Leone Nakarawa : « Je ne prenais pas de plaisir à Toulon »

Leone Nakarawa : « Je ne prenais pas de plaisir à Toulon »

Le mercredi 27 novembre 2024 à 9:33 par David Demri

12 Commentaires

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Le deuxième ligne international Fidjien Leone Nakarawa est arrivé à Castres en juillet 2022 après une expérience à Toulon assez décevante.

Non conservé par le XV de la Rade à l’issue de la saison 2021 / 2022, Leone Nakarawa était enrôlé par Castres pour une saison avec un salaire très bas.

Il s’est finalement imposé dans le Tarn au point d’être conservé plusieurs saisons par les dirigeants du CO.

A bientôt 37 ans, Leone Nakarawa continue d’impressionner sur les terrains du Top 14, avec le maillot Castrais sur les épaules.

La spécialité de Leone Nakarawa hormis la touche ? Les offloads, autrement dit les passes après contact. Depuis le début de la saison, il en a déjà effectué 15.

Il est le troisième joueur du Top 14 à comptabiliser le plus d’offloads depuis le début de la saison derrière Semi Radradra et Davit Nininashvili qui en comptent 16 chacun.

Interrogé via Midi Olympique, Leone Nakarawa explique pourquoi il effectue tant d’offloads. Extrait:

« C’est lors de mon passage à Glasgow que j’ai réellement développé cette aptitude. Gregor Townsend, mon coach de l’époque, me répétait sans cesse que c’était une bonne manière de battre les défenseurs. Je crois qu’il avait raison. Et puis, il n’y a pas de secret, je m’aide beaucoup de ma taille… »

Il explique comment il a commencé à jouer au rugby. Extrait:

« J’ai commencé à jouer au ballon lorsque j’étais à l’école élémentaire, à Matanaga, dans la région de Vatukoula. Au début, je jouais juste pour le plaisir et parce que le rugby est le sport phare chez nous. J’idolâtrais certains joueurs qui ont fait la légende du rugby fidjien comme Vilimoni Delasau, Rupeni Caucaunibuca, Waisale Serevi ou Viliame Satala… »

Avant de devenir rugbyman, Nakarawa était un soldat, de 2007 à 2013. Extrait:

« J’ai été soldat avant de partir à Glasgow pour jouer au rugby. Je l’avoue, c’est avant tout pour pouvoir acheter une maison que j’ai basculé d’une carrière militaire à une vie de rugbyman. Il fallait gagner de l’argent vite et le rugby était pour moi le seul moyen d’y parvenir. » 

Mais ses performances ont tapé dans l’œil de plusieurs clubs Européens. Leone Nakarawa doit alors démissionner de l’armée pour se lancer définitivement dans le rugby.

Il rejoint alors Glasgow puis le Racing 92 avant de rejoindre Toulon en 2020.

Leone Nakarawa concède ne pas avoir vécu une belle expérience à Toulon. Extrait:

« On ne va pas se mentir : ma période toulonnaise ne fut pas la meilleure de ma carrière. Je ne prenais pas de plaisir là-bas et je n’ai pas bien fini mon aventure. D’ailleurs, en quittant Toulon, je me suis marié et je pensais arrêter le rugby, prendre ma retraite et profiter de ma famille. J’étais en train de planifier ma lune de miel quand j’ai reçu un appel du CO, qui montrait de l’intérêt pour moi. Au fond de ma tête, je rêvais toujours de gagner le Top 14 et je pense que Castres est un club capable d’y parvenir… Je n’ai pas hésité longtemps pour m’engager… »

Le manager de Castres de l’époque, Pierre-Henry Broncan explique comment s’est effectué le recrutement de Leone Nakarawa. Extrait:

« C’est un joueur très atypique, n’ayons pas peur des mots. Leone est un champion olympique de rugby à VII qui joue deuxième ligne à XV… C’est à dire qu’il cumule les qualités des deux sports. Il a des « mains » phénoménales, il court vite, il est puissant et il a cette capacité à faire jouer après lui que très peu d’autres joueurs ont aussi. Il est à la fois aérien et terrien, il saute en touche mais pousse fort en mêlée. Il n’y a pas vraiment de débat : au faîte de sa forme, il était le meilleur deuxième ligne du monde. Et je pense même qu’il aurait été un fabuleux numéro 8, au vu de ses qualités techniques. Mais aucun coach n’ose se priver de sa poussée en mêlée fermée.

Quand on l’engage à Castres, on n’était sûr de rien. Il avait raté son passage à Toulon et lors de notre premier match amical de présaison, il se donne une blessure à une épaule. J’ai eu quelques sueurs froides. Mais j’ai été très vite rassuré. C’est un garçon qui connaît son corps, qui a bossé seul pour revenir et au final il nous a fait une énorme saison. » 

Il explique pourquoi l’opération a finalement été une belle réussite. Extrait:

« Je pense que Leone est un homme qui marche à l’affect. Au Racing, à Toulon, qui sont de grandes villes, il y avait moins ce côté familial que Leone recherche. Castres, c’est tout l’inverse. Il se sent un peu chez lui dans le Tarn et cela fait toute la différence. C’est un mec qui a besoin de se sentir en confiance pour s’exprimer. »

Leone Nakarawa confirme se sentir très bien à Castres. Extrait:

« Castres est une ville calme et qui vit pour son club de rugby. Il n’y a pas grand-chose d’autres à faire que de jouer et m’occuper de ma famille. C’est très sain. »

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12 Commentaires

  1. boom09 27 novembre 2024 at 09h- Répondre

    NOUS non plus avec toi ! le management sportif était certes DIFFERENT et PARTICULIER ! mais tes performances avec le RCT ,rares !

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  2. Danslaverte 27 novembre 2024 at 09h- Répondre

    Le côté familial du C.O, quoi qu’on en dise… Jamais ridicule ce club, toujours bien classé ou presque, dans le coup, et qui sort du bois quand on l’attend pas…méfi au C.O

  3. Tantbrave 27 novembre 2024 at 10h- Répondre

    C’est fou le nombre de Toulonnais ou de joueurs qui sont passés par le RCT qui sont des
    titulaires indiscutables à Castres et qui semblent s’y épanouir.

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  4. Finale 71 27 novembre 2024 at 10h- Répondre

    pas de remise en question a Toulon , bien sur ? staff et dirigeants sont parfaits …

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    • F21L 27 novembre 2024 at 10h- Répondre

      En l’occurrence le staff était composé de Collazo (puis Azéma), Dupuy et Coughlan quand Nakarawa a joué à Toulon. Donc la « remise en question » du staff a bien eu lieu.

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  5. Enzo 27 novembre 2024 at 10h- Répondre

    Castres est l’endroit idéal pour se recentrer sur le rugby.

    Impossible à comparer et c’est de la faute à personne.

    On pourra jamais faire un repas champêtre au mourillon, et la pression populaire sera toujours plus forte à Toulon.

    Ainsi va la vie mes amis

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  6. marc 27 novembre 2024 at 11h- Répondre

    En même temps qui a pris du plaisir dans ces années là avec un coach tellement formidable que son contrat était encore valide jusqu’à l’année prochaine… ? Merci Lélève !

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    • Zinzala 27 novembre 2024 at 11h- Répondre

      maniaque obsessionnel

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      • Adoneros 27 novembre 2024 at 14h- Répondre

        Peut-être, mais ce qu’il dit n’est pas faux pour autant.

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      • marc 27 novembre 2024 at 15h- Répondre

        La bise Zinzin !

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  7. gegene 27 novembre 2024 at 13h- Répondre

    Il a très bien fait de partir pour être mieux nous n’avons pas de grands souvenirs de son passage ç toulon.

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  8. Jojo83 27 novembre 2024 at 14h- Répondre

    « Il n’y a pas grand-chose d’autres à faire que de jouer et m’occuper de ma famille » voilà le secret, trop de tentations sur la côte ou à Paris !