Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient… La rengaine prêtée aux Romains dans les albums d’Asterix n’est probablement pas ce qui se fait de plus entraînant, mais présente dans le cas de cet affrontement entre Toulon et le Leinster bien plus qu’un fonds de vérité. Au vrai, ce Leinster désormais privé de sa légende Brian O’Driscoll, sans oublier Sexton ou Nacewa, n’a plus grandchose à voir avec la ligne d’attaque qui terrorisa l’Europe avant l’avènement du RCT. Et si la troisième ligne O’Brien-Heaslip- Murphy n’a que peu d’équivalents sur le Vieux continent, pas de chance : l’un d’eux se situe justement à Toulon… On se souvient ainsi de la gigantesque danse infligée par le RCT l’an dernier en quarts de finale à Mayol, que les Varois escomptent bien reproduire.

« Par rapport à l’an dernier, ils ont retrouvé beaucoup de puissance, notamment en troisième ligne, soufflait le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde. La clé sera de les étouffer physiquement, notamment au niveau du cinq de devant. »

Un défi dont les Irlandais sont tout à fait conscients. « Les Toulonnais disposent d’un pack massif, très costaud, confirmait le deuxième ligne géant Devin Toner (2,11 m). Pour nos avants, il s’agira d’un gros défi. Nous nous rappelons de ce que nous avons subi l’an dernier à Mayol, et avons également une revanche à prendre sur nous mêmes par rapport à notre quart de finale face à Bath, où les Anglais nous avaient secoués. »

De quoi inciter les Varois à insister sur la puissance de leurs avants, sachant en outre que le deuxième ligne wallaby du Leinster, kane Douglas, est forfait ? Il ne faudrait pas beaucoup nous pousser pour le penser, la titularisation de Fernandez Lobbe au détriment de Steffon Armitage soulignant en filigrane la volonté de porter le ballon et de faire jouer autour des points de rencontres. « Avant de parler de la phase de rucks, il ne faudra pas subir sur les phases de collision, pointait l’entraîneur des avants Jacques Delmas. La présence de Juanne Smith qui subit rarement à l’impact va dans ce sens. Le fait de ne pas faire débuter Steffon Armitage ne se fait pas au détriment du secteur des rucks. Chris Masoe est un très bon gratteur et Juan Martin Fernandez Lobbe sait aussi mettre les mains. Ensuite, quand Steffon Armitage entrera, nous savons qu’il saura récupérer des balles qui nous feront le plus grand bien. Dans la composition d’équipe, nous cherchons à anticiper le cours du match. »

LAPORTE : « LE LEINSTER NE DONNE PAS DE POINTS FACILES »

Un match au cours duquel les tics d’arbitrage de Wayne Barnes, assez répressif vis-à-vis du jeu au sol, pourront également peser. C’est d’ailleurs dans cette optique que Bernard Laporte a rappelé, une nouvelle fois, combien l’indiscipline pourrait peser lourd dimanche. Le principal danger du Leinster provenant en effet de son buteur Ian Madigan, meilleurs buteurs de la compétition avec 98 points, et auteur d’un 100 % en quarts de finale face à Bath. « Quand tu donnes des points faciles à l’adversaire, tu es une équipe vulnérable, martelait le Kaiser. Et le Leinster ne donne pas de points faciles. Le but au rugby, ce n’est pas de marquer des essais, mais de marquer plus de points que l’adversaire. Et quand tu en prends peu et que tu marques des essais, tu es imbattable. D’ailleurs, à part les Blacks, personne n’y arrive vraiment. » Et Toulon, parfois.

D’ailleurs, si le RCT pouvait à ce titre signer le « match-référence » appelé de ses voeux par Tillous-Borde à l’occasion de cette demi-finale, le moment serait parfaitement choisi…

Source: Midi Olympique