La question de la santé mentale, de plus en plus importante, commence à lever les tabous dans le sport professionnel, y compris dans le rugby.

Les clubs et les dirigeants prennent désormais en compte ces enjeux, mettant en place des mesures pour soutenir les joueurs.

Illustrant cette prise de conscience, la Ligue nationale de rugby (LNR) a récemment lancé un programme destiné aux environ 1 000 joueurs des deux premières divisions professionnelles françaises, le Top 14 et la Pro D2.

Ce programme comprend des groupes de travail et l’ouverture d’une ligne téléphonique d’écoute, visant à prévenir les troubles dépressifs causés par la pression des résultats et la concurrence, pouvant parfois conduire à des situations dramatiques.

Le cas de Jordan Michallet, décédé le 18 janvier 2022, est un exemple tragique des conséquences que peuvent avoir ces pressions. Le demi d’ouverture du club de Rouen (Pro D2), âgé de seulement 29 ans, s’est suicidé en se jetant du quatrième étage d’un immeuble en construction.

Sa femme, Noélie, alors enceinte de leur fille Jade, se souvient de ce jour sombre et pointe du doigt le rugby comme l’une des causes de son geste désespéré.

Noélie raconte dans les colonnes du Parisien-Aujourd’hui en France que la pression exercée sur Jordan, joueur phare de Rouen, était peut-être trop forte.

Selon elle, elle n’est pas la seule à le penser. Extrait :

Beaucoup de femmes de joueurs, environ une soixantaine depuis trois ans, m’écrivent sur les réseaux sociaux. Elles me disent : ‘Mon mari est déprimé, je ne le reconnais plus, qu’est-ce que tu me conseilles de faire ?

Elle lance un cri d’alerte, soulignant un problème spécifique au milieu sportif masculin. Extrait :

Dans le rugby, ils ont été habitués à ne pas se plaindre depuis qu’ils sont petits. […] Ils ne s’autorisent pas le droit de flancher.

Cette prise de parole et les initiatives de la LNR montrent une volonté de changer les mentalités et de mieux accompagner les joueurs face aux défis psychologiques du sport de haut niveau.

La prévention et le soutien sont désormais des priorités pour éviter que d’autres drames ne se produisent.