Le trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Leicester Fainga’anuku quittera Toulon dès la fin de la saison actuelle.

Ce-dernier retournera en Nouvelle-Zélande pour poursuivre sa carrière et réintégrer les All-Blacks.

Interrogé via Var-matin, le joueur Néo-Zélandais a raconté avec une vive émotion son enfance difficile.

Il explique que sa famille était très pauvre et ne pouvait pas manger à sa faim.

A lire ci-dessous : 

« Quand on t’enlève les ampoules car l’électricité coûte trop cher, quand tu vis à six dans deux pièces et que tu déménages plusieurs fois par an… Quand tu as 10 ans et qu’on te demande de faire attention à chaque fois que tu te sers un verre d’eau…

Le pire c’était la nourriture. Aujourd’hui, je ne me pose plus la question de savoir si je vais manger le soir, mais, à l’époque, on mangeait au mieux une fois par jour. C’est d’ailleurs des années plus tard que j’ai compris le sentiment de faim n’était pas normal.

Le pire souvenir de ma vie ? J’avais 11 ans, on fêtait les 3 ans de ma sœur et on n’avait pas mangé de la journée. Mais ça c’était habituel. Sauf que pour son repas d’anniversaire, l espoir, nous n’avions que deux taros (tubercule de la pomme de terre) pour toute la famille. Mes parents les ont coupés et on a eu deux tranches chacun, avec une tasse de thé. 

J’ai ressenti une tristesse infinie et je me suis promis que ça ne se produirait plus jamais. Je ne voulais plus qu’ils souffrent, qu’ils aient faim. Ce jour-là, quelque chose a changé en moi. Je voulais leur offrir la liberté d’être ce qu’ils voulait, quand ils le voulaient. »

En rejoignant la Nouvelle-Zélande pour nous permettre d’avoir un accès plus simple à l’éducation, mes parents ont tout sacrifié. Alors je ne pouvais pas les trahir en gâchant mon talent. Quand les gamins rêvaient d’être All-Blacks moi je rêvais de sortir les miens de la difficulté. »

Il explique comment il a utilisé son premier salaire pour faire plaisir à sa maman. Extrait:

« Le jour où j’ai réalisé qu’elle n’avait pas vu ses parents depuis plus de quinze ans, seulement pour nous permettre de grandir en Nouvelle-Zélande, j’ai pleuré. C’est inconcevable de s’oublier autant pour faire le bien autour de soi. Alors quand j’ai touché mon premier salaire, je suis allé acheter un billet pour les Tonga.

Ensuite, je suis rentré à la maison et j’ai dit : prépare tes valises. Et nous avons pleuré ensemble pendant de longues minutes. C’était un moment intense, extraordinaire. »