Suite au décès du jeune joueur d’Aurillac vendredi soir à l’issue d’un match amical contre Rodez, le neurochirurgien Jean Chazal s’est rapidement exprimé dans les médias pour affirmer qu’il ne cessait de tirer la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois.

Il semble que la Ligue Nationale de Rugby n’ait pas vraiment apprécié la sortie médiatique du spécialiste.

En effet, le président de la commission médicale de la LNR, Bernard Dusfour n’a pas manqué de recadrer Jean Chazal. Selon lui, ce-dernier se répand beaucoup trop dans la presse. Extrait:

« Les propos du professeur Chazal me surprennent. Surtout en ce moment. De notre côté, dans un premier temps, nous avions décidé de ne pas communiquer, ou de manière minimaliste pour présenter nos condoléances. Le temps de la polémique viendra mais, pour l’instant, c’est celui de l’émotion. Il faudrait tout de même songer à respecter le deuil de la famille et des proches. J’aurais préféré m’en tenir à cette position et ne pas avoir à m’exprimer. Monsieur Chazal se répand beaucoup, actuellement. »

Par ailleurs, il rappelle que Jean Chazal n’a jamais été écarté puisqu’il n’a jamais fait partie de la commission de la LNR. Extrait:

« D’abord, quand il dit qu’on l’a congédié, c’est faux. Il faisait partie d’un panel d’experts, avec le professeur Decq et le docteur Scherman. Comme les autres, il a eu l’occasion de s’exprimer. Ensuite, il y a eu un travail en commission, dont il ne fait pas partie. Il ne peut tout de même pas être exclu d’une commission à laquelle il n’appartient pas ! »

Bernard Dusfour a souhaité également défendre Paul Goze, le président de la Ligue Nationale de Rugby. Extrait:

« De la même manière, quand il dit qu’il n’a jamais vu Paul Goze aux réunion de l’observatoire, c’est encore faux. Par exemple : monsieur Goze était là aux réunions de synthèse, en fin d’année. Il a participé à tous les débats de la journée, de 9h à 18h. Monsieur Chazal était présent aussi. Comment peut-il dire l’inverse aujourd’hui ? »

Pour conclure, il rappelle que la LNR travaille sur les commotions cérébrales, même si tout n’est pas parfait. Extrait:

« Dire qu’on ne fait rien, c’est faux et je ne peux pas le laisser dire. Il y a de nombreux sujets sur lesquels on travaille et on avance. Tout n’est pas parfait, je ne dis pas cela. Mais dire que le rugby est sous-médicalisé, par exemple, ce n’est pas acceptable. Quand on discute avec les autres ligues et fédérations, on voit bien qu’on est le sport le plus médicalisé. Et celui qui fait le plus d’efforts dans ce secteur. Quand on lance le grenelle de la santé, c’est bien qu’on constate une évolution du rugby. Mais il y a des actions efficaces qui sont menées. Par exemple : en 2016-2017, ce sont 102 commotions cérébrales qui ont été officiellement diagnostiquées. C’est à dire à J+2 et par des neurologues. L’année qui vient de s’écouler, ce sont 91 commotions de diagnostiquées. Ce n’est pas idyllique, je ne dis pas cela, mais l’orientation est dans le bon sens. »