Comparé à Bryan Habana par Mourad Boudjellal, Jean-Yves Zébango connaît une ascension fulgurante ces derniers mois. L’ailier d’origine burkinabaise pourrait débarquer à toute vitesse dans le Top 14.

Jean-Yves Zébango. Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, il a fait l’objet d’une comparaison plus que flatteuse la semaine passée. Au moment d’expliquer les raisons pour lesquelles il avait décidé d’abandonner la piste menant à Bryan Habana, Mourad Boudjellal a avancé l’argument économique, lui et Philippe Saint-André souhaitant se focaliser sur le recrutement de Mathieu Bastareaud. Mais pas seulement… « On s’est aussi posé une question sportive en se disant que Habana, nous l’avions peut-être déjà au RCT, assurait le président toulonnais dans un entretien vidéo accordé à Var Matin. Depuis quelques temps, nous sommes alertés par le centre de formation sur une pépite qu’il y a au sein du club. C’est vrai qu’il est jeune, que c’est un peu tôt et que rien n’est gagné. Nous avons déjà un petit phénomène dont tout le monde parle et que nous avons très vite resigné (ndlr : il a paraphé un contrat espoirs de deux saisons). Ce garçon a une vraie histoire, un destin. » Cette histoire nous amène au Burkina Faso, où le jeune homme est né en 1992.

Débarqué en France en provenance de sa terre natale à l’âge de douze ans, il débute le rugby presque par hasard, entraîné par ses camarades de classe. Il fait ses premières armes au RC Carqueiranne Hyères et tape déjà dans l’œil des observateurs. Après un passage d’une saison à La Valette (2009-2010), il est recruté par le RCT à l’été dernier, au moment même où il intègre le pôle France à Marcoussis. Ses performances sont alors scrutées de près et trois mois après ses débuts chez les Rouge et Noir au sein des équipes de jeunes, où il fait un malheur sur son aile, il est sélectionné avec l’équipe de France des moins de 19 ans. Il débute sous le maillot bleu contre l’Italie en décembre 2010 avant d’honorer deux nouvelles capes contre l’Angleterre puis l’Irlande en avril. Là encore, ses qualités physiques naturelles, qui en font le Toulonnais le plus rapide, équipe première comprise, sur 20 mètres départ arrêté, éclatent au grand jour. Le phénomène est en marche et fait une nouvelle fois des merveilles au début du mois de juin avec l’équipe de France de rugby à VII lors du tournoi de Rome, où les Bleus ont atteint la finale (défaite 40-5 contre la Nouvelle-Zélande).

Des prestations impressionnantes qui ont convaincu le staff varois de lui donner sa chance pendant la préparation estivale. « Nous avons accepté qu’il parte en stage avec l’équipe première début juillet. Il est encore un petit peu brut de décoffrage mais tous les gens qui tournent autour du club disent que c’est exceptionnel et qu’on n’a pas vu ça depuis très, très longtemps. Cela peut être hallucinant. » Tout heureux de découvrir l’effectif professionnel, Zébango a déjà été adopté par ses partenaires de souffrance, en pleine période d’intense travail physique. « Ils sont tous bonnards donc je me suis vite intégrer avec eux. J’ai espoir de faire quelques apparitions dans le groupe cette année. Ce serait un vrai plaisir. Pour moi, c’est un miracle d’arriver comme ça, d’un coup. Je ne pouvais pas rêver mieux. » Visiblement pas perturbé par la petite pression que lui a mise son président en le comparant à Habana, il arbore toujours ce sourire qui ne quitte jamais ses lèvres lorsqu’il s’agit de commenter ce parallèle forcément difficile à assumer. « Je le prends à la rigolade. Il court pas mal lui aussi et je suis encore un petit à côté de lui. Je ne suis pas encore comme lui mais j’espère arriver à son niveau un jour. » Boudjellal pourra alors affirmer avec fierté : « Vous ne direz pas que je ne vous l’avais pas dit. »

Source: rugby365.fr