Les confidences chocs de Paul Alo-Emile sur sa dépression : Il a pensé au suicide

Les confidences chocs de Paul Alo-Emile sur sa dépression : Il a pensé au suicide

Le dimanche 11 décembre 2022 à 9:27 par David Demri

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Le pilier international Australien du Stade-Français Paris, Paul Alo-Emile a été victime d’une grave dépression.

Ce-dernier a passé six mois loin des terrains pour se soigner.

Dans les colonnes du Midi Olympique, le joueur Parisien a accepté de témoigner.

Il affirme avoir pris beaucoup de médicaments pour aller mieux. Extrait:

« Il y a six mois, on m’a donc diagnostiqué une lourde dépression. Derrière ça, j’ai passé deux mois à l’hôpital, pris beaucoup de médicaments. J’en prends encore, pour tout dire… Mais mon épouse, le club et mes potes m’ont tous beaucoup aidé à sortir la tête de l’eau. Ce fut une bataille difficile. Probablement la plus difficile qu’il m’ait été donné de vivre. »

Il avoue avoir failli s’ôter la vie. Extrait:

« Je n’avais plus envie de rien. Je n’avais plus d’énergie. Un jour, j’ai même failli m’ôter la vie… Quelques heures plus tard, j’étais hospitalisé. (il soupire) En fait, tu arrives à un point où tu vois tout en noir. J’aime ma femme et mes enfants plus que tout au monde mais ce mal, en moi, ne me permettait même plus de les voir. Je n’étais plus personne. Mon cerveau m’envoyait de mauvais messages. »

Il y a un mois, Paul Alo-Emile est finalement revenu à l’entrainement. Extrait:

« Il y a quatre semaines. Et je devrai, ce week-end, pouvoir affronter les Lions à Johannesburg en Challenge Cup. La course fut l’exercice le plus difficile, pour tout dire. Il y avait six mois que je n’avais plus rien fait avec mon corps. Vasil Kakovin ne m’a pas fait de cadeau à l’entraînement mais j’en avais besoin. C’était cool, franchement. Les sensations en mêlée me manquaient… »

Il ne sait pas expliquer les raisons de cette dépression. Extrait:

« Je me suis souvent posé la question ces derniers mois… Je crois simplement que la dépression survient sans prévenir. Il n’y a pas eu de signe avant-coureur. Et ce fut d’autant plus violent. Je me sentais triste, abattu et vide sans pouvoir vraiment me l’expliquer. En octobre, je suis reparti en Australie avec mon épouse et mes enfants. Cela m’a fait du bien de voir la plage, d’aller pêcher en mer mais ça n’a rien résolu : ce n’était pas la réponse à mes problèmes. Il y avait donc autre chose que le mal du pays. »

La capitanat du Stade-Français et le départ de Tolu Latu ont peut-être joué dans cette dépression comme il l’explique. Extrait:

« Disons que lorsque j’ai été nommé capitaine du Stade français, je l’ai pris comme une immense fierté mais aussi comme une très grande responsabilité. Je succédais à Sergio Parisse, qui est une légende à Paris et dans le monde entier. J’ai essayé d’être à la hauteur, néanmoins.

Tolu est quelqu’un d’attachant. Même s’il sort beaucoup le soir et fait parfois n’importe quoi, c’est un homme d’une grande sensibilité, d’une grande générosité. Il me manque beaucoup mais pour lui, c’était probablement mieux de retrouver sa famille et l’Australie. »

Il précise combien il est compliqué de parler de dépression dans le milieu du rugby. Extrait:

« Dans un vestiaire, tu dois montrer à tes coéquipiers à quel point tu es fort, à quel point ils peuvent s’appuyer sur toi pour gagner… Mais quand mes coéquipiers ont pris connaissance de ma maladie, certains d’entre eux se sont beaucoup ouverts à moi pour évoquer leur vie, leurs doutes, leurs malheurs. Des murs sont brutalement tombés entre nous. C’est pour cela que je veux partager mon histoire. Je veux que les gens se disent : « C’est arrivé à Paul et moi aussi, je ressens de la tristesse, du stress, de la pression. Je vais en parler et me faire aider, comme il l’a fait. » »

Il espère désormais rapidement retrouver sa forme physique et revenir sur les terrains. Extrait:

« À l’hôpital, je ne pouvais pas bouger. Je ne faisais rien. Alors j’ai pris du poids… Mais j’ai bon espoir de revenir en forme. Je n’ai que 30 ans après tout. Et puis, la concurrence me fera du bien : Giorgi (Melikidze), Vincent (Koch) et Nemo (Roelofse) vont me pousser. Je vais aussi devoir combattre avec mon jeune frère Moses, qui vient d’être essayé à droite ! Ca va être compliqué ! (rires)

Je me sens mieux mais ce n’est pas terminé. Je dois poursuivre mon travail avec le psychologue, à bosser sur mes émotions. Mais ce que je souhaite le plus au monde, c’est revenir à une vie normale. »

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