Le discours émouvant de Sipili Falatea : « Lorsque ma femme a accouché, les choses ne se sont pas bien passées… »
Le discours émouvant de Sipili Falatea : « Lorsque ma femme a accouché, les choses ne se sont pas bien passées… »
Le vendredi 13 septembre 2024 à 9:14 par David Demri
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Après huit mois d’absence en raison d’une grave blessure à un genou, le pilier de l’Union Bordeaux-Bègles, Sipili Falatea a pu faire son retour à la compétition le week-end dernier, lors de la victoire remportée contre le Stade-Français Paris à Chaban-Delmas.
Interrogé via Sud-Ouest, ce-dernier explique être très heureux d’avoir pu renouer avec la compétition. Extrait:
Je l’ai vécu avec beaucoup d’excitation. Je voulais tout bien faire, revenir au niveau que j’avais avant la blessure, apporter tout ce que je n’ai pas pu donner à l’équipe la saison dernière. C’était une très grande joie de refouler le terrain, surtout dans un stade Chaban-Delmas rempli. Et quand je me sens bien sur le terrain, ça fait du bien à ma famille. J’ai envie d’apporter ce bonheur à mes proches à travers le sport. Nous étions très contents lorsque nous nous sommes retrouvés après le match.
Il indique avoir connu des moments très compliqué avec l’accouchement de sa femme qui ne s’est pas très bien passé. Extrait:
Oui, lorsque ma femme a accouché l’an dernier, les choses ne se sont pas bien passées, elle a subi de graves complications. Depuis que ma fille est née, on fait souvent des allers-retours à l’hôpital. La petite, elle, va très bien.
J’ai commencé à voir une psy à cette période. Je me suis rendu compte qu’à un moment, je me suis trop renfermé sur moi-même. Lorsque je rentrais à la maison, je ne voulais pas renvoyer l’image de quelqu’un de faible. Je devais apporter du réconfort à ma femme. Ce n’était pas facile tout le temps.
Il est soulagé d’être sorti de cette boucle négative. Extrait:
Quand je rejoins l’UBB, ça me permet de me défouler, d’enlever ce poids que je porte tous les jours. Alors revenir sur le terrain le week-end dernier m’a fait beaucoup de bien dans ce sens. Car quand je rentre à la maison, je dois être en forme pour tout prendre.
Il indique d’ailleurs pouvoir en parler librement et ne pas avoir peur du jugement. Extrait:
Je ne suis pas du genre à porter attention à ce qui se dit sur moi. Il y a beaucoup de personnes à qui je ne me confie pas forcément. Parfois, certains portent un jugement… Je ne dirais pas sévère mais ils posent des questions qui me gênent un peu. Le plus important pour moi, c’est de m’occuper au mieux de ma famille, tout en me donnant à fond dans le rugby. Alors si je devais gérer ça en plus… C’est le monde du rugby, ça parle beaucoup. Mais quand ça vient de gens pour qui tu as de la considération, c’est différent.
Concernant son éloignement du terrain, il évoque un long moment. Extrait:
Cela a été long. Il a fallu travailler l’aspect mental, apprendre à être patient pour ne pas faire de faux pas. En fin de saison dernière, les coachs m’ont demandé si je pouvais revenir pour les phases finales. La question s’est vraiment posée avant la demie. J’ai répondu que je pouvais aider s’il y avait besoin. Blessé ou pas, avec l’envie, sur ce genre d’événement, le « oui » est facile, sans prendre forcément en compte certains paramètres avec le risque de gâcher des mois de travail. Mais on est restés prudents. Le staff médical a su calmer mon excitation de vite revenir.
Ça a été très dur. Au moment de la blessure, j’étais sur une bonne lancée, je me sentais très bien, les coachs avaient confiance en moi. J’ai dû vite travailler sur l’aspect mental avec une psy et une préparatrice mentale. On a fait le point sur tout ce que je laissais et tout ce que j’allais gagner dans cette situation. Ça a été difficile car à certains moments de la saison, il y avait des besoins à mon poste. Mais je ne pouvais rien faire, je me sentais un peu coupable. J’ai ensuite appris à relativiser.
Pour conclure, Sipili Falatea évoque sa forme du moment. Extrait:
Il faut encore un peu de temps pour que je retrouve mon niveau. Quand on revient d’une rupture des ligaments croisés, on n’est jamais au top. Mais quand je suis entré en jeu face au Stade Français, à 100 % ou pas, j’ai donné le maximum. À trop se poser de questions, se demander si on est prêt ou pas, c’est ce qui risque de tout ramener à la blessure.
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