Le Castres Olympique a cassé sa tirelire pour organiser son déplacement à Northampton !

Le Castres Olympique a cassé sa tirelire pour organiser son déplacement à Northampton !

Le samedi 12 avril 2025 à 19:00 par David Demri

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Castres Olympique s’apprête à disputer ce samedi soir son premier quart de finale de Champions Cup depuis 2002. Un rendez-vous historique que le club tarnais a préparé avec une rigueur quasi militaire, tant sur le plan logistique que symbolique.

Vendredi en fin d’après-midi, aux alentours de 18 heures (heure locale), la délégation castraise a posé le pied à Northampton, sous un ciel dégagé, baigné d’un soleil rare en cette saison sur les Midlands de l’Est. C’est là, dans cette ville située entre Londres et Birmingham, que les Tarnais tenteront d’écrire une nouvelle page de leur histoire européenne, 23 ans après leur dernière présence à ce niveau.

Pour ce déplacement d’exception, le CO n’a pas lésiné sur les moyens comme l’explique L’équipe.

Pour la première fois de la saison, les joueurs ont quitté Toulouse à bord d’un avion privé, réservé dans la foulée de leur victoire contre Trévise par le team manager Marc-Antoine Rallier, ancien talonneur du club reconverti en chef d’orchestre logistique.

« Pour le vol, on a vite compris que les lignes régulières seraient impossibles. On a donc cherché des avions privés, mais les prix ne cessaient d’augmenter », explique-t-il. La solution fut trouvée… de justesse. « On ne l’aurait pas eu si l’Aviron bayonnais s’était qualifié en Challenge… », ajoute-t-il.

Un déplacement calibré au millimètre

Ce voyage, préparé depuis une dizaine de jours, a nécessité une véritable course d’obstacles : choix de l’aéroport (Castres a été écartée faute de douanes), anticipation des visas désormais obligatoires pour entrer au Royaume-Uni, réservations d’hôtels conformes aux exigences diététiques et… aux impératifs de calme. Une cérémonie funéraire, certes, mais discrète, a finalement été le seul événement recensé la veille du match. De quoi préserver la concentration du groupe, qui a tenu sa première réunion technique vendredi soir, animée par l’entraîneur Xavier Sadourny.

Pour éviter tout stress de dernière minute, le bus transportant le matériel est parti en avance. Une précaution née de l’expérience : trois ans plus tôt, à Londres, le car affrété par le club était arrivé avec quarante minutes de retard. Autrefois seuls face aux complexités de l’organisation, les clubs bénéficient désormais d’un accompagnement de l’EPCR.

Un groupe WhatsApp permet même d’échanger en temps réel avec l’instance. Mais tout peut encore basculer sur un détail : « Un joueur avait déjà présenté le passeport de son épouse à la place du sien », se souvient Rallier. Cette fois, aucun faux-pas à signaler. Un message collectif avait été envoyé en amont pour rappeler aux 50 membres de la délégation d’emporter leurs papiers… les bons.

Un investissement fort, une conviction affirmée

Le coût de l’opération ? Près de 60 000 euros pour le seul avion affrété, soit quatre fois plus cher que le précédent déplacement à Northampton en phase de poules, perdu 38-8 en décembre. Une dépense exceptionnelle validée sans hésitation par le président Pierre-Yves Revol, figure tutélaire du club, témoin de toutes les campagnes européennes depuis la première édition en 1995.

« Compliquée et contrariée », c’est ainsi qu’il qualifie sa relation avec cette Coupe d’Europe. Mais l’homme reste animé par cette flamme européenne, partagée jadis avec Pierre Fabre, le fondateur du laboratoire éponyme et grand mécène du club. « Vous voyez, on y arrive… », souffle Revol, visiblement ému après la qualification décrochée face à Trévise (39-37), il y a une semaine.

Et d’ajouter, en mémoire d’un autre temps : « En 2002, on n’était pas passé loin de la finale. On perd de peu contre le Munster (17-25, à Béziers). » À l’époque, Castres rayonnait. Aujourd’hui, face aux Saints de Northampton, demi-finalistes la saison passée et derniers représentants du rugby anglais dans la compétition, la tâche s’annonce herculéenne.

Mais Castres n’est jamais aussi fort que dans l’adversité. Et si la finale reste un rêve lointain, ce quart de finale est déjà, en soi, un symbole. Celui d’un club souvent sous-estimé, mais qui ne renonce jamais.

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