Le destin de Bernard Laporte
Le destin de Bernard Laporte
Le lundi 20 mai 2013 à 10:45 par David Demri
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Le succès du RCT est aussi celui d’un personnage singulier, de sa vision du rugby et de son enthousiasme communicatif : son manager depuis 2011, Bernard Laporte.
Bernard Laporte a remporté samedi soir à Dublin son premier titre depuis celui de secrétaire d’Etat aux Sports le plus moqué par les « Guignols de l’Info ». À bientôt 49 ans (il les aura le 1er juillet), il a conduit le RC Toulon au titre champion d’Europe 2013 comme il avait dirigé le Stade Français jusqu’à celui de champion de France quinze ans auparavant. A Toulon comme à Paris, il restera quoi qu’il arrive comme l’entraîneur du renouveau après des décennies de disette. Le clin d’œil ne lui a pas échappé : « Nous, on arrive et on bouleverse un peu l’échiquier et c’est notre fierté. Ça me rappelle exactement le Stade Français. On renaît, on est là et on va exister. On n’est pas les meilleurs du monde, mais on est là », a-t-il glissé hier matin sur RMC.
Le parcours de « Bernie le Dingue » vers les sommets du sport et de la politique, c’est ce que les alpinistes appellent « l’ouverture » d’une voie jamais empruntée. « Vous vous rendez compte ? Il relevait les compteurs EDF à Grenoble et il est devenu ministre », résume Jacques Delmas, son ami de longue date et futur adjoint en charge des avants de Toulon, à compter du 1er juillet. « Bernard, c’est un destin », résume-t-il.
« Pas de fôôtes ! »
« On l’aime, on le déteste, il ne laisse personne indifférent. Moi, je le suivrais au bout du monde, parce que c’est comme ça. Il a une passion, il sait la transmettre comme personne. On peut raconter ce qu’on veut sur lui, c’est lui qui est champion aujourd’hui. Et c’était écrit. Un destin, il a un destin. »
Le succès du RCT sur l’ASM Clermont-Auvergne, avant-hier, a été le triomphe du système Laporte tel qu’on l’a connu au Stade Français et, plus encore, en équipe de France. Avec, cette fois, à sa disposition, des moyens quasi illimités lui permettant d’aligner à presque tous les postes des références du rugby mondial. Ça se résume en trois mots : défense, discipline, mental. Des plaquages offensifs à deux, voire trois joueurs, un système défensif rigoureux jusque dans le moindre placement, un buteur exceptionnel de précision et de concentration, le bon vieux refrain du « Pas de fôôtes », et cette force mentale qui a fini par faire défaut aux Clermontois, lorsqu’ils menaient de 9 points à une demi-heure de la fin du match à l’Aviva Stadium.
Ceux qui se sont aventurés depuis le début de la saison à ajouter « ennui » au triptyque laportien, comme l’entraîneur de Perpignan Mac Delpoux au mois d’août et l’ancien international André Boniface pendant l’hiver, se sont heurtés à un mur de mépris. « Il peut penser ce qu’il veut », avait dit Laporte du technicien narbonnais. « Si on commence à donner du pouvoir à André Boniface, où va-t-on ? », avait-il dit du vénérable trois-quarts centre landais, entre autres mots d’une violence disproportionnée.
Échecs retentissants
« La réponse, c’est le terrain », évidemment. Bernard Laporte l’a redit ce week-end. Lui qui sut, en son temps, retourner comme un miroir le « Seule la victoire est jolie » du rugby anglais, ne pouvait que se délecter d’écraser toute critique sous l’indiscutable poids d’un trophée fraîchement acquis, samedi en Irlande. « J’ai entendu les Clermontois dire qu’ils ne fêteraient pas le titre européen avant les demi-finales du Top 14, et d’autres choses comme ça. Ça m’a bien aidé pour motiver l’équipe. Une finale, ça se gagne, avant d’avoir quelque chose à fêter », taclait-il après le match, sans en avoir l’air, entre deux vibrants hommages aux vaincus du jour.
« Vous avez vu les images du vestiaire à 3-3 à la mi-temps ? Même sans le son, on sentait ce qu’il voulait transmettre aux joueurs ! », applaudit Jacques Delmas. Avant d’être le seul remplaçant de la finale à ne pas entrer en jeu, le trois-quarts centre Maxime Mermoz nous avait raconté il y a quelques mois l’enthousiasme communicatif de son entraîneur : « Je suis admiratif de l’intensité avec laquelle il arrive à transmettre sa passion. Dès qu’il parle de rugby, il est tellement entier qu’il t’emporte dans son discours. C’est un coach-né. Il a un charisme naturel qui lui permet de faire ce qu’il veut. On a envie de le suivre. Il faut être fort pour s’imposer à un groupe de joueurs comme celui de Toulon, et pour faire sa place à côté d’un président comme le nôtre. »
La façon dont Bernard Laporte a rebondi, après une aventure politique au bilan mitigé (2007-2009), et deux tentatives de come-back soldées par des échecs retentissants à Bayonne puis à Paris en 2011, en dit long sur ce personnage agaçant, surprenant, de mauvaise foi, et finalement bien plus romanesque qu’il n’y paraît. « Le sport ne me manquait pas, confiait-il à ‘‘Sud Ouest’’en août dernier. Mais dès que tu y regoûtes, c’est comme de la drogue. Il n’y a que dans le sport qu’on vit des moments pareils, de joie intense ou de grande tristesse. » Ses larmes de Lansdowne Road, samedi, étaient de joie, assurément.
Source: sudouest.fr
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Bonjour à tous ….Très bel hommage à Monsieur LAPORTE qui effectivement porte en lui un destin !! J’étais persuadé en ma simple qualité de supporter varois que cet homme avec l’appui inconditionnel du Président bien sur permettrait à notre Equipe de coeur de reconquérir les sommets….Bernard LAPORTE est tout simplement un PATRON avec un grand P, un meneur d’hommes incomparable et qui s’intègre bien dans le moule TOULONNAIS !!!Merci Monsieur LAPORTE, merci Monsieur le Président , merci aux joueurs dans leur totalité qui nous ont fait vivre ce grand bonheur Samedi !! C’est pour l’éternité….
🙄 😉 Comme les sujets et commentaires semblent disparaître plus vite que les contraventions de ministres, je me permets de re-poster ce petit billet:
Ah, que ce titre fait du bien !!… à nous tous, bien sûr, supporters, joueurs, staff et dirigeants… mais aussi pour enfin clore le bec de tous les jaloux et aigris de la vie… pour enfin parler du RCT, définitivement, comme d’un vrai grand club de rugby et non plus comme d’une association de mercenaires, presque malfaiteurs, venus s’enrichir au soleil et dirigée par un fou furieux vulgaire, arriviste de surcroît !!…
D’ailleurs, parler de mercenaires à Toulon est une faute de compréhension historique et sociologique de la nature même de la ville. Depuis le XVème siècle, Toulon est un port de guerre et a été un bagne : c’est dire si la population est mélangée !… En général, on vient à Toulon par obligation, en villégiature ou par curiosité… et on n’en part plus !!… Les marins apportent aussi une vision large du monde: voir des iliens en ville est banal. Tana Umaga ne choquait personne Quai Cronstadt… Donc, bande d’ignares malfaisants, un professionnel n’est pas un mercenaire et à Toulon moins qu’ailleurs !!… Regardez les dernières interviews de Jonny Wilkinson, qui ne veut plus quitter la région: Toulonnais ou pas ?… Qui se lève de Toulon, se lève la raison !…
Les joueurs du RCT n’en peuvent plus des accusations gratuites à leur encontre… Alors, c’est vrai qu’avec son côté cosmopolite, son fort accent anglo-saxon et ses rares joueurs du cru, Toulon peut susciter la critique. Mais les détracteurs du RCT, de Bernard Laporte et du Président feraient bien de faire « le canard » et de reconnaître que sur le terrain, les joueurs au muguet dégagent une âme, une véritable envie de jouer, de souffrir et de gagner ensemble. Il suffit de voir l’amour pour ses couleurs que manifeste Joe Van Niekerk, à chaque fois qu’il pose le pied sur la pelouse en se frappant la poitrine, en haranguant ses partenaires !!… Et qui peut oser dire que Wilko ne donne pas le maximum pour le maillot Rouge et Noir ?… Que les joueurs d’Océanie ne mettent pas tout leur talent au service du collectif ?… Ce mauvais procès me rappelle celui fait, à l’époque, au Stade Français de Max Guazzini et Bernard Laporte – déjà – lors de leurs premiers sacres. La fidélité des joueurs au club parisien, leur hargne, leur singularité et leur palmarès (cinq titres de Champions de France en dix saisons !) avaient finalement eu raison des médisances et des diatribes ; le Stade Français récoltant alors le respect qu’il méritait… C’est donc tout le mal que je souhaite au RCT, pour la passion qu’il suscite chez les fans, l’engouement qu’il provoque partout où il passe et pour la rage qu’il met à rester en vie… Alors maintenant, avec ce titre de « Champion d’Europe » âprement gagné et pour l’énergie déployée par tous, que l’histoire bégaie et engendre de nouvelles occasions de faire la fête et pas plus tard que Vendredi soir !!… Allez Toulon.
bon ! personne au journal « Sud-Ouest » pour aller interroger ce bon vieux André BONIFACE et lui demandait ce qu’il pense du fait que TOULON EST CHAMPION D’EUROPE ? dommaaaaaaaggge ! 😆 😆 😆 😆 😆
Quand les adversaires s’épuisent à essayer de défoncer Laporte, qu’ils se mettent à plusieurs, du coup par le fenestron, a l’arrière de la maison R.C.T ,il n’y a plus qu’a prendre le boulevard des anglais pour mettre ce qu’il faut là ou il faut .Laporte , c’est du bois massif , et si personne ne peut rentrer ,(défois on laisse,il faut savoir encourager les initiatives) nous par contre on peut sortir pour faire un plongeon . 😳 😳 😳 💡