Dans la fournaise bordelaise, les Parisiens tenteront d’inverser les pronostics et de renverser les invincibles Toulonnais, champions en titre.

Ce n’est pas exactement un coup de foudre, mais la rencontre du rose et du rouge pourrait virer à l’orage ce soir dans la fournaise de Bordeaux. Et l’on se demande ce qu’il ressortira de cette marmite bouillante une fois que le petit vent de fraîcheur venu de Paris y aura soufflé ses promesses. Il a fait jusqu’à 39 °C hier dans la cité girondine et on attend près de 30 °C en soirée au moment du coup d’envoi. A croire que les dieux, du stade ou d’ailleurs, sont tombés d’accord pour faire vivre l’enfer à ces surprenants gladiateurs de la capitale, qui essaiment leur énergie et leur joie de jouer sur les pelouses de l’Hexagone.

En clair, le Stade Français, nouveauné de l’ère post-Guazzini, peut-il vaincre Toulon, ogre surpuissant au mental d’acier qui avale les trophées comme des bonbons acidulés ? Comment une formation absente des phases finales depuis six ans peutelle renverser le triple champion d’Europe et tenant du bouclier de Brennus ? aucune effervescence autour de nous. Personne ne nous reconnaît et on fait toujours la queue à la banque ou dans les restaurants. Il a fallu arriver dans ce Nouveau Stade Bordeaux pour prendre conscience de l’événement. »

Hier, les Parisiens ont découvert les lieux après trente minutes de bouchons, malgré les motards qui leur ouvraient la route. Et ils ont pénétré sur la pelouse sans dire un mot. « On a pris un coup de chaud, sourit le manageur. Il y a deux jours, nous étions encore en survêtement et là… » Là, il faudra suer, se battre et jouer vite, très vite pour déstabiliser un roc peut-être un peu trop lourd sur ses bases. Sergio Parisse et les siens ont déjà prouvé qu’ils avaient les armes pour le faire. Mais en face, c’est Toulon, une armada habituée à balayer les tempêtes et dont personne n’a encore démontré qu’elle fondait à haute température. Le défi est là et au bout de l’exploit se dresse le Stade de France pour une finale dont ils rêvent tous mais ne parlent pas.

Source: leparisien.fr