Le pionnier et le nouveau riche

Le pionnier et le nouveau riche

Le samedi 29 septembre 2012 à 10:35 par David Demri

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Le Stade Toulousain a été, dès la fin des années 1990, le premier club de rugby français à adosser son succès sportif à une puissance économique selon un modèle qui a servi de référence à la croissance de nombreux clubs, comme Toulon, son adversaire samedi en Top 14.

Toulouse : le pionnier devenu géant

Fort d’une grande tradition sportive, le Stade Toulousain a été le premier à épouser pleinement le virage du professionnalisme. Géant sportif (19 titres de champion de France, 4 Coupe d’Europe), il est aussi devenu un géant économique. De 4,42 millions d’euros en 1998-1999, son budget est passé à 34,9 millions d’euros pour la saison 2012-2013. C’est le premier budget du Top 14, loin devant Clermont (25,5 M Eur), le Stade Français (22,8 M Eur) et Toulon (21,8 M Eur).

Alors que de nombreux clubs étaient portés par un mécène, le Stade Toulousain a très tôt diversifié ses sources de revenus pour pouvoir fonctionner de manière autonome.

Plus de 200 entreprises, locales ou nationales, financent aujourd’hui le club avec des participations allant de 10.000 à 600.000 euros par an. Différents degrés de partenariat (sponsors maillot, partenaires officiels, fournisseurs officiels, partenaires «principaux»…) ont créé un tissu économique dense, qui a contribué à plus de 4O % du budget la saison dernière.

Le club est propriétaire de son stade Ernest-Wallon (plus de 19.000 places) dont il gère la billetterie. Avec notamment le premier contingent d’abonnés du Top 14 (11.341 en 2011-2012), la billetterie a fourni 20 % du budget la saison dernière.

Le Stade Toulousain a également été le premier à développer les produits dérivés, et notamment une ligne de vêtements créée en 1997, vendus dans deux boutiques en centre-ville (dont une de 550 m2), une à l’aéroport et une au stade. Avec les recettes de la brasserie, ces revenus participent à près d’un quart de son budget.

Toulon : la réussite du nouveau riche

Retombé en Pro D2 pour raisons financières en 2000 après une période de gloire dans les années 1990 marquée (déjà) par sa rivalité sur le Stade Toulousain, le RC Toulon (trois fois champion de France) a retrouvé la gloire par la volonté d’un homme : Mourad Boudjellal. Le fondateur des Editions du Soleil, spécialisées dans la bande dessinée, a investi personnellement plus de six millions d’euros depuis son arrivée à la présidence du club en 2006. Le club est remonté en Top 14 deux ans plus tard.

Derrière un goût pour la provocation et une prestigieuse politique de recrutement (Umaga, Matfield, Gregan, Collins, Wilkinson, Contepomi, Giteau, Botha, Michalak…) qui ont rendu le club visible médiatiquement, Boudjellal a surtout réussi à faire en quelques années du RCT une entreprise rentable.

«Ce dont je suis fier, c’est d’avoir créé un modèle économique indépendant du président. Cette année, je ne mets rien de ma poche et il n’y a pas de partenaire qui investisse beaucoup», déclarait-il en fin de saison dernière.

Le budget du club varois, annoncé à 21,8 millions d’euros pour cette saison, s’élève à près de 24 millions si on y inclut les recettes marketing et de produits dérivés. Il a quadruplé en six ans.

Sous l’impulsion de l’homme d’affaires, le RCT a développé son offre de merchandising (2 M EUR la saison dernière). Il peut également s’appuyer sur un solide réseau de plus de 275 partenaires (9 M Eur) et le soutien inconditionnel du bouillonnant public du Stade Mayol (15.000 places) et ses près de 10.000 abonnés (7 M Eur en recette de billetterie la saison dernière, contre 800.000 euros en 2006).

Comme le Stade Toulousain, le RCT est aujourd’hui devenu un des pôles d’attraction majeurs de la cité varoise.

La Dépêche

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  1. idYo83 29 septembre 2012 at 11h

    Voici ce que pense Vincent Moscato de ce "choc":

    "Ce vendredi, dans le Moscato Show, Vincent Moscato est revenu sur la polémique Toulouse-Toulon. Selon le membre de la Dream team RMC sport, le système du Top 14 est à revoir en profondeur. Explications. "Avec un réel classement, Toulon ne pourrait pas se permettre d’aller à Toulouse en vacances. Depuis des années, ce championnat autorise aux grosses écuries de mettre des équipes B sur des chocs du Top 14 qui auraient dû être très porteurs pour le rugby. Ce Toulouse-Toulon mériterait d’être grande fête. C’est regrettable, mais ce championnat favorise ce genre de choses. C’est une catastrophe, comme un feu d’artifice annulé.

    Actuellement, le 6e peut être champion de France, c’est le championnat de la sécurité sociale ! Etre premier sur la saison n’est pas justement récompensé. Dans un rugby pro, remettre ainsi en cause la valeur du 1er je pense vraiment que ce n’est pas bien. S’il y avait une poule unique, le leader ne ferait pas d’impasse dans les gros chocs ! Un vrai championnat ne le permettrait pas. Toulon aurait profité de l'occasion pour tenter de faire le trou. Tout ça n’est pas sérieux."

    Après l’État Spectacle, voici venir le Rugby Spectacle. Donnons des frissons aux spectateurs de l'arène, peu importe l'état physique de nos joueurs et la stratégie du championnat. De temps en temps Vincent, tu oublies vite d'où tu viens…

  2. Georges 29 septembre 2012 at 11h

    😳 :mrgreen: …nous remémorons la pensée…d'un nouveau riche aussi…du labeur qui enrichit…." la pauvreté c'est BOUFFER des nouilles,la richesse..DEGUSTER..des pâtes "! "….un Briviste..Patrick Sébastien….ces journaleux de la Dépêche..toujours l'à-propos pour dresser les classes..les unes contre les autres !!!!…ALLEZ TOULON 😆

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