Le Leinster a montré qu’il était toujours bien vivant
Le Leinster a montré qu’il était toujours bien vivant
Le lundi 20 avril 2015 à 20:08 par David Demri
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Il s’est dit beaucoup de choses sur ce Leinster, souvent à raison. Qu’il n’avait plus l’étoffe de cette machine à broyer, au rugby d’orfèvre et qui roula sur l’Europe quatre années durant. Parce qu’il ne compte plus dans ses rangs le génie de Brian O’Driscoll, la maestria froide de Jonny Sexton, la science d’Isa Nacewa ou l’inépuisable source d’urticaire que concentrait le double mètre équin de Leo Cullen. Effectivement, le Leinster n’a plus cette chance. Il l’a payé, pendant trois ans, en disparaissant du dernier carré européen. Le retrait des icônes se jauge également par celui du club sur la scène celte, où il ne figure cette saison qu’à la cinquième place du Pro 12, quasiment sorti de la course à la qualification (sept points de retard). Mais il est une chose que rien ni personne ne pourra enlever aux Irlandais chers à Molly Malone : leur maîtrise collective, si précieuse dans les événements de la trempe de celui qui se jouait à Marseille.
LA CHASSE AUX POINTS
Gopperth n’est pas Sexton et Madigan, aussi volontaire et prometteur soitil, n’a pas le quart du talent de sa sainteté BOD (Brian O’Driscoll). Forts de ce constat, O’Connor et ses hommes ont privilégié le pragmatisme, pour
concentrer leurs efforts sur les fondations de ce jeu.
« Je ne pense pas qu’il y ait un écart entre nos deux équipes, sur ce match. Mais face à une équipe comme Toulon, composée de tels joueurs, vous êtes punis à chacune de vos erreurs. Il fallait minimiser ce risque », assumait le capitaine Jamie Heaslip après la rencontre.
Le Leinster qui s’est présenté à Marseille fut mémorable d’abnégation dans l’exercice défensif, sur la ligne d’avantage, en s’appuyant sur la densité de son paquet d’avants. Une base de diamant qui permit ensuite aux Dublinois de se contenter de choses simples : occuper le terrain adverse, en privilégiant presque systématiquement le pied du demi de mêlée à celui de l’ouvreur. Chasser au point de chute et prendre, par le pied de Madigan, les points que les Toulonnais voulaient bien leur offrir. Le procédé n’a pas la moelle pour faire lever les foules. Mais il a suffi à emmener les Irlandais jusqu’en prolongations, à Marseille, face à la plus belle armada du monde. Qu’a-t-il manqué pour rêver plus grand ? Deux poteaux, qui ont sorti le ballon plutôt que de le renvoyer entre les perches. Un peu plus d’efficacité sous les ballons aériens, aussi.
« J’ai surtout envie d’évoquer ma fierté », entamait, en guise de bilan, l’entraîneur Matt O’Connor. « Mes joueurs ont livré un grand match. Je n’ai rien à leur reprocher, même les erreurs. Quand vous évoluez à ce niveau, vous commettez nécessairement des erreurs. Mais c’est aussi le paradoxe parce qu’à la sortie de ce grand match, je suis frustré et déçu. Dans cette bataille, nous avons fini deuxièmes. Dans un duel, ce n’est jamais bon signe. » Des regrets qui contiennent un message : le Leinster est vivant, debout et toujours ambitieux.
Source: Midi Olympique
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