Les Bleus bientôt privés du Stade de France ?
Les Bleus bientôt privés du Stade de France ?
Le vendredi 14 mars 2025 à 18:20 par David Demri
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Alors que le nouveau concessionnaire du Stade de France n’a pas encore été désigné, les négociations entre le favori GL Events et les fédérations de foot et de rugby sont serrées. L’avenir des matchs du XV de France et des Bleus de Deschamps est en jeu.
“C’est non!” Interrogé par RMC Sport, le président de la FFR, Florian Grill, a catégoriquement refusé la proposition de GL Events Venues de devenir actionnaire du Stade de France. Et pour comprendre ce refus, il faut rembobiner quelques semaines auparavant.
Entrés en négociation exclusive avec l’Etat en décembre 2024 pour gérer le Stade de France, les dirigeants de la société GL Events ont envoyé un courrier le 25 janvier au directeur général de la Fédération Française de Rugby (FFR). Dans cette lettre, que RMC Sport s’est procuré, Christophe Cizeron a ainsi proposé à la fédération française de rugby d’entrer dans le capital de la future société concessionnaire et « d’associer la FFR à la future gouvernance (…) pour lui donner une place de choix dans les décisions futures relatives aux orientations du Stade de France ».
Si les propositions semblent avoir été évoquées lors d’une rencontre entre Florian Grill, président de le FFR, et Olivier Ginon, patron de GL Events, plusieurs incertitudes planent au-dessus de ce canevas idéal.
Alors que la négociation exclusive avec GL Events date de décembre, la décision finale de l’Etat prend du temps. L’arbitrage aurait dû être pris en janvier 2025 pour une signature en avril. Si l’Etat joue les prolongations, c’est que le concessionnaire depuis 35 ans Vinci-Bouygues a brandi une épée de Damoclès: le duo a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler le processus de désignation qui a amené GL Events à entrer en négociations exclusives. L’audience devrait se tenir prochainement. Le but des deux géants mondiaux du BTP est d’utiliser tous les recours possibles pour casser la décision de l’Etat. Et négocier avec un concessionnaire qui pourrait être retoqué par la justice devient difficile.
Interrogé par RMC Sport, si le président de la Fédération de rugby Florian Grill confirme avoir « refusé assez vite, ça ne nous intéresse pas » la proposition de devenir actionnaire du SDF, alors que « Vinci-Bouygues nous avait auparavant fait la même proposition ». Toutefois, le patron du rugby français révèle s’être mis d’accord avec GL Events sur quatre points: « 1.On voulait un contrat de 30 ans avec une clause de sortie à 12 ans. On l’a obtenu. 2. On a obtenu que ne faire que quatre matchs. 3. Le loyer est revu à la baisse et 4, on a obtenu un pourcentage de reversement sur les loges et les salons qui correspondent à ce qu’on a pu négocier en province”.
Quant à la location gratuite du stade Gerland, proposée par GL Events (gestionnaire du stade lyonnais), “elle ne peut pas nous intéresser pour les garçons. Gerland pourrait nous intéresser pour des féminines. Mais on a distingué la négociation “Stade de France” avec celles impliquant n’importe quel propriétaire de stade”. La FFR a ainsi contacté le stade Vélodrome de Marseille et le Groupama Stadium de Lyon pour accueillir les tests matchs d’automne 2025 du XV de France.
Diallo regrette le silence de GL Events
La seule structure capitalistique qui pourrait avoir l’assentiment de la FFR “serait éventuellement une union avec la FFF, mais pas avec un concessionnaire (GL Events ou Vinci-Bouygues). Là, ça ne nous intéresse pas”. Quant à la lettre de GL Events, « on m’a dit que ce courrier de janvier avait été exhumé, mais on n’y a même pas répondu. Ce n’est pas un courrier pour nous” a sèchement conclu Grill.
Quid alors de l’autre grande fédération qui utilise le Stade de France, la Fédération française de Football?
Selon RMC Sport, GL Events a aussi proposé à la 3F d’entrer dans le capital de la nouvelle concession. Depuis, la fédération dirigée par Philippe Diallo regrette le silence radio complet du groupe lyonnais qui n’a pas répondu aux précisions demandées autour de la gouvernance, d’un possible droit de veto et même du pourcentage proposé par GL. La fédération de foot rappelle que les délocalisations des matchs des Bleus ont rapporté « 5 fois plus qu’un match dans l’enceinte dyonisienne », lorsque le Stade de France était accaparé par la préparation des JO 2024 de Paris.
Face au flou de GL Events, la fédération a même lancé un appel d’offres pour accueillir les matchs des équipes de France masculines et féminines de football ainsi que les Espoirs à partir de l’automne 2025.
Dans ce dossier encore rempli d’incertitudes, l’avenir des stades des matchs des Bleus est encore à écrire.
Via RMC Sport
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