L’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud a rédigé un édito dans les colonnes du journal régional Var-matin.

Il évoque notamment le match du XV de France à venir contre les Blacks.

A lire ci-dessous : 

« Ce soir, et probablement pour la première fois de l’histoire, la France sera favorite face aux Néo-Zélandais. Le tout dans un stade acquis à sa cause. Alors de la pression il y en aura. Et face à elle, deux réactions : se laisser submerger comme en 2007 face à l’Argentine ou alors maîtriser et s’en nourrir. Mais je crois que vous le savez et que les quatre années durant lesquelles vous avez été en mission ne peuvent être balayées par l’enjeu d’un match.

Vous avez les épaules, le talent et la maturité pour faire un grand match. Alors profitez-en. Jouer devant vos familles, vos amis, face à la plus grande équipe de l’histoire sera un moment unique. Ne vous laissez pas déborder par le stress, coupez§vous aussi tôt que possible des médias, des réseaux sociaux, et même parfois de vos proches et de votre oncle qui vous demandera s’il vous reste une place à deux heures du coup d’envoi. Il faudra rester dans sa bulle.

Pour le reste, faites parler votre magie, et profitez, surtout. Avant le match, échangez, passez du temps ensemble. Une fois au stade, faites place à vos émotions, ouvrez les yeux, les oreilles, ressentez le moment. Ne le vivez surtout pas à reculons. Car une fois les crampons rangés, c’est sympa d’avoir des vidéos, des photos, mais ça ne remplacera jamais les odeurs, les instants.

Bien sûr, ce soir, vous ne serez pas les seuls acteurs et je souris quand j’entends que ces All-Blacks seraient « les plus prenables de tous les temps ». Il faut redescendre, ne pas leur manquer de respect. De tout temps, ils ont été aussi omet du rugby mondial, ce n’est pas pour rien. 

Alors méfiez-vous. Mais vous le savez. Et vous êtes prêts. De mon côté, maintenant que les crampons sont bien au chaud, je vais prendre un malin plaisir à observer le pays se transformer et pousser derrière vous. Je ressens un soutien national que je n’ai jamais vécu.

C’est une force incroyable. Messieurs, c’est rare dans une vie. Mais ce soir, et pendant deux mois, vous avez la possibilité de rendre heureux tout un pays. »