Enorme performance du Racing-Metro qui, avec trois essais inscrits, réussit à s’imposer sur la pelouse de Toulon (31-36) après un match très engagé mais haché par de nombreuses fautes d’indiscipline. Le RCT doit se contenter du bonus défensif mais perd surtout pour la deuxième fois à domicile.

Le Racing vient de réaliser une prouesse incroyable. Ce vendredi, dans l’antre de Mayol, les coéquipiers de Sébastien Chabal se sont imposés sur le score de 36 à 31 et infligent par la même occasion une deuxième défaite de suite pour le RCT à domicile. Une première sous l’ère du président Mourad Boudjellal puisque depuis sa prise de fonction, le club varois ne s’étaient jamais incliné deux fois de suite dans son stade mythique. Après Bayonne, le Racing-Metro douche clairement le RCT et sa pléiade de stars qui n’ont pas su trouver la clé de la défense francilienne.

Après un début de rencontre très fermé où il fallut attendre plus de six minutes et deux pénalités (Wisniewski 3e, Wilkinson 6e) pour voir la première passe entre deux joueurs, c’est le Racing qui prenait les commandes du jeu mais aussi du score sur une erreur de plaquage de Cibray. Au niveau de la ligne médiane, le centre Vulivuli raffutait le demi de mêlée toulonnais et trouvait Battut qui résistait à un plaquage haut de Van Niekerk pour marquer le premier essai de la rencontre (10e). Une désillusion pour les locaux accentuée par le carton jaune adressé au troisième ligne sud-africain et capitaine Joe Van Niekerk pour son intervention kamikaze sur l’action de l’essai. Dès lors, les protégés du duo Saint-André-Hueber se mettaient à courir après le score. Impuissants offensivement, ils péchaient dans le dernier geste et devaient se contenter des pénalités de l’ouvreur anglais Jonny Wilkinson pour rester en vie (16e, 27e). Car en face, les partenaires de Lionel Nallet se défendaient à merveille et se montraient d’une rare efficacité avec un drop et une pénalité de Wisniewski (18e et 29e). Le carton jaune de Masi (30e) pour un tirage de maillot illicite n’aura qu’une faible conséquence avec une seule pénalité de Wilkinson (31e).

L’interception de Bobo

Décomplexé, le Racing jetait un coup de froid terrible au retour des vestiaires après une relance de Fall. L’arrière international déchirait le rideau. Après un relais de Wisniewski, Masi était envoyé sur orbite (42e). Toulon était à deux doigts de sombrer mais heureusement que l’amiral Wilkinson maintenait à flot son équipe. L’ouvreur passait deux pénalités en un rien de temps (44e et 48e), sanctionnant la très grande indiscipline des visiteurs qui auront été pénalisés à vingt reprises par l’arbitre M.Garcès durant la rencontre. Après la barrière de l’heure de jeu et alors que Wilkinson ratait un tir au but bien placé – sûrement le tournant du match – Bobo crucifiait tous les espoirs de retour des Toulonnais. May se faisait intercepter au niveau de la ligne médiane et personne ne pouvait arrêter la flèche fidjienne (62e).

Le RCT étaient alors dans les cordes et mettaient de nombreuses minutes avant de se relever. Fernandez-Lobbe, dans un beau sursaut d’orgueil, inscrivait un essai en fin de rencontre (72e) mais cela était bien trop tard. Car Hernandez, entré en jeu, avait passé sa première pénalité de la saison et portait l’avantage de son équipe à + 15 (66e). Après une ultime pénalité de Wilkinson (75e), Toulon devait se résoudre à laisser la victoire du jour au RM 92 et se contenter d’un petit point de bonus défensif. Le RCT prive toutefois les Franciliens du point de bonus offensif. Ce revers constitue un gros coup de tonnerre pour la bande à Boudjellal qui a déjà perdu deux fois après trois journées. Le bilan comptable est pour l’heure bien en-dessous des ambitions du président varois. Chabal et ses coéquipiers frappent les esprits dès à présent et prouvent qu’il faudra bel et bien compter sur eux dans la quête du Brennus.