Hier, 12 h 15. Fin de la mise en place du BO. Serge Blanco, en entier, et Patrice Lagisquet, en partie, ont assisté à la répétition générale. Le président était même là un peu plus tôt, dès la session vidéo. Au contact des siens. Généralement, une fois la séance d’entraînement terminée, mis à part les buteurs et les experts de la touche, c’est la douche pour tout le monde. Mais cette fois, comme pour répéter les gammes un peu plus, avant ce rendez-vous de gala, les avants ont eu droit a du rab. Direction le terrain annexe où Benoît Lecouls, consultant ès packs, a soulevé une jolie bâche couvrant une non moins jolie machine : le joug. Et, comme les Shadoks, les avants biarrots ont poussé, poussé… Un supporter aurait même vu sur la machine à rouleaux les portraits de la première ligne de Toulon : Sheridan, Noirot, Hayman.

Mardi, déjà, avant le déplacement à Oyonnax, le président Blanco avait sanctuarisé le stade, réunissant en cercle sa troupe au centre du terrain, appelant de ses vœux une révolte. Parce que mercredi, dans l’Ain, Blanco ne voulait pas d’une nouvelle fessée comme au Stade Français. Il y a eu une demi-révolte. Mais les joueurs du BO ne sont descendus du bus qu’à la 20e minute pour revenir à 13 – 3. « Oyo » avait scoré. Le mal était fait. Comme contre Clermont, qui menait 13 – 0 à la 20e. Comme à Paris aussi. Et même lors de l’unique victoire contre Montpellier, le début de match fut compliqué pour Biarritz. Pourquoi ?

« C’est le problème », admet le manager Laurent Rodriguez. « On essaie de trouver la solution avec Didier Faugeron, notamment au niveau de l’échauffement. Les joueurs doivent en prendre conscience. Déjà face à une présumée petite équipe c’est difficile de revenir, alors contre une présumée grosse, c’est impardonnable. On ne reviendra jamais « .

La clé du miracle

C’est une des clefs vers le chemin qui mène au miracle. Parce qu’en l’état actuel des choses, un succès biarrot face à Toulon en serait un. Le président Blanco, qui était encore là vendredi matin, le sait bien. Même s’il est d’un naturel optimiste, l’ancien arrière du Quinze de France a senti le moment particulier se dessiner. Déjà battu à domicile par Clermont, le BO est dans une situation plus qu’inconfortable à. D’autant qu’il lui faudra se rendre à Toulouse samedi prochain.

C’est souvent là que le BO est le meilleur. « Quand on est dos au mur » glisse l’ailier américain Taku Ngwenya. La bête est blessée (10 absents), vexée (déjà battue trois fois, condamné par les observateurs à la Pro D2.). L’écart est devenu grand entre les deux formations. Et Toulon avait gagné aisément l’an dernier à Aguilera, 36 à 9. « Ils ont certainement l’intention de faire la même chose », admet Laurent Rodriguez. « Mais c’est une équipe qui a aussi des défauts, même si grâce à tous ces joueurs de qualité, ils arrivent à compenser. Il est arrivé à Toulon de perdre des matchs. Ce ne sera pas une partie facile, on en est conscient, mais on va essayer de jouer avec nos atouts, on en a quand même quelques-uns…  »

Dans ces atouts, il y a le concret, et l’abstrait. Le BO va t-il retrouver ce petit supplément d’âme qui lui avait permis de terrasser Toulon, il n’y a pas si longtemps, en finale du Challenge Européen (2012) ?

Serge Blanco a tenté de réveiller ses joueurs. Parce que comme disait cette semaine un ancien joueur du BO croisé à Aguilera : « Sur le papier, il y a aussi de très bons joueurs dans l’effectif à Biarritz. Mais on n’arrive pas encore à en tirer le meilleur ». Il faut du temps, mais il se raréfie. Ce match face à Toulon ne sera pas neutre : il peut être rédempteur.

Source sudouest.fr