Cette équipe rochelaise déborde de panache ! Dans un stade Marcel-Deflandre plein à craquer et théâtre d’une ambiance magnifique, l’ASR a tenu son pari : faire tomber le champion de France et double champion d’Europe en titre (32-29). Amputé de bon nombre de ses forces vives en prévision de la finale de Champions Cup samedi prochain contre Clermont, le RCT a laissé échapper après la sirène une victoire qu’il tenait grâce notamment à un excellent Frédéric Michalak au pied. C’est le centre Malietoa Hingano qui a libéré le peuple maritime et a permis à l’ASR de faire un pas de géant vers le maintien. Toulon rentre dans le Var avec le point de bonus défensif.

En l’espace de quatre-vingt minutes, le public de Marcel-Deflandre est passé par tous les états psychologiques que peuvent créer un match de rugby. D’abord l’euphorie et le plaisir devant une première mi-temps digne du Super XV. Un rythme dingue, des intentions, du mouvement, des erreurs défensives, aussi, mais un véritable régal pour les yeux avec cinq essais à la clé dont trois pour les Maritimes. L’enthousiasme rochelais, concrétisé par triangle îlien Alofa (4e) – Bobo (12e) – Murimurivalu (27e), face à la puissance toulonnaise et la botte hyper précise de Frédéric Michalak, étincelant au pied ce samedi (7/8, cinq pénalités, deux transformations). Puis l’angoisse, dans une deuxième mi-temps bien moins animée, et enfin la libération. Un scénario hollywoodien made in Top 14.

Les hurlements de Collazo ont porté leurs fruits

Plus disciplinés et moins perméable derrière, malgré une mêlée dominée, Toulon a fait le nécessaire au retour des vestiaires pour empocher une victoire qui lui aurait ouvert la route à une demi-finale. Les deux dernières minutes lui ont été fatales. Un carton jaune pour accumulation de fautes à proximité de son en-but pour Mamuka Gorgodze (78e), des pénalités qui s’enchaînent, un Patrice Collazo rubicond à force de hurler à ses hommes de taper en touche juste avant la sirène et, quelques secondes plus tard, le dénouement heureux venu du centre australien Hingano.

Afin de maximiser ses chances de soulever la Champions Cup pour la troisième année consécutive, Bernard Laporte avait opté pour un remaniement massif de son effectif. Ses « remplaçants » ont prouvé qu’ils avaient faim, à l’image du talonneur Craig Burden et n’ont pas à rougir de leur prestation face à une équipe quasiment au complet et jouant sa survie parmi l’élite. Une bonne façon de mobiliser le groupe varois dans son ensemble avant le sommet qui attend le club la semaine prochaine. Les Maritimes regarderont de leur côté cette finale le cœur léger. Une nouvelle saison en Top 14 leur tend les bras.

Source: rugbyrama.fr