Les Rochelais ont préparé leur match à huis clos toute la semaine. Ne se sont-ils pas mis trop de pression sur les épaules ? Bien sûr, recevoir Toulon n’est jamais anodin. Les Varois ont déjà remporté cinq victoires à l’extérieur, c’est un fait. Leur effectif est pléthorique, oui. Mais il ne faut pas oublier que cela reste du sport et que rien n’est gagné d’avance. Si David n’avait pas trouvé la solution face à Goliath, la face du monde en serait peut-être différente. Face à un tel ogre, on conseillera aux Rochelais de jouer le plus libérés et de ne surtout pas s’arrêter pour admirer l’adversaire. Bien sûr, le classement des Maritimes ne leur permet pas de galvauder le match. Mais jouer en se retenant et en ayant peur de revivre le même enfer que lors du match aller (60-19) ne servirait à rien. Autant se lâcher et ne rien regretter. Surtout que l’effectif du RCT qui se présentera à La Rochelle n’est pas celui qui s’est qualifié pour la finale de Coupe d’Europe et que les Maritimes ont toutes les cartes en main pour faire un bon coup.

Le RCT a beau avoir une réputation d’équipe très forte devant, ce sont plutôt les trois-quarts qui se sont illustrés ces derniers temps. Face au Leinster, la deuxième ligne Botha-Williams n’a pas été brillante. Et la mêlée a été souvent mise à la peine et Toulon avait aligné sa meilleure équipe, ce qui ne sera pas le cas en Top 14. Nul doute que les Toulonnais auront travaillé ce secteur, mais avec un peu plus de fraîcheur, La Rochelle est capable de bousculer Toulon devant. Et une équipe en difficulté devant ne parvient pas à donner de bons ballons à ses trois-quarts. Dit comme ça, c’est simple. Mais les Atonio, Eaton, Gourdon ou encore Goujon auront leur mot à dire sur l’issue de la rencontre.

La Rochelle reste sur une série de 2 victoires – 1 match nul – 2 victoires – 1 match nul. Logiquement, les Maritimes doivent l’emporter. Mais si la logique avait quelque chose à voir là-dedans, les paris sportifs auraient fait beaucoup plus de millionnaires. Plus sérieusement, La Rochelle est une équipe solide à domicile (deux défaites seulement) où Toulouse, Montpellier et Clermont se sont déjà inclinés. Un Toulon déjà tourné vers un possible triplé européen pourrait très bien s’y incliner. Les Rochelais auraient alors fait un grand pas vers le maintien.

Les tactiques les plus simples sont souvent les plus efficaces et viser l’ouvreur adverse a fait ses preuves depuis longtemps. En gros, la troisième ligne se donne une mission principale dans le match : désosser l’ouvreur adverse et l’empêcher d’animer le jeu. Toulon alignera Frédéric Michalak à l’ouverture. Après deux matches convaincants en Top 14, il s’est troué en demi-finale de Coupe d’Europe. Venir le défier physiquement et lui enlever la demi-seconde d’avance qui lui permet de s’exprimer pourrait museler l’attaque toulonnaise.