soudainement de le décès de son père, ce-dernier ayant mis fin à ses jours. Extrait:

« Dix jours avant de passer le bac, je reçois un coup de fil de la nouvelle compagne de mon père. Et là, tout s’écroule. C’est un cauchemar. Je sais que j’ai le bac à passer, qu’il faut avancer mais… Heureusement, mes amis sont là. Ma copine également, que je rencontre à cette époque. Mais surtout, alors que nous étions déjà très proches, nous devenons fusionnels avec ma mère et mon frère. Et on avance. Ensemble. »

Il obtient son bac S avec mention malgré tout, mais sa vie n’est plus la même. Extrait:

« J’ai 18 ans, le ciel vient de me tomber sur la tête, mais je ne mets rien entre parenthèses. Je suis triste, déboussolé, en colère, mais je veux avancer, alors je continue les cours, le rugby. Ça a d’ailleurs été ma meilleure thérapie lors des premiers mois. Car pendant 80 minutes, tu oublies tes problèmes, tu te marres avec les copains. Tu retrouves tes soucis dans le vestiaire, mais le temps d’un match, d’un entraînement… »

Mais la réalité l’a finalement rapidement rattrapé. Extrait:

« Je sentais de la pitié autour de moi, notamment au club. Je lisais dans les regards des choses que je voulais éviter. Je ne voulais pas qu’on s’apitoie sur mon sort. C’était bienveillant, mais j’avais besoin de rebondir, de faire le deuil. Puis quand tu viens t’entraîner et que tu vois des photos de ton père sur les murs, ça te fait rechuter. »

Il décide finalement de quitter Paris en 2018. Extrait:

« Quitter Paris, c’était accepter de partir loin de mon monde, mais il le fallait. Alors à un an de la fin de mon contrat, j’ai signé à Brive.

Repartir de zéro m’a fait le plus grand bien. J’aimais le Racing, mais avoir des coéquipiers qui ne connaissaient rien de mon histoire m’a permis de me reconstruire. Et de comprendre certaines choses vis-à-vis de mon père. Comme le fait que je n’étais pas “seulement » rugbyman… Ce que mon père n’a pas supporté, c’est l’après-carrière. Il a connu le début du professionnalisme, l’explosion, le Stade français… Et quand tu passes du statut de star à l’anonymat, c’est compliqué. Donc son expérience m’a par exemple poussé à poursuivre mes études. »

Il ne manque pas de rendre un très bel hommage à son papa. Extrait:

« Et puis sur le terrain, c’est aussi devenu ma plus grande force. Je suis tellement fier de porter son nom. D’ailleurs, je me note toujours un petit mot pour mon père sur le poignet. »

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2 Commentaires

  1. Tomprice83 13 octobre 2024 at 11h- Répondre

    Très très émouvant, le fait ,moi aussi qu’on s’appitoie à l’école(sans méchanceté) sur le décès de mon père à 10 ans et demi,m’ avait fait énormément de mal….

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  2. Le dacquois 13 octobre 2024 at 20h- Répondre

    ah son papa ! ,pas un grand gabarit , mais un sacre ailier batailleur et adroit avec ses pieds qui nous avez bien pourri notre quart de finale en 1991 sous le deluge du pays basque !…que de beaux souvenirs , bien trop loin helas !