Le retour de deux monstres ( Source Le Figaro )
Le retour de deux monstres ( Source Le Figaro )
Le lundi 19 avril 2010 à 20:10 par David Demri
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A l’heure ou l’odeur des phases finales pointe le bout de son nez sur les terrains hexagonaux, les six premiers amenés à en découdre pour le gain du Brennus sont connus. Pour la première fois depuis une éternité, Toulon et le Racing-Métro sont présents dans le gratin français et vont tout faire pour que la belle aventure continue jusqu’au 29 mai prochain, date de la finale au Stade de France. Une réussite qui résulte d’un travail savamment orchestré par Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti, les deux hommes forts du renouveau de deux monstres du rugby français (huit titres de champion à eux deux).
Deux mécènes à la rescousse
Depuis leur arrivée à Toulon ou au Racing, les deux hommes ne cessent de le répéter. Le plaisir et la soif du succès ont guidé leur entrée dans le monde -fermé- du rugby hexagonal. Enfant de la région, Mourad Boudjellal, cinquante printemps en juin prochain, arrive à la tête du club en mai 2006 alors que le RCT vient d’être rétrogradé en Pro D2. Fondateur et PDG de la maison d’éditions Soleil Productions, le Varois, fan de bandes dessinées, se fait rapidement remarquer par sa gouaille qui détonne dans le monde de l’ovalie. Son premier fait d’armes : le recrutement pour huit matches de Tana Umaga, star planétaire du rugby. La remontée est immédiate et après une saison d’adaptation, Toulon est en tête du championnat. Du côté de Colombes, l’arrivée de Jacky Lorenzetti comporte des similitudes avec son homologue varois. Aux commandes du Racing depuis 2006, le PDG fondateur de Foncia (ndlr : fortune personnelle estimée à 90 millions d’euros en 2009), voit grand avec la volonté affichée de rester fidèle aux valeurs du club francilien. La montée dans l’élite est acquise en 2009 après une finale perdue en 2008 contre Mont-de-Marsan. En un an, le Racing passe des méandres de la Pro D2 aux phases finales du Top 14.
Des entraîneurs chevronnés
Le retour au premier plan des deux clubs ne se résume pas à une simple question d’argent. La manne financière dont jouissent le RCT et le RM 92 reste essentielle à la réussite mais cela ne suffit pas. Les deux présidents l’ont compris. Avec Philippe Saint-André et Pierre Berbizier à la tête de leur équipe, ils font confiance à des hommes d’expérience, habitués au très haut niveau et enclins à supporter le poids des responsabilités. Forts d’une carrière de joueur et d’entraîneur bien remplie, Saint-André et Berbizier agissent en toute confiance avec leur supérieur hiérarchique, héritant même pour PSA, du titre de président délégué au secteur sportif. Tout sauf un hasard. Cette tranquillité au quotidien rejaillit dans les bons résultats décrochés en championnat. Armés des pleins pouvoir sur le plan sportif, les deux techniciens bénéficient d’une totale liberté dans la gestion de leur groupe. A un détail près, le fantasque président varois s’autorise deux «jokers» par saison, à l’image du recrutement de Jonny Wilkinson cette année.
Un recrutement judicieux
Là encore, Toulon et le Racing sont habitués à faire frémir la rubrique des transferts chaque saison. En août dernier, Mignoni, Fernandez Lobbe, Contepomi, Wilkinson ont rejoint le RCT, alors que Chabal, Nallet et Stein en faisaient de même au Métro. Des têtes d’affiches qui ont parfaitement rempli leur rôle jusqu’ici. Sportivement au top, parfaitement ancrés dans les valeurs érigées par leur club, ces internationaux offrent en plus une exposition médiatique indéniable allant même parfois hors des sentiers battus du rugby, à l’image de Sébastien Chabal, véritable tête de gondole d’un Racing en pleine expansion. Une politique de recrutement haut de gamme qui va continuer l’été prochain avec les arrivées prévues de Hayman et Sackey dans le Var alors que Hernandez, Fall et Durand sont attendus en région parisienne. Et la période des transferts n’est pas encore terminée…
Une ambition sans limite
Mourad Boudjellal l’a annoncé. Le RCT part à la conquête du Graal. «Il n’est pas question de ne pas avoir d’ambition», avoue le président varois. En tête du championnat, les coéquipiers de Jonny Wilkinson sont inarrêtables depuis quatre mois et désirent conclure la saison en tête avant les demi-finales. Tout le contingent toulonnais est branché sur le même secteur. Celui de la gagne. Dans la capitale, les intentions sont similaires. Après avoir tremblé contre Biarritz, le président Lorenzetti ne s’interdit rien. Surtout pas le droit de rêver. «Si on peut accrocher le titre, on ne va pas s’en priver», annonce l’homme fort du Racing, rapidement rejoint par Sébastien Chabal qui avoue «commencer à rêver» du bouclier de Brennus. Là où d’autres préfèrent être discrets, Toulonnais et Racingmen dévoilent leurs intentions en toute sérénité.
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