Le discours ultra-déterminé de Ronan O’Gara

Le discours ultra-déterminé de Ronan O’Gara

Le vendredi 9 juin 2023 à 11:10 par David Demri

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Samedi, le Stade Rochelais défiera l’Union Bordeaux-Bègles dans le cadre d’une demi-finale de Top 14.

Interrogé via Midi Olympique, le manager Rochelais Ronan O’Gara s’est montré extrêmement déterminé pour effectuer le doublé Champions Cup / Top 14.

Il l’affirme : selon lui, le Bouclier c’est encore mieux que la Coupe d’Europe. Extrait:

« Je ne peux pas sous-estimer ce que les joueurs ont fait. C’est gravé dans l’histoire, c’est hyperimportant. Je suis très, très fier. Mais désormais, place au prochain boulot. Avec quelque chose d’énorme devant nous. Énorme ! Le Bouclier, en France, c’est devant la Champions Cup. Pas besoin de mots pour basculer. Nous avons été très moyens en finale de Champions Cup, ne l’oubliez pas. »

Selon lui, son équipe a été moyenne contre le Leinster, en finale. Extrait:

« Oui, très moyens ! J’ai revu le match trois fois… C’est un état d’esprit, une envie, du caractère, de la volonté, avec beaucoup de moments de classe qui nous ont fait gagner. J’ai des joueurs pour faire ça à toutes les équipes. Le Leinster n’a été capable de faire que onze passes par les trois-quarts dans tout le match (aucune du 11 au 15, N.D.L.R.). C’est une statistique hallucinante, folle. Cela donne à réfléchir encore et encore. Ils n’étaient pas capables de sortir de leur camp parce que je pense que leurs cerveaux étaient gelés par la pression mise par notre équipe. Après, ce qui m’a déçu – ce n’est peut-être pas le bon mot – c’est que nous n’avons pas été capables de marquer davantage. Au Matmut Atlantique (en demi-finale face à Exeter, 47-28), on aurait dû marquer soixante-dix points. À l’Aviva, combien d’occasions a-t-on laissées ? C’est mon boulot d’entraîneur de montrer ça.

La vidéo a confirmé mes instincts. Quand tu regardes les trois essais du Leinster, c’est certes bien joué mais aussi très mal défendu. Ce n’est pas nous. Déjà, on commence à -17. Stop ! Après, tu dois être très vigilant quant à la manière dont tu envoies ce message. Ça peut être pris comme un énorme manque de respect si tu ne me connais pas. Ce n’est pas le but. Mes joueurs sont champions d’Europe ! J’aimerais simplement leur montrer qu’il leur reste une énorme marge de progression. Je n’ai pas besoin de parler. Le staff a montré les images, les joueurs ont vu par eux-mêmes. Je pense qu’ils sont un peu « choqués » (sourire) mais ils sont prêts pour attaquer notre première finale samedi. »

Il l’affirme : la saison Rochelaise recommence samedi. Extrait:

« On est là où nous voulions être mais ça ne compte plus. La saison commence samedi. On s’est bien reposé, nous avons bien fêté cette seconde étoile : tout est planifié pour être performant. Je suis fan du « growth mindset » (cultiver l’état d’esprit). On est toujours en apprentissage de certaines choses. Pour moi, c’était obligatoire quand tu es champion d’Europe d’éviter un barrage, par exemple, à Toulouse l’an dernier. Ça, ce n’est pas un bon plan. Désormais, tout est possible. Ou pas, peut-être. Le plan pour le groupe est de chercher une performance. »

Il ne manque pas d’exprimer son admiration pour le Bouclier de Brennus. Extrait:

« Le Brennus, c’est le rugby français. Je suis au courant des plus de cent ans d’histoire du Bouclier. Le palmarès pour chaque club, l’importance pour chaque ville, ça m’inspire. Et j’aimerais le gagner avec ce groupe. J’étais au Camp Nou (finale 2016 remportée par le Racing 92), c’est un très bon souvenir dans un stade mythique. Le Stade de France est un peu similaire mais on serait tellement bêtes d’y penser déjà. Huitième, quart, demi-finale n’existent pas dans mon vocabulaire. Il y a une finale samedi. Soit tu progresses, soit ce seront les vacances. Et « vacances » signifie mauvaise performance, donc mauvaise préparation.

Je suis un compétiteur. Mais parler ne sert à rien. Ce sont les actes qui comptent. Ce qui n’a pas changé dans ce groupe – et qui ne va pas changer – c’est notre préparation. Nous allons la faire avec beaucoup de professionnalisme et d’enthousiasme, avec la banane. J’ai un groupe qui me touche beaucoup, avec différentes personnalités. Quand tu fais le « back-to-back »*, l’amour entre nous devient très profond. Je ne suis pas émotif mais la finale était à Dublin. Vous savez, pour moi… wow, c’est… (Il marque une pause, ses yeux rougissent soudainement, sa voix tremble) C’est quelque chose que je ne vais jamais oublier. »

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