Les anciens du Stade-Français et du Racing 92 craignent une descente en Pro D2

Les anciens du Stade-Français et du Racing 92 craignent une descente en Pro D2

Le vendredi 21 mars 2025 à 22:47 par David Demri

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Onzième et douzième du top 14, le Stade Français et le Racing sont sur la pente descendante cette saison. Les clubs de rugby de la capitale étaient pourtant dans le haut du classement l’année dernière. Après plusieurs changements dans leurs effectifs sur et en dehors du terrain, les effectifs franciliens sont sous la pression de la descente.

Le 22 juin dernier, le Stade Français s’inclinait aux portes de la finale de top 14, pour une pénalité manquée dans les derniers instants de la rencontre face à l’Union Bordeaux-Bègles. L’UBB est aujourd’hui dauphin du Stade Toulousain, quand les Parisiens ont mauvaise mine en fond de tableau. « C’est sûr qu’il y a quelque chose qui ne marche pas, parce qu’autrement, vu le potentiel de l’équipe, ils ne seraient pas à ce niveau là. Il y a certains matchs où on voit les prémices du potentiel de l’équipe », analyse Pascal Papé, ex-capitaine du XV de France (65 sélections) passé par le Stade Français entre 2007 et 2022, en tant que joueur (192 matchs) puis entraîneur.

Les deux clubs franciliens ont connu des départs pénalisants et des arrivées décevantes. Les crises internes engendrées au Stade Français et au Racing ont eu raison d’effectifs sur le papier prometteurs. Déjà sur un siège éjectable depuis l’été, Karim Ghezal a été remercié de son poste d’entraîneur des « soldats roses », suivi quelques semaines plus tard par le directeur sportif du club de la capitale, Laurent Labit. Le Racing a lui connu des départs sur et en dehors du terrain, avec le remplacement par Patrice Collazo de Stuart Lancaster, alors sous contrat jusqu’en 2027, et le limogeage de Camille Chat après qu’il se soit présenté ivre à l’entraînement.

La folie de la grandeur

Pour Alexandre Lunelli, président des Racing Piranhas, club de supporters du Racing 92, les rugbymens parisiens souffrent d’une contrainte propre à l’Île-de-France: « Les joueurs sont loin les uns des autres et se voient peu en dehors des entraînements. Ils n’ont pas naturellement cette cohésion. On ne s’appuie que sur des exploits individuels. » Théorie appuyée par Yvon Cauchois, président du club de supporters Les Amis du Stade Français: « Ici, ils sont lâchés dans la nature, livrés à eux-mêmes. Ça doit sûrement nuire à l’esprit de cohésion, notamment en ce qui concerne l’intégration des joueurs étrangers. »

Pascal Papé n’est pas de cet avis: « Oui, Paris c’est grand et on n’habitait pas tous à côté du Stade Jean Bouin. Bien sûr qu’entre la capitale et la banlieue, il y a de l’espace, mais quand tu as envie de faire vivre la cohésion tu la fais vivre, peu importe la distance. Ça ne nous a jamais empêché de faire une heure de route pour se retrouver. Il ne faut pas se cacher derrière ça. » Idem pour Jérôme Fillol, passé par les deux clubs franciliens: « On a été effectivement dans cette ville mais on était très rapprochés, très soudés et on a fait en sorte d’être champions plusieurs fois. Chaque individu a sa façon de se retrouver. Ce n’est pas l’environnement et le club qui fait que l’isolement des joueurs est présent aujourd’hui, comme certains le disent. »

« Il peut y avoir une descente, tout est possible »

Les clubs parisiens n’ont plus que huit journées pour sortir de la zone rouge. Une situation d’autant plus pressante que nouvelle pour les franciliens. Cependant, si leurs avis différent sur les raisons de leurs difficultés, anciens et supporters se veulent sereins concernant l’avenir des effectifs parisiens. « Comptablement, ils ne sont pas très loin de Perpignan et de Vannes. Il peut y avoir une descente, tout est possible. Mais je n’ai pas trop d’inquiétude. D’expérience, il y a encore beaucoup de matchs, de choses à faire et de la place pour sortir de là », rassure Jérôme Fillol. « Actuellement, nous jouons le championnat du bas. On ne pense qu’à une chose, c’est sauver le Stade Français de la 13e et de la 14e place. On a devant nous des finales à chaque week-end », constate Yvon Cauchois, les yeux rivés sur le calendrier du Stade Français.

Tous appellent à la patience et à un retour d’une cohérence du projet à long terme. « Ce n’est que passager, même si c’est un passage qui dure depuis longtemps. Il y a des recrues qui n’ont pas rendu 100% de ce que l’on attendait d’eux. Il y a tout un travail de reconstitution d’un staff cohérent et performant », détaille Yvon Cauchois. « C’est un passage difficile pour le Stade Français et le Racing. Après, il n’y a rien d’alarmant. Ça fait partie des cycles de clubs. Ils se reconstruisent. Ce n’est pas inhabituel pour des clubs de ce standing. Ça prend parfois quelques années avant qu’un groupe soit vraiment au top. Il faut laisser le temps aux joueurs, aux entraîneurs et aux dirigeants de recréer un groupe pour être performant », temporise Jérôme Fillol. « J’ai l’impression qu’on est dans une année transitoire. C’est la fin d’un cycle qui va débuter sur un nouveau, avec de nouvelles performances. C’est la vie d’un club », résume enfin Pascal Papé.

 Le revers de la médaille?

Selon les anciens joueurs du Stade Français et du Racing, une période de difficultés n’est pas anodine et est même plutôt courante, comme allant de paire avec une période de succès. « Une saison de rugby n’est pas un long fleuve tranquille. Tout le monde est passé par là. Même si aujourd’hui le club marche sur tout le monde et est en haut de l’affiche depuis plusieurs années, le Stade Toulousain est passé par là », exemplifie Jérôme Fillol. Tous les clubs qui ont eu une certaine suprématie pendant des années se retrouvent parfois en difficultés parce qu’il y a une transition et une restructuration qui prend un peu plus de temps », continue-t-il. Pascal Papé cite un autre exemple : « Aujourd’hui c’est sur le Stade Français que ça tombe, mais c’est arrivé à Montpellier l’année dernière, qui était champion de France et qui deux ans après joue l’Access Game. La machine peut dérayer très vite. »

Via RMC Sport

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