L’entraîneur de l’UBB évoque Jonny Wilkinson

L’entraîneur de l’UBB évoque Jonny Wilkinson

Le jeudi 7 février 2013 à 12:47 par David Demri

Publicité

Joe Worsley connaît Jonny Wilkinson depuis l’adolescence. L’entraîneur de la défense de l’UBB raconte l’ouvreur de Toulon.

Ils ont grandi tous les deux non loin de Londres et leurs routes se sont croisées pour la première fois il y a plus de quinze ans. Associés en équipe d’Angleterre scolaire puis chez les moins de 21 ans, Joe Worsley (35 ans, 78 sélections) et Jonny Wilkinson (33 ans, 91 sélections) ont disputé trois Coupes du monde (1999, 2003, 2007).

Pour parler de l’ouvreur de Toulon, déclaré apte hier deux semaines après avoir subi une infiltration à Bordeaux pour un début de pubalgie, il était donc logique de se tourner vers l’entraîneur de la défense de l’Union Bordeaux-Bègles qui est volontiers sorti de sa réserve naturelle pour évoquer ce « joueur unique ».

La rencontre

« Un an et demi nous sépare mais nous nous sommes retrouvés en équipe d’Angleterre scolaire puis chez les moins de 21 ans. J’ai tout de suite vu que Jonny possédait un talent spécial. Et puis surtout, il avait cette énorme envie de travailler qui le distinguait des autres dès le premier jour.

Chez les scolaires, il n’était pas le premier choix à l’ouverture, c’était James Lofthouse. Parfois il jouait au centre. Quand j’ai débuté chez les Wasps, lui est parti à Newcastle avec Rob Andrew et Dean Ryan. Nous avons joué l’un contre l’autre l’année suivante en 1998. Chez les moins de 21 ans, Clive Woodward était notre entraîneur. Il allait devenir ensuite celui de l’équipe d’Angleterre. Et Clive n’avait pas peur de donner leur chance aux jeunes. Il l’a prouvé en lançant Jonny au niveau international à 18 ans et moi l’année suivante, contre les Tonga. Nous avons gagné 101 à 10. C’était des débuts faciles. »

Jouer avec lui ou contre lui

« Quand je jouais numéro 7, c’était un vrai bonheur d’avoir Jonny à l’ouverture pour garder son couloir. Souvent, les demis d’ouverture sont inutiles en défense, ils ne savent pas ou n’aiment pas plaquer. Jonny aime ça. Je me souviendrai toujours de la façon dont il avait détruit Émile N’Tamack sur un plaquage lors de France – Angleterre en 2000. Et non seulement, Jonny plaque bien, mais en plus il bosse comme un fou en défense pour le reste de l’équipe. Affronter Jonny en revanche, quand on est un avant, c’est souvent être obligé de courir vers l’arrière. Il est très fort dans le jeu de gagne terrain. Il prend la plupart du temps la bonne décision et il réussit le geste juste. »

Les Coupes du monde 2003 et 2007

« Deux expériences totalement différentes. J’ai joué cinq des sept matches de 2003 et malheureusement pas la finale (gagnée, NDLR). Nous étions vraiment bien préparés, sûrs de nous.

Nous n’avons pas aussi bien joué que nous le pouvions en attaque mais nous avons commis moins d’erreurs que les autres.

En 2007, nous sommes revenus de nulle part après un début de compétition catastrophique. Ça a été une expérience assez incroyable. L’investissement des cadres de l’équipe, dont Jonny, a été essentiel pour nous permettre d’atteindre la finale (perdue, NDLR).

De la demi-finale contre la France on se souvient du jeu au pied de Jonny, et de mon plaquage sur Vincent Clerc. »

L’homme Wilkinson, la musique

« Jonny est un joueur qui est d’une classe à part. Il se donne tellement à l’entraînement. C’est son choix. Certains joueurs aiment sortir et faire la fête. Jonny lui est tout entier concentré sur son rugby. Ce qui ne l’empêche pas d’être agréable à vivre. C’est un type très aimable.En 2003 en Australie, je lui ai appris un peu à jouer du piano. Lui m’a appris un peu de guitare. Mais je suis certain qu’il joue aujourd’hui beaucoup mieux du piano que moi. Il s’investit tellement dans tout ce qu’il entreprend. »

Source: sudouest.fr

Publicité