Dans son édition de mardi et à l’occasion de la journée de la femme, le quotidien Var-matin a donné la parole à Madame Pascale Lambrechts, le médecin du Rugby Club Toulonnais depuis huit ans désormais.

Cette-dernière revient sur son arrivée au sein du RCT. C’est Tana Umaga qui l’a faite venir dans le club en 2008. Extrait:

« Ça fait huit ans que je suis le médecin de l’équipe première. C’est Tana Umaga qui m’a fait venir. La première fois que je suis entrée sur le terrain avec ma petite mallette pour courir vers un joueur resté au sol, ça a été hallucinant. J’ai senti les regards des milliers de spectateurs et je savais que j’avais moins de 5 secondes pour prendre la bonne décision. Avec l’expérience, je me suis habituée… J’ai surtout appris à ne pas courir trop vite, pour ne pas être essoufflée en arrivant… »

Pascale Lambrechts avoue que le rugby est un vrai milieu d’homme. C’est bien simple, il n’y a aucun médecin femme dans les autres clubs du Top 14. Pour autant, cela ne la dérange pas puisqu’elle sait se faire respecter. Extrait:

« Il n’y a que dans les pays anglo-saxons que je croise d’autres femmes médecins sur les bancs de touche. C’est vrai que c’est un vrai milieu d’hommes. Lors des déplacements, je suis la seule femme du voyage, mais je n’ai jamais eu l’impression que ça a été un handicap, bien au contraire. J’ai assez de caractère pour me faire entendre. Si je suis à la disposition des joueurs, je veux aussi qu’ils respectent à la lettre ce que je leur dis. C’est là que le fait d’être une femme constitue indéniablement un avantage. Dans notre relation, il n’y a pas de rivalité. Les joueurs ont envie de me faire plaisir et acceptent que je me montre ferme. Delon Armitage m’a même dit un jour que la seule autre personne qu’il laisse lui parler comme je lui parle, c’est sa mère ! »

Au sein du RCT, elle ne le cache pas: parfois, il y a des éclats de voix. Extrait:

« C’est vrai qu’il y a parfois des éclats de voix au sein du staff. Mais c’est évidemment toujours la santé du joueur qui prime pour moi. »

Pascale Lambrechts prend très à cœur son métier. Cette opportunité de travailler au RCT lui a d’ailleurs permis de l’aider dans un moment difficile de sa vie. Extrait:

« Gagner, ça me fait plaisir, et perdre, ça me rend triste. Mais il faut relativiser par rapport à ce que je vis au cabinet. Quand je dois annoncer à un patient qu’il va rester handicapé, je suis plus triste que quand on perd. Et quand je participe à la guérison d’un autre, je ressens plus de joie que lors d’une victoire. C’est aussi parfois important de pouvoir rappeler cette juste valeur des choses aux joueurs. Il y a tellement plus important que le rugby dans la vie. En fait, il faut aussi dire que m’investir au RCT m’a aidé dans un moment difficile de ma vie. Il y six ans, j’ai perdu brutalement mon mari. Me jeter dans ce projet m’a permis de rester à la surface. Ça a eu un effet thérapeutique pour moi. »

Pour conclure, elle avoue ne pas avoir vraiment le temps de regarder les matches lorsqu’elle est au bord du terrain. Extrait:

« Au bord du terrain, je ne vois rien du jeu. Je suis concentrée sur ce que j’ai à faire. Alors en général, je regarde une deuxième fois le match pour le plaisir… Mais, pour être tout à fait franche, je ne sais pas vraiment si je regarde parce que j’aime le rugby ou parce que j’aime mes joueurs ! »

Selon Var-matin, Pascale Lambrechts pourrait décider de céder la main dès juin prochain.