Sébastien Calvet, l’entraîneur de l’équipe de France des moins de 20 ans se confie juste après la finale du Championnat du monde perdue 21-13 face à l’Angleterre vendredi 19 juillet 2024.

Avez-vous été surpris par la puissance de l’Angleterre, notamment en mêlée ?

Ils savaient que c’était leur point fort. Ils ont attaqué le match comme ceci et à la mi-temps on avait six fautes de main, dix pénalités. On avait bien intégré qu’il ne fallait pas qu’on donne des munitions et notamment de pénaltouche pour les Anglais ou des fautes de main qui donnent une mêlée derrière. On a pu les contrer sur l’alignement en touche, mais sur la mêlée ils ont été plus forts ou plus malins, ça dépend comment on interprète la façon de pousser de leur gaucher.

C’était une équipe qui était plus forte, qui a joué sur la puissance et qui a gagné. A la mi-temps on y croit quand même, il n’y a qu’on point d’écart. Et en jouant dans l’évitement, en ayant un peu plus d’audace… Mais la destinée s’est penchée de leur côté.

A quel moment estimez-vous que le match vous a échappé ?

Dans le box, à la 65e quand il faut remonter trois marques en quinze minutes, ça parait difficile par rapport à la physionomie du match. Je voudrais tempérer Hugo (Reus, le capitaine, ndlr) parce qu’il est très exigeant envers lui-même et envers ses coéquipiers. Dès le début on a vu qu’en termes de mobilité, d’énergie, cette fabuleuse demi-finale avec une dépense énergétique qui était extraordinaire où il a fallu beaucoup défendre et se déplacer, aujourd’hui il fallait être capable cinq jours après de reproduire la même énergie.

Dès lors que vous êtes un peu en retard, on a couru après. Il nous manquait beaucoup d’énergie alors qu’il en fallait deux fois plus. Après, c’est sûr que les leaders peuvent s’échiner, c’est difficile.

Malgré tout, compte tenu des difficultés que vous avez essuyées cette saison et du parcours de la France à ce Championnat du monde, tout n’est pas à jeter non plus…

Bien sûr que l’an dernier on a vécu un moment inoubliable et extraordinaire, mais si on l’avait réalisé ce soir, j’aurais été plus marqué par cette Coupe du Monde, par tous les chemins par lesquels on est passé, les joueurs sont passés. On a souffert face à l’Italie, face à l’Irlande. Sur cette compétition on a fait mieux. L’Angleterre était meilleure sur le Six Nations. On a battu en demi-finale la meilleure nation de l’hémisphère sud.

On ne va pas tout remettre en question suite à cette défaite. Le parcours et ce qu’ils ont fourni sur cette Coupe du monde est fabuleux. Quand l’adversaire est meilleur il faut savoir le reconnaître et ce soir les Anglais étaient imprenables. 

Via Rugby Pass