Toutes les bonnes choses ont une fin. La série de quatre victoires consécutives du SUA – toutes à Armandie – s’est achevée hier soir dans un stade Mayol qui a rendu un vibrant hommage à Marcel Bodrero, le « père » du fameux Pilou-Pilou décédé à 90 ans. Le public varois a aussi pu apprécier la prestation de ses protégés qui ont déroulé pour empocher une victoire bonifiée qui leur permet de souffler la 3e place à Castres. Les Agenais en rêvaient aussi. Mais ils ont vite dû se rendre à l’évidence. Dans ce match en retard de la 10e journée, reporté le 5 novembre en raison des intempéries qui avaient frappé le Var, les Lot-et-Garonnais n’ont jamais vraiment réussi à surnager. « Ce n’est pas un coup d’arrêt, c’est un match qui va nous permettre de progresser, assure le manager agenais Christian Lanta. Il n’y a pas de honte à avoir perdu ce match. On a vu la différence de niveau entre Toulon et Agen. »

Et quelle différence ! Balayé 41-10 la saison dernière sur cette même pelouse avec une équipe « bis », le SUA avait pourtant décidé d’aligner ses cadres et de faire le voyage en avion – une première – pour se mettre dans les conditions d’un exploit. Ils ont vite déchanté face à un RCT qui a régalé pour la première de ses trois-quarts Giteau et Palisson à Mayol.

Trop vite dépassés

Face aux individualités toulonnaises, le collectif agenais savait que chaque erreur se paierait cash hier soir. Deux touches perdues en première période ont ainsi suffi aux Varois pour poser deux banderilles et compter 10 points d’avance à la pause (19-9).

Le RCT n’a eu besoin que de 125 secondes de jeu et un premier lancer égaré par Narjissi pour trouver la faille dans la défense du SUA. Après une charge de Bruno, Tillous-Borde écartait pour Wilkinson qui allongeait sa passe pour l’ailier fidjien Lovobalavu (5-0, 3e). « Ce match va se jouer sur notre capacité à défendre. Si on arrive à relever ce défi physique, tout sera possible », avait prévenu le manager agenais Christian Lanta. Dans cette perspective, les blessures à l’épaule du deuxième ligne Fa’aoso (34e) et du troisième ligne Monribot (38e) ont très vite compromises les chances du SUA.

Des Agenais qui ont aussi été surpris par le choix des Varois d’écarter un maximum de ballons pour éviter l’affrontement en mettant beaucoup de vitesse dans leur jeu. La preuve sur le second essai que Tawake marquait en jouant les bulldozers mais qui arrivait après deux renversements d’attaques suite à la seconde touche perdue par Narjissi (19-6, 37e).

Le bonus pour le RCT

Maintenus à flot par la botte de Conrad Barnard qui justifiait son nouveau statut de meilleur réalisateur du Top 14, les Agenais ne faisaient finalement qu’illusion. Les partenaires d’Adri Badenhorst étaient ainsi dépassés par la vista du tandem Smith – Wilkinson qui envoyait leur troisième ligne Senatore inscrire le troisième essai de la soirée. Les journaux pouvaient voler dans les tribunes de Mayol, le RCT tenait déjà son point de bonus offensif (24-9, 45e).

Un public varois qui pouvait aussi offrir une ovation au désormais ex-international anglais Jonny Wilkinson (62e), malgré cinq échecs au pied (2 pénalités et 3 transformations). Les Agenais ne pourront même pas se consoler avec un essai de Dulin, refusé pour un en-avant sur une longue sautée de Barnard (68e). Mikautadze enfonçait le clou pour l’anecdote dans les arrêts de jeu.

Le SUA avait déjà la tête ailleurs. Peut-être au 20 décembre, jour choisi par leur président Alain Tingaud pour dévoiler son staff pour la saison prochaine…

Sud Ouest